L'aube est bleue sur Mars : Le livre de Florence Hinckel

Excellent livre de vulgarisation scientifique, L'Aube est bleue sur Mars m'a fait vivre un des plus grands rêves scientifiques en ce moment : aller sur Mars pour y trouver de l'eau et commencer à rendre la planète habitable. Esther a cette chance de pouvoir y aller. Passionnée des étoiles depuis son enfance, elle s'est promis de vivre sa vie en grand en hommage à sa petite sœur morte de la maladie des étoiles de mer quand elles étaient petites. Sélectionnée par la NASA et l'ESA parmi une trentaine de candidats, elle passe toutes les épreuves avec brio et se retrouve dans une navette spatiale en compagnie de plusieurs spationautes chevronnés et deux autres néo-aventuriers de l'espace, Olga et Jason, aussi différents que possible. C'est là que le roman prend vraiment de l'intérêt, avec des explications claires sans être infantilisantes de comment se passe la vie de ceux qui sont envoyés dans l'espace. Toutefois, afin de garder du corps à son récit et lui donner une raison d'être, Florence Hinckel met en parallèle une Terre ravagée par une nouvelle pandémie mortelle qui braque son regard sur les spationautes, un amoureux transi engagé dans Lungs qui milite pour sauver les océans et des parents cachottiers qui tentent de continuer de vivre sans Chloé puis sans Esther. J'ai bien aimé cette histoire de pandémie extrême. Moins les atermoiements autour de Hugo, qui me semblent surjoués. Les parents d'Esther ne servent globalement à rien, sauf pour une scène que vous découvrirez. Autrement, tout le reste se passe dans l'espace puis sur Mars, et là, je n'avais plus envie de me détacher du livre alors que son début ne me donnait pas envie, avec cette histoire débordante de sentiments sur une petite sœur morte et un mec incroyable qui surgit dans la vie d'Esther au moment où elle s'envole pour l'espace... Mais je comprends, Florence a voulu écrire un roman d'apprentissage et pas uniquement sur l'espace, mais sur les sentiments et les relations humaines. Elle a eu quelques bonnes idées, d'autres moins bonnes (foutez-moi Jason dehors, par pitié) et ôter tout ça aurait juste donné une copie de Seul sur Mars, cité à plusieurs reprises, d'ailleurs. Bref, excellent roman jeunesse pour qui veut vivre le grand frisson spatial ! Alors, vous montez dans la fusée ou pas ?

Un excellent livre que j’ai adoré lire, à la fois réaliste et bien documenté, sans jamais tomber dans des descriptions lourdes ou fatigantes. L’aube est bleue sur Mars est un savoureux mélange d’aventures, d’exploration et de romance, avec des duos attachants comme Hugo et Esther ou Robert et Micaela. Le personnage de Mark Row m’a d’ailleurs étrangement rappelé un certain milliardaire bien connu, au tempérament et aux ambitions assez similaires… Bref, un très bon livre que je recommande !

Dans un futur très proche, un appel historique mondial est lancé en direction des jeunes passionnés par la conquête spatiale : la NASA recherche 3 stagiaires diplômés en sciences pour participer au premier voyage habité vers Mars. Esther, Française de 22 ans, postule et est choisie. C’est le début d’une aventure riche en rebondissements. Pendant ce temps, sur Terre, sa famille, ses amis et son petit copain Hugo doivent affronter une nouvelle pandémie particulièrement difficile à éradiquer, ainsi que les conséquences de plus en plus désastreuses du réchauffement climatique... Ce gros roman de près de 500 pages se lit facilement grâce au style fluide, au vocabulaire simple sans être simpliste et au suspense permanent. A l’intrigue spatiale se greffe une romance entre Esther et Hugo, qui ont chacun - au début - un point de vue opposé sur le bien fondé d’une possible « annexion humaine » de Mars, mais qui s’aiment au-delà de tout. On réussit facilement à s’attacher aux personnages principaux dont les caractères sont bien développés. Chez Esther et sa famille, la mort prématurée de la petite sœur Chloé crée une profondeur psychologique qui explique en partie les actions de chaque membre de la famille, entre résilience et impossibilité d’avancer. La fin se boucle de façon réfléchie et astucieuse, quoiqu’un peu cousue de fil blanc. L’aventure « conquête spatiale » est très documentée et crédible, intéressante. Seule la partie qui concerne la phase des tests sélectifs des stagiaires manque de précision, mais le roman est déjà assez long comme ça. Un très bon roman young adult, donc. Le livre devrait plaire aux filles comme aux garçons. Petit plus pour certains: si l’on veut, on peut passer les passages « romance » sans perdre le fil du récit principal. :)

Un véritable voyage en apesanteur, une aventure vibrante, extraordinaire et inoubliable. Je suis relativement novice en science-fiction et en space opera, mais je peux désormais affirmer que ce récit m’a convaincu de m’intéresser de plus près au genre. J’ai particulièrement aimé suivre le cheminement d’Esther, que j’ai trouvé très touchante et attachante, avoir un aperçu de son enfance, sa vie familiale, ses études, assister de loin au processus de sélection pour la mission, sa formation et surtout embarquer avec elle à bord d’un vaisseau pour la mission Orion pour une épopée spatiale vers la planète Mars. Étant très intéressée par les questions autour de l’écologie et par la manière dont elle est traitée dans les romans (au point d’en faire une série sur mon podcast), j’étais très curieuse de voir de quelle manière la dimension environnementale allait être traitée ici, étant donné que conquête spatiale, décollages de fusées et respect de la planète sont souvent antinomiques. L’idée n’étant bien évidemment de ne pas reproduire sur une autre planète, ce que nous faisons subir à la nôtre encore actuellement (chose qui échappe à beaucoup…). Je n’ai pas été déçue sur ce point, qui aborde de façon très juste toutes les contradictions de l’être humain, le besoin de rêver, d’avoir la tête dans les étoiles, et en même temps celui d’être présent, les pieds sur terre, de prendre soin de notre environnement proche avant de chercher un ailleurs ou vivre. Il y a aussi un réel intérêt scientifique à prendre du recul et à observer notre planète depuis l’espace. Ces questionnement environnementaux passent en grande partie par la dimension “romance” du récit (qui prend vraiment peu de place et qui était très bien amenée), via la correspondance que notre personnage principale entretien avec son amoureux, resté sur Terre. Je serais d’ailleurs tentée de dire que la relation entre Esther et Hugo a pu parfois, me faire un peu tiquer, car ce dernier est très vindicatif lorsqu’il s’agit de ses valeurs et engagements, ce qui le rend parfois désobligeant voire méchant vis à vis des projets d’Esther. Leur relation est pourtant belle, pleine d’amour, finalement, Hugo est simplement humain, dans toutes les contradictions et défauts que cela peut comporter. Le tout était parfaitement bien dosé, très équilibré, intéressant, avec de nombreux faits scientifiques spécifiques au domaine spatial (très documenté et proche de la réalité) et à la biologie, notamment autour de la question de l’eau et des tardigrades, qui est une petite bête absolument fascinante. Le roman tire une sonnette d’alarme (qui sonne depuis un moment déjà) d’une belle façon, avec bienveillance, urgence et clarté. Il pousse à la réflexion tout en étant captivant et passionnant. Certaines scènes sont très violentes, sanglantes et descriptives, ce qui les rend particulièrement dures à lire, mais elles participent activement à l’ambiance tragique et dramatique du roman et renforcent notre attachement aux personnages, à l’équipe d’astronautes, à la difficulté de leur métier, de leur formation et de leurs choix et actions. Finalement (et à titre strictement personnel), la science, c’est comme ça que je l’aime le plus je crois, lorsqu’elle côtoie la fiction, qu’elle s’inscrit dans une dynamique de nouveaux récits, qu’elle réinvente l’existant et nous fait rêver tout en s’appuyant sur des faits, des vérités. J’ai appris plein de choses dans ce livre et j’ai adoré ça ! J’ai versé quelques larmes d’émotions devant la beauté du spectacle qu’offre la vue de la Terre depuis l’espace, parce que c’est bien une des forces du récit, nous emporter loin à travers les yeux d’Esther (ça n’a pas été difficile pour moi, qui porte le même prénom) et de nous faire visualiser l’intégralité de cette odyssée. Le récit est très immersif, j’ai littéralement voyagé vers Mars, vue avec précision chaque étape de préparation, chaque recoin du vaisseau, chaque paysage et j’ai surtout vécu tout un tas d’émotions intenses avec les personnages. C’était profondément vibrant. Un magnifique livre, à lire absolument et qui me donne très envie de découvrir plus de Science-Fiction.