La Reine du labyrinthe : Le livre de Camille Pascal

"L'injustice est un combustible que la moindre étincelle peut embraser." (H.Taine) "Le Labyrinthe de la Reine", publié en 2024 aux éditions Robert Laffont, est une oeuvre magistrale de Camille Pascal qui nous plonge au coeur de l'une des plus grandes énigmes de l'Histoire de France : l'affaire du collier de la reine. Ce récit captivant, fruit d'un travail de recherche exceptionnel, nous propose une immersion inédite au coeur d'une intrigue qui a ébranlé la monarchie française. Loin des versions romancées, souvent empreintes d'approximations, l'auteur s'appuie sur des recherches archivistiques poussées et fouillées afin de démêler le vrai du faux dans cette affaire aux multiples rebondissements. Dès les premières pages, le lecteur est immédiatement empoigné par une plume élégante et d'une grande précision, qui restitue avec brio l'atmosphère si particulière du XVIIIe siècle. le style de l'auteur est un véritable enchantement, il oscille avec une grande fluidité entre une narration immersive et des descriptions saisissantes, ce qui nous transporte littéralement à la cour de Versailles, mais aussi dans les ruelles sombres de Paris. Ce n'est pas seulement la qualité de l'écriture qui impressionne, c'est également la rigueur historique dont fait preuve l'auteur. Camille Pascal ne se contente pas de reprendre les versions édulcorées ou romancées de cette affaire ; il explore avec une minutie rare les archives, les correspondances, et les témoignages de l'époque, afin de nous livrer une reconstitution scrupuleuse et rigoureuse des faits. On découvre ainsi les rouages complexes de cette machination, les motivations souvent troubles de chacun des protagonistes, et les enjeux politiques et sociaux qui ont fait de cette affaire un symbole de la décadence de la monarchie. L'auteur parvient à nous rendre particulièrement attachants les différents acteurs de cette histoire, en particulier Louis XVI, Marie-Antoinette, la dame de chambre Madame Campan, et le cardinal de Rohan, que nous suivons avec intérêt tout au long de leur évolution, dans leurs péripéties et leur déclin, sans oublier bien sûr la comtesse de la Motte, initialement Jeanne de Valois, que l'on voit se transformer au fil du récit. Camille Pascal a pris le parti de romancer les dialogues, une liberté qu'il assume pleinement et qui permet de donner vie aux personnages, de nous faire ressentir leurs émotions, leurs doutes, leurs espoirs, leurs peurs. Mais cette part de fiction, bien qu'elle soit clairement assumée, n'altère en rien la véracité des faits, qui restent toujours solidement étayés par un travail de recherche absolument impressionnant. Là où d'autres se sont contentés de survoler les événements, Camille Pascal creuse, analyse, décortique, et nous offre une vision nuancée, incroyablement complète, de cette affaire. Il met en lumière avec une grande clarté les manipulations, les trahisons, mais également les faiblesses humaines qui ont conduit à cette incroyable escroquerie. On comprend alors que cette affaire est bien plus qu'un simple vol de bijoux : elle révèle en réalité les tensions, les inégalités sociales qui minaient profondément la société française de l'Ancien Régime. Et c'est aussi en cela, précisément, que ce livre se distingue de toutes les versions précédentes, y compris de celle du célèbre journaliste Gérard Carreyrou, qui s'était déjà penché sur cette affaire il y a fort longtemps. Fort d'un souci du détail poussé à l'extrême, d'une connaissance profonde et aiguisée de la période, Camille Pascal parvient à dépasser toutes les interprétations partielles ou erronées antérieures. Il livre une analyse approfondie et sans concession, révélant des aspects jusqu'alors méconnus, éclairant des zones d'ombre parfois bien épaisses. Il ne se contente pas de raconter, il explique, il analyse, et il nous fait comprendre toute la complexité de cet imbroglio. "Le Labyrinthe de la Reine" est bien plus qu'un simple récit historique ; c'est une véritable enquête qui se lit comme un thriller haletant, mais aussi une réflexion absolument passionnante sur la nature du pouvoir, sur les jeux de la cour et les mécanismes complexes de la rumeur. C'est un ouvrage indispensable, on pourrait même dire incontournable, pour quiconque s'intéresse à l'Histoire de France et à l'une de ses plus célèbres énigmes. Comment ne pas recommander vivement la lecture de ce livre captivant, qui passionnera tous ceux qui aiment l'histoire, les grandes intrigues, et les récits haletants ? C'est une véritable pépite à lire absolument, une porte d'entrée fascinante vers une époque révolue où les apparences pouvaient être trompeuses, où la rumeur pouvait renverser les plus grands, et où une simple affaire de collier pouvait ébranler les fondements mêmes d'un royaume. L'auteur nous donne à voir une galerie de personnages marquants, que ce soit le cardinal de Rohan, la comtesse de la Motte, ou les joailliers, qu'il restitue avec une grande acuité, une grande finesse psychologique. Il nous montre que cette affaire n'a pas seulement discrédité la monarchie, mais qu'elle a aussi alimenté les critiques, les rumeurs, semant ainsi les germes mêmes de la Révolution, une dimension que l'on ne perçoit pas toujours, loin s'en faut, dans toutes les analyses qui sont faites de cette affaire. Et, tout en construisant son récit, Camille Pascal sait parfaitement alterner les points de vue, ménager des moments de tension tout au long du livre. Il nous invite ainsi à une réflexion profonde sur le pouvoir, sur la corruption, sur la vérité et sur l'apparence, autant de thématiques qui font écho, de manière troublante, à notre propre époque. L'histoire, avec ses leçons, peut indéniablement nous éclairer sur notre présent, et ce livre en est une magnifique et saisissante démonstration. Bonne lecture. Michel.

Chacun a entendu parler dès l’école de « l’histoire du collier de la reine »avec plus ou moins de détails et selon, l’implication de la reine Marie Antoinette dans cette intrigue . C.Pascal note en fin de ce roman ses sources (une douzaine de pages )qui prouvent le travail en amont de l’écriture, avec quelques nouveaux épisodes fort intéressants. Un cardinal issu d’une grande famille de France, les Rohan. Ce prince de l’Église tellement obnubilé par le besoin d’être un phare de la Cour et marri d’être snobé par la reine de France , il ne dédaigne pas le plaisir des sens non plus se laisse duper par une gourgandine, jeanne de la Motte qui se dit la dernière des Valois et prête à tout pour le prouver, en cela elle est aidée par son passé de libertinage voire de prostituée. Et ce dadais de cardinal tombe dans les rets… de la belle. S’engage une histoire de parure de diamants que désirerait la reine. Jeanne monte une histoire rocambolesque délectable à lire tant Camille Pascal, familier de la grande Histoire et qui a fréquenté les lieux de pouvoir et leurs hôtes, est à l’aise dans ces romans historiques. Sa verve, son ironie discrète, sont toujours un vrai bonheur de lecture .

Encore une déception, et pourtant j’avais tant aime « L’été des quatre Rois » et « L’air était tout en feu » , j’ai commencé ce roman avec tant d’attente, et j’étais certaine d’éprouver un plaisir comparable aux deux autres lectures. Seulement voilà, le talent de cet auteur n’y est sans doute pour pas grand chose, cette histoire ne m’intéresse pas beaucoup. J’ai eu l’impression de fouiller dans les poubelles de l’histoire. Et même les traits d’esprit dont Camille Pascal est passé maître m’ont lassée. Pour une fois, je peux sans craindre la levée de bouclier des anti-divulgâcheuses raconter toute l’histoire car elle est connue de tout le monde. Une intrigante « la comtesse de la Motte Valois, pas plus comtesse, que n’importe quelle jolie femme de Paris vivant de ses charmes, décide de faire reconnaître son lignage « Valois » et pour cela tape à toutes les portes qui veulent bien s’ouvrir. Par chance, elle tombe sur une benêt de service : le cardinal de Rohan. Elle devient sa maîtresse et lui soutire de l’argent et même une petite rente. C’est une femme d’intrigues, menteuse et fort intelligente. Comprenant que le cardinal souffre de sa disgrâce auprès de Marie-Antoinette, elle lui fait croire qu’elle peut l’aider à communiquer avec la Reine. Pour cela, elle utilise les services d’un faussaire qui écrit de fausses lettres signée Marie-Antoinette au Cardinal. Mais celui-ci s’impatiente et veut concrétiser ses investissements financiers, car il donne beaucoup d’argent à la comtesse, soi-disant pour les œuvres de la Reine afin d’aider les familles nobles désargentées. Finalement, la comtesse organise un faux rendez-vous le soir, tard, dans le jardin du labyrinthe proche du Trianon (d’où le titre), avec une jeune prostituée qui ressemble un peu à Marie-Antoinette. Le duc est fou de joie et complètement à la merci de l’intrigante, mais notre comtesse a toujours besoin de plus d’argent, par hasard elle apprend que des joaillers parisiens ont sur les bras un collier valant une fortune et dont la Reine n’a jamais voulu, la machination est en place le duc se porte garant de cet achat pour la Reine , et les joaillers sont ravis. Ils déchantent assez vite car ils ne sont pas payés , en revanche le comte et la comtesse de la Motte deviennent très riches. Commence alors l’intrigue de cour, le conseiller de la Reine le duc de Breteuil veut absolument que le Cardinal de Rohan soit jugé et coupable de vol, et au lieu de s’en prendre à la véritable coupable, avec la Reine qui déteste ce cardinal, ils font tout pour que la faute soit la responsabilité du Cardinal. Finalement, il sera acquitté et la fausse comtesse condamnée. J’ai été intéressée, au début surtout, par cette course à l’argent de gens qui veulent appartenir au monde des nantis. Cette course sans fin aux dépenses somptuaires qui en entraînent d’autres, car il faut toujours tenir son rang est très bien décrite. On sent que cette femme ne peut que perdre, mais on ne peut, aussi, qu’admirer son talent. La description de l’état de la cour du Roi Louis XVI, permet de se rendre compte à quel point on s’ennuyait à Versailles, ce palais trop grand pour le manque d’ambition de ce roi. La vie vient de la cour de Marie-Antoinette, qui loin du décorum du grand château s’amuse et les courtisans autour d’elle aussi. Le jeu de pouvoir entre le mari et son épouse donne pour l’instant la femme gagnante, mais la façon dont elle s’acharne contre un des grands du Royaume, retourne une partie de la noblesse contre elle, le procès donne lieu à un déferlement de libelles et à l’époque le peuple pense qu’elle a vraiment commandé ce fameux collier, il faudra du temps pour se rendre compte que de cette dépense – au moment où les caisses de royaume sont vides -, on ne peut pas la rendre responsable. Quelques années plus tard , tout le peuple de Paris détestera cette femme qui aura bien du mal à comprendre ce déferlement de haine. J’ai souvent lu que cette affaire du collier a été le début du désamour des Français pour la Reine (autrichienne de surcroît) . Un roman certainement proche de la vérité historique, qui se lit très bien, mais dans un monde qui ne m’intéresse pas beaucoup, et la distance avec la quelle je l’ai lu, a fait que j’ai été moins sensible aux procédés de style de l’auteur qui petit à petit m’ont lassée.

Bon cette critique est sujette à caution, je m’empresse de le dire, car j’adore tout ce qu’écrit Camille Pascal. C’est bien écrit, ça regorge de détails, ça ne prend pas les lecteurs pour des imbéciles, ça place la barre assez haute et, même si on ne l’atteint pas toujours, on est content d’avoir été emmené un peu plus haut que notre condition. Qui n’a pas entendu parler de l’histoire du collier de la Reine ? Et bien Camille Pascal s’en empare et nous raconte les événements par le menu, dans un contexte pré révolutionnaire qui n’est pas pour rien dans la résolution de l’affaire, sur fond de bisbilles entre le Parlement et le Roi. Par rapport aux autres livres de M. Pascal, j’ai trouvé le style plus fluide, plus accessible, c’est sans doute le premier que j’arrive à lire avec de la musique en fond sonore. Bref, vivement le prochain morceau d’histoire !