La Vie, après : Le livre de Antoine Leiris, Antoine Leiris

Après "Vous n'aurez pas ma haine" lu avec un noeud dans la gorge, je ne savais à quoi m'attendre. "La vie après". Pas besoin de précision il s'agit de la vie après Hélène. C'est la vie d'un mari qui ne peut se défaire des vestiges, des vertiges de sa vie avec la femme qui est sortie pour un concert et n'est jamais rentrée. C'est la vie d'un amoureux le nez enfoui dans les dernières effluves du parfum de l'aimée. C'est la vie d'un "veuf pas d'un célibataire" comme Antoine le rappelle à ses beaux parents prompts à juger sa vie avec Melvil. Melvil lui, ne comprend pas tout. Melvil n'a pas de souvenir de sa maman sauf celui, primal du lien qui unit un enfant à sa mère. Antoine lui, fait de son mieux malgré l'abîme de douleur dans lequel il a sombré le 13 novembre 2015. Un simple tee-shirt rouge qui déteint lors d'un mélange malencontreux suffit à le plonger dans un quasi désespoir et lui faire douter de sa capacité à accompagner Melvil pour grandir. Pour ne pas définitivement se laisser submerger par l'envie de se rouler en boule et se laisser mourir, Antoine a découpé le temps en tranche bien stables, bien identifiables, rassurantes. Lever, petit déj, les dents, la crèche, le ménage, le linge, la crèche, les jeux, le repas, le dîner, les dents, le pipi l'histoire, nouveau dernier pipi et dodo. Antoine et Melvil déménagent dans un bel appartement bien net, bien lisse, bien neuf pour ne pas errer dans les lieus du bonheur perdu. Mais Antoine garde Hélène dans la cave, dans des boîtes bien rangées et étiquetées. Melvil grandit et lorsqu'il faut ranger son lit de bébé, il doit faire de la place dans la cave. Antoine doit laisser partir des petits morceaux de vie d'Hélène. Ils les jettent, cérémonieusement, Antoine ne supportant pas qu'ils puissent vivre ailleurs, avec de nouvelles personnes, sur d'autres peaux, dans d'autres maisons. Antoine emmène Melvil dans tous les lieux qui ont comptés pour Hélène et lui, il explique, il raconte, le RE conte, il avance, il panse ses plaies. Nous vivons 4 ans avec Antoine et Melvil sans douter une seconde qu'ils méritent une vie à la hauteur de la lumière qu'était Hélène. Cette suite à la douleur m'a donné une furieuse envie de prendre Antoine dans mes bras et lui dire qu'Hélène est confiante. J'ai accompagné Antoine Leiris durant 160 petites pages. Il prouve que 160 pages suffisent pour nous pénétrer au plus profond de notre coeur. Mais ce n'est que mon avis ;-)

Je ne parlerai pas des événements tragiques qui ont amené ces deux récits, car la vie et la mort sont étroitement liées. Ce livre m'a vraiment interpellé, j' ai apprécié l' écriture, et la façon dont il est construit. C'est un perpétuel mouvement d'aller retour, entre le passé et le présent, le lien qui est fait entre être papa aujourd' hui et sa propre enfance. La force de raconter cette histoire d' amour est une libération, je pense. Et, la vie continue .

Je ne parlerai pas des événements tragiques qui ont amené ces deux récits, car la vie et la mort sont étroitement liées. Ce livre m'a vraiment interpellé, j' ai apprécié l' écriture, et la façon dont il est construit. C'est un perpétuel mouvement d'aller retour, entre le passé et le présent, le lien qui est fait entre être papa aujourd' hui et sa propre enfance. La force de raconter cette histoire d' amour est une libération, je pense. Et, la vie continue .