La Saison des feux : Le livre de Celeste Ng

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Rues bien droites, pelouses au cordeau : rien ne dépasse. À Shaker Heights, banlieue huppée de Cleveland, tout est luxe, calme et sérénité... Dans ce tableau bourgeois, les Richardson ne détonnent pas. Père avocat. Quatre ados sans histoire. La famille modèle. Tout le contraire de leurs nouveaux locataires : Mia Warren, artiste photographe, anticonformiste et bohême à souhait, et sa fille Pearl. Elles sont aussi nomades que les Richardson sont sédentaires, aussi libres qu'ils sont prisonniers des apparences... Alors qu'au début la cohabitation semble plutôt chaleureuse, insensiblement, les rapports vont se crisper. La tension montera dangereusement... jusqu'à l'embrasement ?

" Céleste Ng a encore une fois dégainé son arme secrète : installer dès les premières pages un climat inquiétant, et réussir à le maintenir jusqu'à la dernière ligne. " Laurence Caracalla – Le Figaro littéraire

De (auteur) : Celeste Ng
Traduit par : Fabrice Pointeau

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Lady_Blue

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Via La saison des feux (Little Fires Everywhere), dont le titre original résonne bien mieux que sa traduction française, Celeste Ng brosse un portrait implacable de l’Amérique des années 90. Dans la ville très codifiée de Shaker Heights – où l'ordre, la réussite et la blancheur sont des normes aussi bien sociales qu’esthétiques – deux familles que tout oppose vont se croiser. D’un côté, il y a les Richardson, famille américaine traditionnelle blanche et bourgeoise, la famille parfaite à bien des égards. De l’autre, les Warren, duo atypique formé par Mia, artiste solitaire au passé nébuleux, et sa fille Pearl. Noires, nomades, mystérieuses, elles viennent troubler l’ordre établi de cette banlieue huppée de Cleveland. Si le récit commence in medias res par une scène d’incendie : la maison des Richardson a brûlé ; très vite on soupçonne Izzy, la benjamine, artiste incomprise et rebelle. Celeste Ng remonte d’une main de maître le fil des évènements pour déconstruire les apparences. Chaque geste, chaque silence, chaque choix – surtout ceux d’Elena Richardson, la mère – participent à l’engrenage. Izzy a-t-elle vraiment initié cet incendie ? ou y a-t-il un(e) autre responsable ? Le roman dissèque subtilement les tensions raciales, les biais de classe, les injonctions au conformisme, la maternité, l’hypocrisie du mérite, et surtout : la complexité des liens entre femmes, qu’elles soient mères, filles ou amies. Et d’ailleurs parlons-en un peu plus, car si les thèmes sociétaux sont omniprésents, le fil rouge du roman reste bel et bien celui de la maternité. Entre Elena, la mère riche qui veut tout contrôler et dont tout fini par lui échapper ; Mia la mère plus libre mais dont la fille rêve d’une vie « rangée » comme celle des Richardson, ou encore Bebe (mère plus en retrait, mais qui prend un peu plus de place au fil du roman) une jeune femme chinoise qui après avoir abandonné son bébé faute de moyen, tente tant bien que mal de le récupérer après son adoption par un couple riche et blanc, Celeste Ng interroge sur le rôle maternel. Parce que qu’est-ce qu’une bonne mère finalement ? Dans ce roman les mamans aiment trop, mal ou parfois à côté ; et si aimer est important ce n’est malheureusement pas suffisant. Finalement, ce que l’on retient c’est que l’image de perfection qu’une famille renvoie n’est souvent que la façade d’un chaos dissimulé. À mesure que les secrets se dévoilent, Little Fires Everywhere devient un véritable brasier psychologique, où chaque étincelle révèle les failles d’un monde trop bien rangé pour être honnête. Le titre original est une très belle métaphore aux tensions sous-jacentes et aux émotions contenues qui résultent d’un final explosif. Ce qui m’a le plus marquée, c’est ce moment dans la série où Elena dit : « J’ai allumé ce feu. » Derrière cette phrase, tout prend sens. Le poids de ses maladresses envers ses enfants et envers Mia, le poids de ses choix dictés par le regard des autres et surtout sa totale incompréhension face à sa fille Izzy. Izzy est intelligente, lucide et fine, mais trop libre pour rentrer dans les cases. Elle devient finalement la plus ignorée des quatre enfants. Ce roman m’a profondément interrogée sur les effets dévastateurs des apparences, sur cette idée que des parents, même bien intentionnés, peuvent abîmer ceux qu’ils veulent protéger, à force de vouloir tout contrôler. Il n’y a pas d’éducation parfaite. Ni Elena, ni Mia ne détiennent la vérité. Et dans ce monde obsédé par le succès et le paraître, c’est souvent celles qu’on entend le moins – comme Pearl ou Izzy – qui portent les valeurs les plus fortes. La série, avec sa fin plus poétique, prolonge magnifiquement cette tension. Mais que ce soit à l’écran ou sur la page, Little Fires Everywhere est un récit brûlant d’intelligence et d’émotion. Un roman qui éclaire les zones d’ombre de la maternité, et révèle qu’il suffit parfois d’un seul geste – ou d’une étincelle – pour tout embraser.

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inesperluette

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

J'avais beaucoup aimé le premier livre de Celeste Ng "tout ce qu'on ne s'est jamais dit", c'est d'ailleurs un livre auquel je pense très souvent. Encore une fois je suis conquise. J'ai trouvé cette lecture intense (malgré un début un peu lent), et les personnages sont d'une réalité bluffante (spécialement les personnages féminins). Ce livre parle de la maternité, du choc des cultures mais aussi d'art. Le lecteur est confronté aux points de vue de chaque personnage, ce qui crée une certaine empathie. Je ne sais pas vraiment quoi vous dire d'autre à part : lisez le, il en vaut vraiment la peine.

collectifpolar

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

Chronique d'indic : La lecture de Marie Nono pour Collectif Polar Une très belle découverte. J’ai nommé : LA SAISON DES FEUX de Celeste Ng Mais bon sang quelle histoire ! Un roman noir écrit avec finesse et délicatesse. Dans une ville américaine où tout semble paisible, sans soucis avec des habitants parfaits, sans histoire, aisés, avec des enfants intelligents, obéissants...Bref, l’idéal américain que décrit à merveille Celeste Ng. Cependant vu de l’intérieur c’est pas tout à fait la même musique ! Dans un tout autre registre, il y a des personnages qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire comme Marianne (Meurtres pour rédemption/K.Giebel) et là je pense que Mia et Izzy sont venues la rejoindre. Le sujet à la base est assez “banal” mais ne vous y fiez pas car il est traité avec une dextérité et une justesse qui m’ont laissé tellement d’émotions que je suis incapable de toutes les citer. Gros coup de coeur pour moi.... Et pour en savoir plus sur cette autrice et cette excellent polar vous pouvez si vous le désirez vous rendre sur notre blog en cliquant sur le lien ci-dessous #9196;#9196;#9196;

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Apache

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

Je retrouve Céleste Ng avec plaisir. Ng comme N'Guyen ? Au vue de la récurrence du dossier " asiatiques aux USA", cela me semble probable. Son second roman est moins torturé, moins noir que le 1er. Une peinture sociale à nouveau, sur le thème du paradoxe américain. Cette volonté d'offrir aux yeux du monde une vitrine éblouissante de perfection et de maîtrise, avec un arrière plan qui camoufle soigneusement les fêlures, qui enrobe les mauvaises actions et viles pensées d'un voile vertueux. Chaque figure est minutieusement ciselée. J'ai particulièrement aimé l'exploration de l'art photographique. Rien d'inoubliable, mais plutôt prenant.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782266288415
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    480
  • Dimensions
    178 x 109 mm

L'auteur

Celeste Ng

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9,30 € Poche 480 pages