La Saison des feux : Le livre de Celeste Ng
Rues bien droites, pelouses au cordeau : rien ne dépasse. À Shaker Heights, banlieue huppée de Cleveland, tout est luxe, calme et sérénité... Dans ce tableau bourgeois, les Richardson ne détonnent pas. Père avocat. Quatre ados sans histoire. La famille modèle. Tout le contraire de leurs nouveaux locataires : Mia Warren, artiste photographe, anticonformiste et bohême à souhait, et sa fille Pearl. Elles sont aussi nomades que les Richardson sont sédentaires, aussi libres qu'ils sont prisonniers des apparences... Alors qu'au début la cohabitation semble plutôt chaleureuse, insensiblement, les rapports vont se crisper. La tension montera dangereusement... jusqu'à l'embrasement ?
" Céleste Ng a encore une fois dégainé son arme secrète : installer dès les premières pages un climat inquiétant, et réussir à le maintenir jusqu'à la dernière ligne. "
Laurence Caracalla –
Le Figaro littéraire
De (auteur) : Celeste Ng
Traduit par : Fabrice Pointeau
Avis Babelio
Sharon
• Il y a 2 semaines
Je le dis d’emblée : je ne sais pas si j’ai aimé ce livre ou non. Je me sens vraiment très professeure de français, ou étudiante en lettres, comme on voudra, en écrivant cette chronique parce que je n’ai pas ressenti d’émotions en le lisant. Avant de le lire, j’avais enchaîné avec trois romans très différents, mais qui ont tous les trois su m’émouvoir. De même, j’ai lu ensuite une romance bien écrite et émouvante. C’est donc vraiment que ce livre n’a pas su me toucher, par contre, je passais mon temps à décortiquer certaines choses en le lisant. Le récit est à la fois de construction circulaire et est basé sur un retour en arrière : la fin du roman est la suite directe de la scène d’ouverture, bouclant la boucle après que nous sommes retournés dans le passé pour comprendre comment nous en sommes arrivés là. Nous sommes dans un quartier bon chic bon genre de la banlieue de Cleveland, Ohio. La maison des Richardson vient de brûler, et tous sont sûrs d’une chose : c’est Izzie, la benjamine de la famille, qui a mis le feu. Non, ce n’était pas accidentel, les départs de feu sont nombreux et je dois le dire « rationnels ». Comment en est-on arrivé là ? Oui, tous diront qu’Izzie est différente, je dirai de mon côté qu’elle est surtout celle de la famille qui se soucie le moins des apparences, qui est la plus sincère de tous, celle qui, depuis très longtemps, est sensible aux injustices et tente de faire bouger les choses, celle qui refuse de rentrer dans le moule, de suivre le chemin que sa mère a tracé pour elle, comme elle l’a fait pour ses autres enfants. Il faut dire que sa mère a fait un véritable plan de carrière (je connais suffisamment de personnes qui en ont fait… et qui ont dérapé à un moment ou à un autre) et qu’elle s’y est tenue. Aurait-elle rêvé d’autres choses ? Difficile à dire. Elena Richardson a hérité une maison de ses parents, et elle la loue, à des personnes « méritantes ». Parfois, elle se trompe. Parfois, les locataires ne restent pas, et ont même laissé des dégâts derrière eux. Cette fois-ci, c’est à une mère célibataire et à sa fille adolescente qu’Elena a loué, se félicitant de son choix. Et c’est pour moi un thème relativement fréquent en littérature que la confrontation de deux groupes de personnes, ici deux famille, dont l’une vient d’arriver dans la ville où l’autre est solidement implantée. La confrontation de leurs valeurs peut exacerber ce qu’il y a de meilleur en eux, ou ce qu’il y a de pires. Si l’on ajoute à cela la curiosité de certains, la volonté de se mêler des affaires des autres « pour leur bien », ou de garder une distance « pour préserver l’intimité de l’autre » (note : ce dernier point est nettement moins fréquent avec madame Richardson). De l’autre côté, Mia est une artiste, et si son art, sans concession, ne lui permet pas de vivre, elle vit pleinement son art et fait des petits boulots pour pouvoir subsister, elle et sa fille Pearl. Elle déménage au gré de ses inspirations, et si elle souhaite se fixer à Cleveland, c’est avant tout pour sa fille à qui elle a imposé cette existence de bohème, de nomade, depuis sa naissance. Je ne mettrai pas ses choix en cause, non parce que d’autres s’en chargent à ma place, mais parce que Mia aime sincèrement sa fille et a toujours fait tout ce qui lui semblait juste pour elle. La maternité est un des thèmes fort de ce roman, tout comme dans le tout premier roman de Celeste Ng Tout ce qu’on ne s’est jamais dit que j’ai lu en 2016, avec une interrogation que la « bonne » société bien pensante se pose et ne devrait pas se poser : qui mérite d’être mère ? Celle qui donne soins et amour à son enfant, ou celle qui a en plus beaucoup d’argent ? D’autres questions se posent, bien sûr : Quels liens se créent (ou pas) entre la mère biologique et son enfant, entre une mère adoptive et son enfant ? L’amour suffit-il ? Pas forcément. La saison des feux est un roman bien écrit, bien construit, qui fait réfléchir son lecteur, mais qui ne m’a pas émue plus que cela, sauf le personnage d’Izzie.
LeslyAzy
• Il y a 1 mois
Au début, j'ai ressenti une certaine hésitation à plonger dans cette histoire, comme si je cherchais à déchiffrer un code mystérieux sans en comprendre les clés. Mais peu à peu, les pièces du puzzle se sont assemblées, et tout a pris sens. Nous faisons la connaissance de Mya et Pearl, cette mère et sa fille qui, pour des raisons obscures, se déplacent sans cesse, à la recherche d'un refuge qui semble toujours leur échapper. En parallèle, la famille Richardson se dévoile : Elena, la mère dévouée, son mari aimant et leurs trois enfants qui forment un tableau familial apparemment harmonieux. Pourtant, sous cette surface tranquille se cachent des secrets qui, comme des ombres, vont à la fois les unir et les déchirer. Ce récit aborde des thèmes poignants tels que le racisme, l'adoption et la complexité des liens familiaux, des sujets qui résonnent avec force. J'ai été emportée par cette histoire vibrante de rebondissements et de mystères, une véritable montagne russe émotionnelle. L'influence de l'art et de la photographie, qui sert de toile de fond au récit, ajoute une dimension esthétique qui reste gravée dans ma mémoire et touche le cœur. Mon unique regret réside dans la longueur de certaines descriptions, qui parfois ralentissent le rythme. Cependant, cela ne ternit en rien la beauté et la profondeur de cette œuvre, qui mérite d'être découverte et ressentie.
CLJB
• Il y a 2 mois
Voici un bon petit roman agréable à lire avec des personnages attachants, et pour un européen, un très bon témoignage sur la vie dans les banlieues aisées américaines. Le temps d'une année, une famille modèle américaine classe moyenne supérieure, assez conformiste, avec 4 enfants adolescents, les Richardson, se rapproche d'un contre-modèle de famille, une mère célibataire artiste, nomade, avec sa fille adolescente. Le face à face de ces deux modèles va perturber l'existence de tous ces personnages, les confronter à des choix difficiles, les amener à révéler des secrets, à se découvrir eux mêmes, jusqu'au dénouement dramatique qui est annoncé dès les 1ères pages. C'est bien mené, certains passages sont plus patauds, mais les personnages sont attachants. En particulier le monde des jeunes et leurs interactions sont très bien décrits. C'est un roman de femme et un monde quasiment non mixte, et j'avoue avoir du mal avec cela. Il y a des personnages masculins dans les ados, mais 1 seul est une peu approfondi, les autres restent des caricatures de jeunes garçons superficiels. Aucun autre personnage masculin adulte ne fait autre chose qu'une vague figuration. C'est une vision assez actuelle et très particulière de la société, un féminisme qui en vient à exclure totalement es hommes, j'avoue avoir du mal à comprendre. Mais quelque part, c'est peut être aussi représentatif du fonctionnement de la société américaine, où, de mon expérience, les rapports entre homme et femme sont plus proches de l'Europe des années 60 que de notre époque. Reste que cette vision biaisée est clairement une limite de ce livre. C'et aussi un livre sur l'adolescence, la découverte d'une autre forme de modèle familial chez les autres, la recherche de ses propres valeurs, la découverte de l'attachement, de la douleur et des déconvenues, le conformisme..le tout dans des dialogues très naturels. Il y a aussi un sujet sur la maternité, ou plutôt le fait d'être mère et de porter un enfant, qui occupe une place assez conséquente dans le livre, mais que je n'ai pas trouvé très bien développé. ON sent une tentative, mais mal aboutie. J'ai lu ce livre en anglais, et je conseillerais vivement de faire de même à des jeunes motivés par l'anglais et la découverte de la culture anglo-saxonne. Ce n'est pas très difficile à lire, il y a par contre tout un vocabulaire typique du lycée et de la vie quotidienne, des expressions courantes. Un bon moyen d'améliorer son anglais (américain). Voilà un bon petit roman sans prétentions, et à prendre comme tel. Bien sûr, ce n'est pas un chef d'oeuvre mémorable, mais c'est bien mené, vivant, attachant, et dans le genre, c'est un bon roman distrayant de bonne qualité par rapport à tant de bouses sans aucun intérêt poussés par les éditeurs.
latina
• Il y a 2 mois
Celeste Ng est une Américaine d’origine chinoise maniant avec subtilité la psychologie, fouillant les âmes, et révélant les failles de l’Amérique, de ses citoyens trop policés, ici. En effet, elle relate l’histoire d’une mère et de sa fille habituées à vivre de bourg en bourg, restant 6 mois ici, 4 mois là, ainsi que d’une famille ultra bien éduquée, vivant dans une ville sécurisée, riche, où tous les élèves réussissent leurs études, où les filles ne tombent pas enceintes lorsqu’elles sont à l’école. Le rêve, quoi. Quoique… Lorsque ces 2 types de mères, ces 2 types d’ados se rencontrent, il va se passer bien des choses qui vont bouleverser leur vie, surtout quand elles croisent la destinée d’une jeune mère célibataire séparée de son enfant. Vous l’aurez compris, la relation mère-fille est un thème décortiqué en long et en large, et très bien exploité. J’ai adoré cette histoire au point que Celeste Ng m’a fait penser à une de mes auteures favorites, Joyce Carol Oates. Sûrement en plus édulcoré, oui, mais tout aussi passionnant !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782266288415
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- Collection ou Série
- Littérature contemporaine
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 480
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- Dimensions
- 178 x 109 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
9,30 € Poche 480 pages