La symphonie des abysses - livre I : Le livre de Carina Rozenfeld

Pour commencer, je ne savais pas trop quoi penser de ce roman et ne m’y étais pas plus intéressée que cela. Puis, lorsque je me suis rendue à la bibliothèque, je n’ai pu m’empêcher de le prendre. Et j’ai bien fait car mon seul regret, en fin de compte, aurait été de manquer une petite merveille ! C’est une dystopie qui propose un univers plutôt flatteur au premier abord puisqu’il est composé d’une île paradisiaque. Seulement, en plus de la présence d’un Mur qui coupe le peuple du monde extérieur, il y a de nombreuses règles et interdits… Le roman est découpé en deux parties et donc en deux mondes : le premier présente Abrielle, son histoire et l’organisation de la société dans laquelle elle vit et où il est interdit de chanter. Le second monde dévoile deux nouveaux personnages, Ca et Sa, qui proposent, entre autre, une belle histoire d’amour malgré l’interdiction d’aimer et de toucher autrui. Je simplifie pour ne pas en dévoiler trop non plus. J’ai beaucoup aimé la première partie de ce roman même si les nombreuses descriptions – parfois redondantes – et le peu de dialogues pourraient en rebuter un. En effet, il ne faut pas s’attendre à entrer dans le vif du sujet et en plein combat dystopique. L’auteure prend le soin de nous faire découvrir un univers merveilleux, et ce, avec une écriture fine et poétique. Cependant, je dois avouer que deux éléments m’ont dérangée : le personnage de Braden et le vocabulaire employé dans la deuxième partie – ce dernier point étant développé dans le spoiler. De fait, je n’ai pas compris Braden et sa philosophie de l’amour : parfois, il aime bien Abrielle, et une autre fois, il veut la tuer. Humpf, étrange quand même. Je mets ici un spoiler pour ceux qui ne veulent pas en savoir plus sur la seconde partie du roman. Je n’y fais pas de grande révélation mais je parle des personnages que vous rencontrerez bien après. [spoiler] Le deuxième point qui m’a gênée est le suivant : étant donné que Ca et Sa sont des « Neutres », c’est-à-dire ni homme ni femme, l’auteure a proposé une idée originale pour régler le problème posé par la langue française (nous n’avons pas d’expression du neutre, c’est soit « il », soit « elle »). Mais la combinaison en « iel » ou « luiel », quoi qu’originale, a rendu ma lecture assez difficile. Je n’ai pas pu profiter totalement de cette deuxième partie souvent appréciée par les lecteurs car j’avais l’impression de lire de l’ancien français… [/spoiler] Enfin, cette histoire est un appel à la tolérance et à la réflexion. Au fur et à mesure de l’histoire, des interdits s’installent. Par le regard extérieur que l’on a sur cette société, on constate que le peuple alimente une sorte de servitude volontaire. Mais si les héros veulent agir, la fin de ce premier roman leur réserve bien des surprises… C’est prometteur pour la suite ! En bref, c’est une histoire très originale ! S’il s’agit bien d’une dystopie, l’univers s’installe paisiblement et avec poésie. Ne vous attendez pas à un combat sanglant dans lequel les actions s’enchaînent. Mais l’écriture de Carina Rozenfeld est une symphonie qui vous bercera dans un paradis infernal…

Phaenix a été pour moi une révélation, alors quand j'ai découvert cette nouvelle série de l'auteur, je me suis tout simplement ruée dessus, trop impatiente de retrouver sa plume si magnifique. Si la magie a un peu moins opéré ici, cela n'en reste pas moins une belle découverte. L'auteur nous offre une nouvelle histoire toute en poésie, bercée par des musiques intrigantes dans un univers très original et porteur d'une critique de la société aux règles qui empêchent de vivre et où la ségrégation est encore très présente. Un univers qui se dévoile déjà bien dans ce premier tome mais qu'on sent encore aux prémices des vraies découvertes qui viendront probablement par la suite. Abrielle est notre première héroïne. C'est une jeune fille qui n'arrive plus à se plier aux règles de sa communauté. A la recherche de liberté et d'autre chose, elle va découvrir son monde, ce qui se passe au-delà de son village, un univers qui va se dévoiler à elle. Mais finalement sera-t-il aussi idyllique que prévu? Sa et Ca sont nos autres personnages et eux aussi vivent dans une communauté. Ces êtres neutres sont intrigants dès le début et les idées mises en place avec ce peuple sont géniales! J'ai adoré découvrir la vie de leur communauté, une vie qui ne peut pas laisser indifférent. Le point commun de ces deux communautés très différentes? Les règles. Oui les règles sont au coeur de cette histoire et régissent la vie de tous nos personnages, accompagnées d'un mur infranchissable qui délimite les territoires. Des règles contraignantes, des règles qui empêchent de vraiment vivre, des règles pour tenir en laisse les gens et faire en sorte qu'ils restent tous dans un carcan sans qu'ils n'en sortent ou qu'ils se rebellent. La sentence de mort est présente dans les esprits et les gardiens portent l'autorité sur leurs épaules. Mais de manière générale, les petits moutons respectent ces règles, ne se rebellent pas et pourtant... Pourtant nos personnages vont amener une amorce de changement, une amorce qui pourrait changer énormément de choses dans la vie de bien des gens. Les idées sont vraiment excellentes et les personnages intéressants à suivre. Toutefois, je regrette de nombreuses longueurs, principalement quand Abrielle quitte son village. L'histoire avance peu, l'auteur prenant beaucoup de temps pour nous présenter le fonctionnement des communautés et nos nouveaux amis, ce qui s'avère un peu frustrant même si je pense que ces informations sont importantes pour bien appréhender le monde qui nous est présenté ici. En bref, c'est une belle découverte avec un univers très original. Je regrette juste qu'il n'y ait pas plus d'action et que le récit avance finalement très lentement. J'attends ainsi beaucoup du tome suivant, en espérant qu'il saura combler toutes mes attentes.

Je n'avais pas trop aimé le dyptique Phaenix où la musique était omniprésente : c'est le cas aussi de ce premier tome d'une nouvelle série de l'auteur. Ici, c'est la musique de la nature (chant des oiseaux, des insectes, bruit des vagues, du vent) qui prédomine car la musique humaine, le chant sont interdits dans la communauté où vit Abrielle. Cela est expressément spécifié dans le Règlement qui est lu, relu, commenté religieusement. La musique est interdite, est perverse car elle amène le trouble dans les esprits alors que tous doivent être sereins et accepter cette vie monotone et répétitive de l'atoll et du Mur. le village est au bord de la plage, cerné par la mer bordée par un récif infranchissable, la forêt impénétrable et le Mur. Ce Mur qui s'élève à des hauteurs vertigineuses et est électrifié! Evidemment, l'héroïne Abrielle va chercher à échapper à cette vie, surtout quand elle survit de justesse à un complot visant à la faire disparaître, surtout que celui qui veut la tuer est son ancien amoureux, toujours obsédé par la jeune fille alors qu'il est le gardien-chef, le garant de l'ordre de cette communauté prisonnière. La deuxième partie est différente car elle se focalise sur Ca et Sa, deux Neutres (ils ne sont pas encore sexués) qui vivent au bord du Mur à l'autre bout de l'Atoll dans une communauté où tout contact est proscrit. Les enfants sont fabriqués en laboratoire et implantés dans le ventre des femmes et à leur naissance, élevés en collectivité par des Accompagnateurs qui les touchent le moins possible. A la puberté, ils choisissent d'être homme ou femme et reçoivent une injection qui transforme leur corps et fixent leurs traits. Avant cela, ils sont justes humanoïdes avec deux orifices. Or, Sa et Ca s'aiment; ils se sont touchés, embrassés et voudraient montrer leur amour. Cette société est encore plus intéressante que celle d'Abrielle, plus "dystopique". Ce premier tome révèle une série très originale par les communautés humaines qu'on décrit, le mystère qui plane sur la raison de leur existence, pour les relations entre les personnages : 'Sa et Ca se révèlent hommes tous les deux et continuent à s'aimer); et l'amoureux d'Abrielle est un fou psychotique. Ce qui change des histoires d'amour habituelles! Bref, pour l'instant une série atypique, au cadre surprenant et le premier tome se finit par un suspense. Que demander d'autre? L'écriture est toujours aussi fluide, agréable à lire. A partir de 14 ans

Comme j’avais adoré Phaenix, c’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’écriture de Carina Rozenfeld. La Symphonie des Abysses est un livre merveilleux qui vous emporte très loin et vous emprisonne dans son univers. Ce livre n’est pas passé loin du coup de coeur, j’ai beaucoup aimé ! L’histoire est divisée en trois parties selon moi, on a d’abord l’histoire d’Abrielle, puis celle de Sa et Ca et pour finir on suit les trois personnages en même temps. J’ai aimé chacune de ses parties, j’ai apprécié découvrir ces personnages si différents des autres, si complexes et tellement purs, tellement touchants. Je n’ai eu aucun problème à me laisser emporter par la plume de Carina Rozenfeld. J’ai trouvé l’écriture très mélodieuse et très douce. Dans chaque partie, on en apprend plus sur la façon de vivre des différents personnages et sur leur propre histoire. Plus on apprend à les connaître et moins on peut se passer d’eux. Le règlement de chaque village est très strict et différent des autres. Dans celui d’Abrielle, chacun a une tâche à accomplir et la réalise sans s’écarter de la monotonie. Abrielle étouffe dans ce monde et sous la menace, elle s’enfuit. Abrielle est une héroïne à laquelle on ne peut que s’attacher, elle est forte, courageuse, intelligente, sensible et douce à la fois. Son caractère est bien trempé et elle ne se laisse pas faire. J’ai adoré me plonger dans l’histoire mélodieuse d’Abrielle. La narration est partagée, on a donc un petit aperçu de ce que pense les personnes qui l’entourent, telles que sa mère Abela, Branden (qui est quelqu’un d’horrible et de complètement tordu), etc. Ce sont des petits éléments qui complète le récit. On découvre ensuite deux nouveaux personnages : Sa et Ca. J’ai été conquise !! Quelle histoire merveilleuse, pleine de sentiments tellement profonds, tellement touchants. J’ai aimé la partie avec Abrielle, mais ces deux nouveaux intervenants m’ont complètement fait rêver. Leur quotidien est très différent de celui d’Abrielle. Sa et Ca sont ce qu’on appelle des Neutres, à leur dix-huit ans, on leur permet de choisir s’ils seront un homme ou une femme. D’un ilel (il-elle), ils passeront à un "il" ou une "elle". Dans leur monde, il est interdit de se toucher ou d’éprouver le moindre sentiment. Or Sa et Ca s’aiment. Ils s’aiment d’un amour magnifique et magique. Rien que d’y repenser, j’en ai les larmes aux yeux tellement j’ai été emportée et touchée. Ils s’aiment pour ce qu’ilels sont vraiment, pour leur âme et non pour leur physique. Je trouve juste dommage que dans le livre on avait déjà leur nom définitif dans l’en-tête, j’aurai aimé les découvrir au moment venu, mais ce n’est qu’un minuscule détail et qui n’entache pas la lecture. La dernière partie où les trois protagonistes se rencontrent est très intéressante aussi. Chacun ignorant l’existence d’autres personnes qu’eux découvre qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils en sont pas les seuls à être particulier. Cette partie est plus courte mais laisse imaginer l’aventure qui sera présente dans le second tome. Bref, l’histoire que nous présente Carina Rozenfeld est unique en son genre, sa plume est toujours aussi envoûtante. J’ai adoré et j’ai été transportée par tous ses sentiments si beaux. Un livre très agréable, très mélodieux que l’on ne peut qu’apprécier et se laisser emporter. Une très belle lecture, un univers particulier et une fin qui donne envie d’en savoir encore plus.