Le Club des vieilles contre-attaque : Le livre de Margaret Atwood

Une nouvelle plus cynique qu'elle ne peut paraître de prime abord. On pourrait aisément se moquer de ces dames âgées qui en prenant l'apéro (et pas le thé) complotent afin d'éliminer des hommes qui les ont malmenés, surtout l'une d'entre elles, des années auparavant. Alors oui, le ton est différent des autres romans de Margaret Atwood mais le fond est bien là. Il est question de sororité, de femmes, et notamment de leur place dans la sphère littéraire sous l'oeil aiguisé de critiques souvent malveillants. Mais on parle aussi de complots, de vengeance qui est un plat qui se mange froid, et où parfois cela se retourne contre soi. C'est drôle et grinçant mais j'aurais bien pris quelques gin tonics supplémentaires en leurs compagnies.

Une petite lecture légère, quelques dizaines de pages, avec des personnages très drôle en quette de vendetta, tout en sirotant des gin tonic. C'est simple, c'est léger, c'est drôle, la morale est bonne, vraiment la lecture à faire entre deux livres bien lourds et pesants pour se remettre d'aplomb !

Le problème avec les livres courts, c'est qu'ils sont courts... On s'attache un peu à ces vieilles dames en quête de vengeance, que c'est déjà fini. Dommage, l'idée de départ est prometteuse et amusante, mâtinée de féminisme. Le style est agréable à lire.

Chrissy, Myrna et Léonie, sont des vieilles femmes, amies depuis de longues années, anciennes universitaires, titulaires d’un doctorat et en retraites. Elles ont pris l’habitude de se retrouver chez l’une d’entre elles, chaque jeudi. Ce jour-là, elles sont dans le jardin de Lénonie, protégées du pommier des voisins et des écureuils, par un parasol. Les trois amies sirotent leurs verres ( Chrissy un spritzer au vin blanc Léonie un gin tonic et Mirna un coca Ligh ), en listant tous les manières de commettre plusieurs meurtres. Pour quelles raisons, trois honorables vieilles dames planifient, chaque jeudi dans un jardin, neuf auteurs has been. Elles veulent venger leur amie Fern, écrivaine dont l’état aujourd’hui empire, coupable – il ya une dizaine d’années - aux yeux d’un certain Humphrey Vacher d’avoir réalisé une anthologie sans y inclure l’un des textes. Ce qui avait provoqué une attaque en règle du cercle de l’auteur courroucé, une véritable « lapidation », une « conjurations de mâles ». Trois vieilles dames rebelles. Une nouvelle grinçante et réjouissante.