La Vague : Le livre de Todd Strasser, Pierre Hancisse

Dans les années '70 en Californie, un professeur d'histoire cherche à expliquer à ses élèves comment le nazisme a pu se développer en Allemagne. Face à l'incrédulité des lycéens, il décide, sans leur dire, de tenter une expérience en se fondant sur les concepts de force, discipline, communauté et action. Il commence par instaurer en classe des règles strictes de maintien et de discipline et, à sa grande surprise, les élèves sont enthousiastes, obéissant sans broncher et braillant les nouveaux commandements comme des cris de ralliement. le professeur lui-même se prend au jeu, ajoutant chaque jour une nouvelle exigence et créant de la sorte une communauté qu'il baptise « la Vague ». En quelques jours, le mouvement prend de l'ampleur et rencontre un succès inattendu parmi les élèves, prêts à se fondre dans un groupe au sein duquel les individualités sont gommées. Les dérives ne tardent pas à surgir : intolérance, délation, appétit de pouvoir et même violence. « La Vague » dépasse son initiateur, qui y met un terme. Ce texte ne brille pas par ses qualités littéraires ni par son originalité. Mal écrit et gnangnan, simpliste, avec des personnages caricaturaux, il est certes inspiré de faits réels, mais l'auteur n'a pas cru opportun de rencontrer le professeur à l'origine de cette expérience, et s'est contenté d'adapter en livre le téléfilm inspiré de celle-ci. Davantage un coup marketing qu'un « grand texte du 20ème siècle », comme le vante la quatrième de couverture de mon édition de poche. Cela n'empêche pas que ce livre a le mérite de mettre en lumière cette expérimentation « in vivo » de création d'un microcosme totalitaire à l'échelle d'une classe de lycéens. La docilité puis le prosélytisme des élèves fait froid dans le dos et soulève de nombreuses questions. Pourquoi ? Comment ? L'expérience est-elle reproductible à l'heure actuelle, en Europe, en Allemagne, ailleurs et/ou avec des individus moins immatures et malléables ? A défaut d'apporter des réponses, ce texte (et/ou le film que je n'ai pas vu) peut servir de point de départ à une réflexion (pour les adolescents, mais pas seulement?) sur le libre arbitre, la manipulation, le totalitarisme.

« Le monde entier a compris et ça ne se reproduira plus jamais » Malgré tout les clichés bien américains bien exagérés bien chiantos sur les personnages il démontre facilement comment la plupart des être humains peuvent passer du « comment c’est possible? » à être eux même les oppresseurs, le message est clair très rapide et facile à lire.

C’est lors d’une soirée entre copines que ce livre a été évoqué… ah ben franchement les filles on est bien loin des vagues des plages paradisiaques… #x1fae8 Histoire basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux Etats-Unis dans les années 70. Suite à la diffusion d’un documentaire sur les atrocités commises par les nazis, ce prof d’histoire n’ayant pas pu répondre aux questions de ses élèves (qui s’étonnaient que la population allemande ne soit pas intervenue pour contrer les nazis), décide de faire une expérience en créant un mouvement dont le slogan est : « La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l’Action. » En quelques jours, tout le lycée (pas que la classe) se métamorphose : Obéissance, docilité, salut, pour faire partie de ce groupe, qui va jusqu’à basculer dans le totalitarisme. Il faudra un choc pour « réveiller » la conscience des élèves et mettre fin à la démonstration. En tout cas, une lecture bien perturbante, surtout lorsque l’on imagine que nous sommes dans la réalité et pas dans une fiction… ça fait un peu froid dans le dos

Cela commence en Californie en 1967. Le professeur Ron Jones, devant l’incompréhension de ses élèves vis-à-vis de la montée du nazisme, tente une expérience : il les convainc que l’esprit d’individualisme est une tare qui nuit à l’intérêt général et les incite à se concentrer sur l’esprit de corps et la discipline. L’expérience de « La troisième vague » eut un tel succès et une telle diffusion dans le lycée que le professeur dut l’arrêter après cinq jours. Cette histoire vraie fut adaptée en téléfilm. Le livre de Todd Strasser est lui-même une adaptation du téléfilm. Ce livre est d’une importance majeure car il montre les mécanismes qui entrainent un groupe d’adolescents à adhérer à une idéologie fasciste avec une facilité déconcertante. A sa lecture, la question se pose : qu’est ce que j’aurais fait moi-même ? La plupart de ceux qui se croient persuadés de ne pas pouvoir céder au totalitarisme se trompent complètement. Nous aurions majoritairement cédé, car le fascisme n’est pas une exception culturelle. Il sommeille, sauf exception, en nous tous. Croire le contraire, c’est ne pas comprendre l’ennemi. J’irais même plus loin : les pires fascistes à venir sont ceux qui se croient indemnisés. On pense, bien sûr, aux expériences de Milgram (évoquées dans le film « I comme Icare ») et à l’expérience de Stanford. Face à une autorité reconnue, par suivisme, par crainte, nous acceptons sur ordre de nous livrer au pire. Ce livre a été adapté au cinéma par le metteur en scène allemand Dennis Gansel. Il eut, ainsi que la traduction du livre, un succès immense en Allemagne, un pays qui n’est pas encore tout à fait guéri de son passé. Mais ne nous leurrons, l’expérience du passé ne suffira pas à éviter les résurgences du futur. L’humanité est oublieuse de son histoire. La bête n’est pas morte. Le premier pas à faire pour la combattre c’est de ne surtout pas nous laisser aller à penser que nous soyons immunisés. Cinq étoiles pour ce petit livre, bien écrit, mais surtout pour le thème évoqué. J'avais vu le film, que j'avais trouvé très bon. L'idée m'est venu de lire le livre après la lecture du "Chant du Prophète", ce qui me permet, au passage de faire un parallèle. Le livre de Paul Lynch m'a fatigué, malgré ses intentions louables. Décrire une dictature installée ne présente, selon moi, guère d'intérêt. La véritable question, à laquelle répond en partie "La Vague", c'est pourquoi et comment les dictatures s'instaurent.