L'amour ouf : Le livre de Neville Thompson, Thaïs Laurent, Max Geller

J'ai adoré ! Après avoir aimé le film de Gilles Lelouche sorti en 2024, il m'en fallait peu pour me plonger dans la lecture de ce livre. Certes le scénario et les personnages sont différents mais le bouquin est tout aussi bien. Si vous avez aimé le long métrage, vous aimerez l'œuvre littéraire.

Tout d'abord, pourquoi ce livre: En octobre dernier, je suis allée voir l'adaptation de Gilles Lellouche au ciné et j'en suis ressortie scotchée! Le jeu des acteurs (Adèle Exarchopoulos, François Civil, Alain Chabat...), l'histoire d'amour passionnelle, la bande-son: tout m'a plu et m'a pris aux tripes! Je voulais donc lire cette tragédie romantique moderne pour avoir davantage de détails. Je ne suis pas déçue. Petit bémol: le nom du héros a été changé pour le film (Johnser vs Clotaire). Au début du livre, ça m'a légèrement dérangé, un peu comme lorsqu'on regarde une série en VO, qu'on s'habitue aux voix des personnages et au moment de revenir en VF, c'est la cata! L'intrigue met un peu de temps à s'installer autant que dans le film mais il me semble que ce soit un parti pris afin de donner plus d'intensité à la suite. Le style est assez familier et rempli d'audace pour coller au décor, les quartiers populaires de Dublin sur fond de problèmes sociaux et délinquance. Mais cette histoire évoque surtout un amour sincère, le VRAI, l'authentique; le bonheur dans les choses simples de la vie. On vibre tout au long de l'intrigue grâce à Johnser et Jackie, amoureux l'un de l'autre comme jamais! Ce roman poignant est selon moi la définition même d'avoir quelqu'un dans la peau. Envers et contre tout, Johnser et Jackie et vice-versa.

J'ai ressenti un énorme coup de cœur pour le film interprété par Adèle Adèle Exarchopoulos et François Civil et j'avoue que le livre ne m'a pas procure le même plaisir. Si on retrouve bien entendu les personnages principaux, Clotaire et Jackie, le roman met en valeur un triangle amoureux qui n'apparaît pas dans la version cinématographique. De plus, la violence est particulièrement présente autant dans les descriptions que dans le vocabulaire. Je pense que Gilles Lellouche a su extraire le meilleur du roman pour en faire un film magistral. Le roman est, au demeurant, bien écrit , extrêmement rythmé mais l'ensemble très sombre ne m'a pas totalement convaincue.

Johnser et Jackie sont destinés à se croiser. Ils sont tous les deux issus des bas quartiers de Dublin. Johnser est un fils d’une fratrie de 12 enfants, 8 garçons et 4 filles. Il a l’intention de ne pas finir comme son père, un engrosseur et alcoolique. À cause de lui, il n’a pas pu avoir des fringues potables et sa mère n’a jamais eu plus de deux tenues, une d’hiver et une d’été. Or de questions qu’il croupit à Ballyer. Il a bien l’intention de travailler et de s’élever. Je ne parle pas forcément d’un travail honnête, soyons OK. Effectivement, il sera un bon voleur. Il fait des petits casses par-ci par-là. Il remplit quelques petits casses pour la Brosse, un bandit de bas étage qui règne sur la plèbe de Dublin. Avec sa bande Slash, Tiny et Fat Larry, ils sont bien décidés à gravir les échelons. Johnser et Jackie sortent souvent ensemble. Jackie a alors 16 ans et une folle envie d’être avec Johnser. C’est un homme, un vrai, tout le monde le veut et il a jeté son dévolu sur elle. Jackie n’en revenait pas, elle le désirait. Toujours en demande d’attention de son Johnser, leur soirée sous leur pont est vraiment le summum de l’élégance et de la dernière tendance. Leur rencontre et les soirées près du feu sont leur paradis dans cette vie de douleur et d’inégalité. Le futur est lui aussi écrit depuis longtemps par les fileuses du destin. Comment en réchapper#8201;? Se marier avec une famille légèrement plus aisée, finir en prison ou être un bandit exceptionnel#8201;? Johnser et Jackie n’auront d’autres choix que l’amour ou le désespoir. Est-ce qu’ils finiront ensemble#8201;? Rien n’est écrit et cette romance a plusieurs temporalités pour la décrire. Neville Thompson est un écrivain passionné et il dénonce une pauvreté et des situations indignes pour les femmes, mais aussi les enfants. Je ne puis m’empêcher de penser à «#8201;Le gang des rêves#8201;» de Luca Di Fulvio et la pauvreté dépeinte dans les campagnes italiennes et les quartiers du New York par la suite. Le langage de la rue n’est pas toujours fleuri et même parfois cru. L’auteur sait l’utiliser à bon escient. Cependant, Johnser n’est pas tout blanc, son envie de Jackie n’est pas toujours maîtrisée et le pousse à essayer d’abuser d’elle. S’il regrette par la suite, l’auteur semble plus appuyer le regret de Jackie de ne pas avoir cédé que celui de Johnser. Cet épisode ne m’a pas trop plu, et énervé, c’est à cause de cela que je reste sur une belle lecture, mais loin de l’excellente lecture tant promise suite à la sortie du film. Les voix de Thaïs Laurent et Max Geller se mêlent parfaitement à l’histoire. Elles donnent voix à cette histoire de la passion et du dynamisme. En résumé Cette romance est belle et à l’avantage de dépeindre une Irlande moderne, qui reste en quête d’indépendance, miséreuse et inégalitaire. Personne ne se sauve et Jackie et Johnser se battent dans cette mélasse. Pourront-ils s’en sortir#8201;?