Le bonheur est au fond du couloir à gauche : Le livre de J.M. Erre
À la grande surprise de ses parents, quand il est né, Michel n'a pas pleuré. Incarnation vivante du cafard, mélancolique pur spleen, il s'est ensuite bien rattrapé et n'a plus cessé de pleurer. Tous les jours.
Heureusement, il y a des remèdes à la neurasthénie. Le Lexomil, d'abord, dont il fait grand usage. La lecture de Michel Houellebecq, ensuite, son idole et modèle. Et puis tous ces bouquins de développement personnel que lui a laissés Bérénice, son grand amour, après trois semaines d'idylle molle. Avec tout ça, ce serait bien le diable s'il ne trouvait pas le bonheur au bout du couloir...
À gauche, on t'a dit, Michel...
À gauche !
De (auteur) : J.M. Erre
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
RemiPerez
• Il y a 2 mois
Encore une fois du très bon Jean Marcel Erre ! Avec ce style inimitable , cet humour fin et corrosif . Ses deux romans précédemment lus étaient plutôt des polars . Ici il met son talent au service d’une satire sociale sur un des maux bien de notre époque, la dépression et les moyens très éclectiques de s’en sortir. Avec une surprise en prime à la fin . Pour les amateurs de Raymond Devos , vous retrouverez beaucoup de son esprit dans cette lecture .
livebob
• Il y a 3 mois
Quand il ne dort pas, Michel H. compte les antidépresseurs. Moi, j'ai rapidement perdu le compte de ceux qu'il avale en ce dimanche de rupture. Déjà pas porté par un optimisme béat, le narrateur déprime depuis le départ de sa compagne. De nature apathique et casanière, il fait preuve d'une belle persévérance pour renouer. Inadapté à la vie dans notre société, il voit le monde extérieur via Internet et ses voisins incarnant la loi et l'ordre pour l'un et la fuite dans une réalité "augmentée" pour l'autre. Ces échanges ponctuent sa lente descente au fond du couloir. Un huis clos dans un esprit qui s'emballe et dérape, c'est vif et souvent drôle mais si de nombreuses formules et scènes font mouche, on voit un peu trop la mécanique, selon moi, comme une sitcom trop écrite. La sensibilité est là partout mais ne fait qu'affleurer sous l'humour. Je ne veux pas rester sur cette note en demi-teinte, c'est très plaisant à lire en ces temps difficiles et instructif aussi : le bonheur est peut-être dans l'amour mais il n'est pas chez Houellebecq ni dans les statistiques de l'INSEE.
Malavella
• Il y a 4 mois
Difficile de faire une chronique de ce livre, d'expliquer pourquoi il est si bon, sans le spoiler. Alors pour ceux que ça ne dérange pas, je vais ajouter le clou et la profondeur de l'histoire plus loin. Mais vous pouvez de toute façon aussi lire une partie de la chronique qui ne dévoile rien d'important. Anti-dépri Le livre fait ce qu'il promet : il peut nous tirer d'une période de dépri. Il fait rire à nouveau. Après lecture, la vie est tout d'un coup beaucoup plus légère. Les caractères Michel H. semble un type doux et intelligent au début. Sa manière de se moquer de la société est intelligente, on se reconnait, on reconnait les aspects de la société qu'on déteste. Mais lui a le truc pour formuler tout ça de manière hilarante et on se rend compte que la réalité est aussi décalée que ses raisonnements. C'est exactement ça, notre monde, et comment ne pas se perdre là-dedans ? Comment être heureux là-dedans ? Michel H. a trouvé l'Amour, mais cet Amour l'a quitté. Il essayera tout pour regagner cet amour, et prévoit de faire ce qu'il faut pour garder Bérénice une fois qu'elle sera revenue. Pour qu'elle ne parte pas à nouveau. Au début j'ai vraiment aimé Michel H., avec ses remarques intelligentes contre la société et son autodérision. Mais au fur et à mesure que le livre avançait, il commençait à m'irriter de plus en plus. Il commençait à paraitre égoncentrique, narcissique, enfin, je ne le reconnaissais plus tellement bien. Je n'en dis pas plus. Il y a aussi d'autres habitants dans son immeuble, surtout le conservateur patriache monsieur Patusse, qui semble avoir comme hobby de découvrir tout ce que son voisin fait et qui serait ne fût-ce qu'un peu contre les règles d'ordre intérieur du bâtiment. Bien que Michel se comporte parfois bizarrement, monsieur Patusse semble le harceler. Les répliques de Michel à monsieur Patusse sont superbes. Il y a aussi l'épouse de monsieur Patusse qui est plus douce. Et puis il y a un drogué, à l'étage, mais lui n'est pas très embêtant. Hilarant, suspense, style L'ambiance du livre est hilarante, ça se lit très très vite, il y a du suspense car on veut savoir comment cette histoire va se terminer ? Bérénice reviendra-t-elle ? Trouvera-t-il une autre ? On se pose des tas de questions. Et moi en tout cas je n'avais pas prévu la fin. Le seul petit problème avec le livre, c'est qu'à un moment donné il est un peu long. Michel H. se réfère à tous les manuels et à internet pour regagner l'amour, et comment le garder, et pour être heureux (car pour garder un amour il faut d'abord être heureux soi-même). Sa méthode est hilarante, mais après un temps, on a lu tellement de méthodes, que ça commence à devenir lassant. Heureusement, l'auteur est bon, il ne s'attarde pas trop, et le livre est suffisamment court pour qu'on passe bien vite les passages un peu répétitifs. Et puis on arrive à la dernière méthode pour trouver le bonheur, mettre sa maison en ordre, méthode d'une Japonaise. C'est absolument superbe. Et mainenant je dois cacher le reste de la chronique pour ne pas spoiler. [masquer] La comparaison qui va suivre vous paraitra peut-être aussi délirante, loufoque que le livre lui-même. Il est possible que vous ayez raison. Au moins, vous aurez ri encore un peu. Et peut-être trouverez-vous un fond de vérité dans ce que je vais avancer. Le livre m'a fait penser au Boléro de Ravel. D'accord, le Boléro est une vraie oeuvre d'art et ce livre n'atteint pas le même niveau de beauté. En plus, la différence se voit tout de suite : le Boléro est angoissant et noir, alors que ce livre est super hilarant. Mais ils ont quelque chose en commun. Ils sont tous deux autant délirants. Ils commencent quasi normalement (mais on peut déjà apercevoir des choses qui font froncer les sourcils). Lentement, la situation empire. Lentement, chez Ravel, la tension augmente, et dans ce livre, le dégout pour Michel H. augmente. Mais il est bien clair en même temps que Michel H. fait partie intégrante d'une société qui ne tourne pas rond du tout. Et tous les deux se terminent soudainement dans la finale, l'explosion, là où tout s'arrête dans un chaos complet. J'a lu des commentaires de psychologues qui ont vu dans le Boléro de Ravel la descripion du déroulement d'une psychose. Une psychose agressive, à la fin. Quand on lit le livre de Erre, il devient clair graduellement que le personnage principal (et Bérénice aussi sans doute) souffre d'une psychose (en plus d'un tas d'autres syndromes). De la même manière, la psychose a des conséquences de plus en plus sérieuses, pour se terminer en agression finale. J'ai donc terminé le livre en pensant que j'ai lu le développement d'une psychose, de la psychose d'un individu qui est imbibé dans une société avec des basis essentiellement psychotiques. Nous sommes notre environnement. Ce ne sont pas les manuels qui peuvent apporter bonheur. Comment des coaches psychotiques, dans une société psychotique, peuvent-ils aider des psychotiques ? Tout cela est grave et sérieux. Parfois, ça nous mène à la déprime. Mais J.M. Erre est là pour nous en sortir, mieux que n'importe quel manuel. Il fait rire et rend de bonne humeur, et la vie est légère. Maintenant, il faut encore sortir de là (et sans se suicider). [/masquer]
Philisine
• Il y a 8 mois
Le bonheur est au fond du couloir à gauche est enfin le premier livre lu de l'auteur J. M. Erre. J'ai tardé à découvrir cet écrivain malgré les hautes recommandations de Mokamilla. Et franchement, j'ai passé un moment étrange : la découverte d'un héros anti-héros psychotique au possible, bourré de médicaments, dont la vie amoureuse cumule les déboires, la vie professionnelle se résume à quelques jours, quelques semaines et la vie sociale est lacunaire. On rencontre ce Michel H; largué par une Bérénice qui en a plus que marre de supporter son mal-être, ses questions incessantes, ses tergiversations. Et ce largage en direct va être l'occasion d'une accumulation de remises en cause du héros, pour faire revenir Bérénice, une accumulation surtout de rencontres avec ses voisins proches, eux aussi plus ou moins agacés par son comportement perturbé et perturbant. Le bonheur est au fond du couloir à gauche est un récit étonnant, bien construit et mené par son auteur, J. M. Erre. Étonnant parce qu'il plonge tout doucement mais sûrement, parce qu'il surprend à chaque fois, parce que les événements s'enchaînent sans être totalement prévisibles. On sent que c'est mal parti, mais on croit toujours à un mieux. J. M. Erre joue avec nos sentiments, une large partie empathiques à l'égard du héros malgré ses névroses, et puis et puis, comme je l'ai dit, on plonge dans une autre dimension de l'histoire, un dévissage direct et une déception. Je ne peux pas dire que j'ai adoré Le bonheur est au fond du couloir à gauche, mais j'ai apprécié la lire, j'ai apprécié le style, la construction de l'intrigue, les dialogues et monologues au scalpel. Et oui, J. M. Erre arrive à faire rire avec un humour corrosif, sans filtre : j'ai même éclaté de rire lors de l'instant piscine. Après je reconnais que le souffle narratif perd un peu en énergie (mais comment peut-il en être autrement avec ce héros hyper dépressif ?) et que je n'ai pas été mécontente de finir l'histoire. 127 pages amplement suffisantes.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782266322140
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 125
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
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6,40 € Poche 125 pages