La Vague : Le livre de Todd Strasser, Pierre Hancisse

Quelques élèves m'avaient demandé si ce livre était dispo au cdi. Je comprends maintenant l'engouement des jeunes. Je viens de le lire d'une traite. L'histoire s'inspire d'un fait réel survenu dans un lycée aux States en 1969. Pour son cours sur la seconde guerre mondiale, le professeur d'histoire montre aux élèves un documentaire retraçant l'horreur. Les élèves restent bouche bée. Puis s'interrogent. Comment pourrait-on massacrer dix millions de gens sans que personne s'en aperçoive ? Pour leur faire comprendre les mécanismes de l'embrigadement et ses conséquences que sont la peur et la délation, le professeur se livre à une expérience avec eux, ou plutôt sur eux. Il parvient à créer La Vague, mouvement du lycée dans lequel chaque élève aura un sentiment d'appartenance et d'égalité. Mais les élèves ne se rendent pas compte que ce mouvement les prive de leur liberté de penser et les transforme en soldat prêt à tout pour défendre la cause à laquelle ils croient dur comme fer... L'expérience a dépassé les bornes et a failli mal tourner. Ce récit interpellera les jeunes sur le danger de croire aveuglément un leader, il les fera réfléchir sur la notion d'esprit critique. Alors oui, chers élèves, lisez-le ! Deux points me questionnent après cette lecture. Déjà, l'histoire se passe en 1969, il a fallu une semaine pour que les choses dérapent dans un lycée. Aujourd'hui, à l'ère des réseaux sociaux, malheureusement une telle propagande pourrait prendre forme en peu de temps et se propager sur une échelle dangereusement vaste. Autre point, j'ai cru lire une description actuelle du comportement des élèves : au début du livre, l'un des profs se plaint de la désinvolture des élèves vis-à-vis de la ponctualité :"parfois, le temps que tout le monde s'installe, il perdait entre cinq et dix précieuses minutes de cours." Tiens tiens... du déjà-vécu oui.... Il se plaint aussi d'un autre problème : les devoirs à rendre : "Les gosses ne se sentaient même plus obligés de les faire. On pouvait toujours s'époumoner, les menacer de leur coller un F ou de les envoyer en retenue, ils s'en moquaient. Les devoirs étaient devenus pour ainsi dire facultatifs. Comme l'avait résumé un de ses élèves de seconde :"je sais que les devoirs sont importants, mais ma vie sociale passe avant tout." " Je n'ai pu m'empêcher de sourire quand j'ai lu ce passage en me disant "du déjà-vécu en effet". Et pourtant je me suis fait la remarque que le prof parlait des années 60 aux États-Unis...Voilà un bel héritage américain ! Les pages se tournent sans s'en rendre compte.

Des années après avoir vu le film je suis tombée sur le livre et me suis dit qu'une petite piqûre de rappel ne pouvait pas faire de mal. A l'aune des évènements actuels, c'est en effet de circonstance et je pense que ça le sera toujours. Un roman rapide, des chapitres courts et une alternance de points de vue entre le leader/professeur et les élèves/suiveurs, permettent de mieux comprendre les enjeux du totalitarisme. En bref, une lecture indispensable qui n'a pas pris une ride.

Des années après avoir vu le film je suis tombée sur le livre et me suis dit qu'une petite piqûre de rappel ne pouvait pas faire de mal. A l'aune des évènements actuels, c'est en effet de circonstance et je pense que ça le sera toujours. Un roman rapide, des chapitres courts et une alternance de points de vue entre le leader/professeur et les élèves/suiveurs, permettent de mieux comprendre les enjeux du totalitarisme. En bref, une lecture indispensable qui n'a pas pris une ride.

Considéré comme une œuvre à ne pas manquer du XXeme siècle, je me retrouve face à une écriture simpliste comme faites pour des lycéens, des dialogues pauvres et peu naturel, il me semble donc qu'on a ici un livre qui se veut profondément éducatif tout comme l'intrigue mais qui passait un certain âge paraît désuet et infantilisant. Reste un bon livre tout de même