L'armée des ombres : Le livre de Joseph Kessel

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Lisez, écoutez, écrivez ! Pocket et Nathan s'associent et proposent "Une oeuvre, une voix", une collection qui engage l'élève dans une lecture active et personnelle, à la manière d'un carnet de lecteur.

Londres, 1943, Joseph Kessel écrit L'Armée des ombres, le roman-symbole de la Résistance que l'auteur présente ainsi : " La France n'a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n'a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie. (...)
Jamais la France n'a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s'impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d'où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres.
Tout ce qu'on va lire ici a été vécu par des gens de France. "

De (auteur) : Joseph Kessel
Autre : Baptiste Decorps
Collection dirigée par : Florence Renner

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Expérience de lecture

Avis Babelio

MartinEden87

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Publié à Alger en 1943, L’armée des ombres de Joseph Kessel s’inspire des témoignages qu’il a recueillis de la part de résistants français. Un acte mémoriel qui prend la forme d’une fiction narrant les actions clandestines d’un réseau dirigé par un chef mutique, calme et méthodique : Philippe Gerbier. Les personnages sont d’ailleurs inspirés de personnalités réelles. À titre d’exemple, la figure tutélaire, l’intellectuel de ce réseau de l’ombre, en la personne de Luc Jardie, s’inspire fortement de Jean Moulin. Le trait le plus marquant est sans doute l’attachement de Kessel à représenter les Français du quotidien comme étant des rouages essentiels du réseau. Ce sont les petits gestes de la clandestinité, comme des insubordinations discrètes – parfois de membres de la police vichyste – qui vont permettre au réseau de croître. Il devient peu à peu un hydre à têtes multiples, où la perte d’un membre semble en faire surgir d’autres. Le roman ne tarit pas non plus d’éloges sur ces résistants, soumis à la torture mais déterminés à ne jamais trahir. Dans la partie « Notes de Philippe Gerbier », le roman prend la forme d’un carnet de notes avec le récapitulatif des actions menées par le réseau ainsi que les impressions de son chef. Ce côté pris sur le vif, dans l’urgence, s’il marque une rupture de ton, n’en renforce pas moins la dimension dangereuse, haletante et par moments incertaine des missions. Un roman qui résonne avec Le silence de la mer de Vercors, l’autre grand acte de résistance par la littérature de cette période. Deux visions différentes de la résistance, l’une se voulant plus symbolique, quand l’autre donne une voix aux milliers d’anonymes ayant tout sacrifié au nom de la liberté. Toutes deux, pourtant, font l’éloge de l’héroïsme silencieux de l’ombre.

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barbiereads

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Je l'ai lu dans le cadre d'un prochain club de lecture sur le thème "Résister". J'avais déjà vu le film, plusieurs fois, qui est, selon moi, excellent. J'avais donc très envie de lire le roman duquel il est adapté. La plume de Joseph Kessel est tellement belle. Elle nous embarque dans cette histoire et au cœur d'un réseau de Résistance. Nous suivons ainsi principalement Philippe Gerbier, le chef d'une branche de la résistance (mais ce n'est pas le "patron"), ainsi que d'autres personnes de son réseau. De nombreuses situations sont évoqués dans ce court roman (environ 230 pages) : les actes de Résistance, le recrutement, les sacrifices, les aides de citoyens divers, les déplacements, les émission radio à Londres, mais aussi la capture, la torture, la mort ... Joseph Kessel, dans son avant-propos, explique qu'il ne souhaite pas faire un roman éloigné de la réalité. Et cela se ressent. Ecrit en 1943, ce livre montre toute la force et le courage de ces personnes, mais aussi ce que la Résistance leur a pris et les changements opérés en eux. Il n'y a pas ici de romantisation de cette lutte. En bref, un roman court mais percutant sur la Résistance. Joseph Kessel avait un talent inné pour raconter et écrire, et ce livre est une preuve supplémentaire.

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centaurii

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Si je devais citer un livre intime et fraternel, ce serait celui-ci. Il résume à la fois un événement familial tragique de 1944, qui aura des répercutions désastreuses, mais aussi le magnifique courage de ces résistants insaisissables. Je n'arrête pas de penser à Lino Ventura et je vois souvent en lui mon arrière-grand-père. le livre mais, aussi ce magnifique film de Jean-Pierre Melville, résument bien l'horreur du quotidien, l'angoisse de sa propre faiblesse face au bourreau, le besoin de rester fidèle aux siens, et parfois la nécessité de se transformer en un assassin...À l'inverse du héro insouciant et parfait que nous vendent des superproductions hollywoodiennes, l'armée des ombres nous montre la souillure qu'est, pour un homme, la nécessité de se résoudre à la violence et à l'anonymat pour protéger, dans l'ombre, l'histoire et l'avenir de son pays comme des siens. J'ai lu ce livre quand j'étais adolescent après avoir rendu visite à ma famille vendéenne à Sainte Gemme la plaine. Ce jour-là, je devais découvrir qui était mon arrière-grand-père : Ernest Ferdinand Gaucher. Il fut arrêté par un colonel SS (Gestapo de Poitiers) à Sainte Gemme la Plaine, à l'aube, comme 19 autres, le 19 février 1944. Dénoncé par Le Châtelain local, mon pépé organisait, avec le réseau dit du « «Lycée Pétré» », des largages d'armes sur le territoire vendéen. Il voyageait beaucoup, et notamment en Suisse, sans que jamais personne ne sache pourquoi. En cette année 1944, se préparait le débarquement et surtout l'appui militaire de la résistance. Il sera torturé par deux fois, à Poitiers, puis à l'hôpital militaire De Nantes car on connaissait son importance. Comme dans le roman il décida cette fois de ne pas courir et garda le silence. Il fallu attendre novembre 1944 pour disposer de son corps, afin de l'enterrer dignement. Je me rends compte aujourd'hui que Poitiers comme Nantes se finissent par des "S". Et oui ce roman parle aussi de nos vies et de celles des nôtres ! Je dédie à mon pépé et au réseau "Pétré" ce roman, et me rappelle les mots de ses camarades sur sa tombe : « Souvenir, Ci-git, victime de la calomnie sombre, un ami accusé du crime d'être français. Il gardera ses secrets jusqu'au fond de la tombe afin de préserver ses amis qu'il aimait. Tes derniers jours furent tissés de souffrance. Tu ne vis point briller le soleil du vainqueur. C'est pourquoi, aujourd'hui, nous autres « Résistance » sommes venus, t'apporter en souvenir ; Ces fleurs. »

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benlallianais

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

1943, Philippe Gerbier, un cadre de la résistance intérieure, est prisonnier d’un camp de concentration en France. A plusieurs égards, sa rencontre avec Legrain, un jeune communiste, va changer le cour des choses pour le personnage principal. À partir de son évasion, les choses vont s’enchaîner et le lecteur, aux côtés de Gerbier et de toute l’organisation, se retrouve transporté dans les arcanes de la vie souterraine qu’était la résistance. Roman-symbole de la résistance Ces ombres de la résistance, ou les petites histoires dans la grande - À travers une galerie de portraits hétéroclites, tous plus étonnants les uns que les autres, Kessel nous donne à voir la force de cette armée de l’ombre. Ces ombres, ces anonymes, s’enchaînent mais ne se ressemblent en rien ; c’est là toute la beauté de la Résistante. Ces ombres, ces humbles, ces individus sans identité, sans domicile, sans famille, sont la cheville ouvrière d’une lutte sanguinaire. Magnifiée, la résistance n’en est pas moins révélée sous toutes ses coutures. Et si la beauté du geste est réelle, la résistance n’en demeure pas moins lourde de conséquences pour chacun des engagés. Souvent tragique, l’engagement se révèle hétéroclite. Si l’héroïsme de certains engagés touche parfois au mystique, l’écriture sans fioritures de Kessel nous révèle surtout les aspects complexes et ambivalents d’une telle organisation : loyauté, responsabilité et dévotion. La nécessité oblige. Mais, Kessel dépeint aussi toutes les réalités logistiques d’une telle organisation. Le lecteur est dès lors transporté dans les rangs de la résistance française , face aux problème du quotidien : Comment communiquer avec Londres, entre résistants ou vers la population ? Comment répondre à l’errance, quand une planque est « grillée » ? Mon ombre préférée ? Saint Luc, sans doute. Sa douceur et sa légèreté le rendent attachant, et résolument apaisant, en dépit du contexte.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782266335614
  • Collection ou Série
    Classiques - Parascolaire
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Joseph Kessel

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7,99 € Numérique 264 pages