Le Colonel Chabert : Le livre de Honoré de Balzac

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LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE

Enseveli sous un monceau de cadavres, le colonel Chabert meurt une première fois à la bataille d'Eylau. Déterré vivant, il n'est plus, dix ans plus tard, qu'un fantôme, un survivant de l'épopée napoléonienne. Humilié, chassé : la société, la France de la Restauration, personne ne veut plus de lui ; sa femme elle-même, remariée à un aristocrate, refuse de reconnaître ce vaincu. Comment obtenir qu'on lui rende son épouse, sa dignité, son rang ? Telle est la tragédie de Chabert, face à la trahison et à l'infamie.
Ce drame d'un homme tiraillé entre sa force d'âme et sa faiblesse de coeur est de tous les temps. Si le colonel Chabert avait été tué à Eylau, il serait devenu un héros parmi d'autres. Ressuscité et misérable, tel que le génie de Balzac le montre, il entre dans l'immortalité.

@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE

De (auteur) : Honoré de Balzac
Préface de : Marc-Henri Arfeux

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Expérience de lecture

Avis Babelio

soubour

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

Des pages d'anthologie (spoiler!): [l'étude des avoués et des clercs de justice (un bijou descriptif, historique et narratif), l'arrivée en deux temps de Chabert (entêtement et malheur tout à la fois du vétéran), la sortie hallucinée du charnier, criante de vérité (j'ai lu ce passage plusieurs fois), la virée campagnarde chez la comtesse, femme de Chabert, manipulatrice et indécente (jusqu'à la perversité). Et, clou du spectacle, l'abandon de toute velléité de reconnaissance ou d'amour de Chabert, si grand est le dégoût innommable de la gente humaine. Ce roman est court, car Chabert figure christique, à qui est refusé la résurrection, découvre très vite l'inepsie de son retour].

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tibynight

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

Héros napoléonien enterré vivant, survivant d’Eylau, et pourtant, baisé par la société : Le Colonel Chabert est l’histoire d’un homme d’honneur qui revient d’entre les morts pour réclamer son dû… et qui se fait rouler dans la farine par une époque sans scrupules. Balzac y dresse un constat implacable : sous la Restauration, ce ne sont plus les braves qui gagnent, mais les magouilleurs et les parvenus. Un roman court, brutal, cynique et plus actuel que jamais. À lire d’urgence, entre deux contrôles fiscaux.

JBLM

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

Tout petit roman de Balzac, tout simple, parfait pour commencer si on est un peu intimidé par l'oeuvre gigantesque du bonhomme, et qui a pour mérite majeur de faire la part belle à l'épopée napoléonienne. Alors ça, normalement, c'est l'argument d'autorité qui fait que vous arrêtez votre lecture de cette critique pour aller vous procurer le bouquin ; si ce n'est pas le cas, laissez-moi tâcher de vous ramener à la dignité. Le colonel Chabert, c'est un lourd officier des cuirassiers de Napoléon (l'équivalent des chars d'assaut à l'époque) qui est un héros de l'Empire. Sauf qu'à la bataille d'Eylau, sa vie bascule : grièvement blessé à la tête, il voit tout simplement lui passer dessus la plus grande charge de cavalerie de toute l'Histoire (pas mal, non ? c'est français). Autant dire que les médecins de l'armée, qui ont quand même le sens des probabilités, ne vont pas se donner la peine d'un examen approfondi pour le déclarer mort. Sauf que Chabert, en surhomme absolu qu'il est, a dû se dire qu'une fin encore plus glorieuse devait l'attendre ailleurs, donc il décide de s'accrocher, il est recueilli, soigné, nourri. Mais lorsqu'il s'agit de faire reconnaître son identité par l'administration pour rentrer dans ses droits, ça se complique : tout le monde sait que le vrai colonel Chabert est mort à Eylau, et ce pouilleux affamé et exsangue qui réapparaît des années plus tard serait lui ? Impossible. D'ailleurs, maintenant que l'Aigle a chuté, il ne fait pas bon être apparenté aux faits de l'Empire. Et puis sa femme s'est remariée avec un personnage en vue, elle en a eu des enfants et elle gère sa fortune avec une détermination qui ne souffrira aucune tentative d'extorsion. Sans parler du scandale... Va-t-il vraiment s'attaquer à aussi puissant avec ses moyens misérables ? Avec l'appui de l'avoué Derville, le colonel engage une lutte d'autant plus difficile qu'il n'en maîtrise ni les armes, ni les stratégies. C'est l'un des récits les plus cyniques que j'ai lu de la part d'un auteur qui n'est pourtant pas avare du fait. Même l'avoué qui prend les intérêts du colonel en charge est avant tout motivé par le retour sur investissement qu'il convoite. Il est surtout très frappant d'observer le contraste qui existe entre la période de l'Empire et celle qui lui succède. À quelques pages du récit épique de la bataille, il y a les petites luttes de pouvoir mesquines et les unions intéressées, la morale à géométrie variable, les pattes à graisser pour avoir une chance d'attirer l'attention de la justice, l'importance démesurée de l'image que l'on renvoie à la bonne société de la Restauration, les stratagèmes ignobles qui instrumentalisent les sentiments pour extorquer une décision, bref, une grande scène sociale tantôt burlesque, tantôt tragique, où les rares caractères authentiques sont voués à subir la duplicité et l'égoïsme des autres. A une période de grands hommes succède une période de petits hommes. A bien des égards, la violence morale de la seconde s'avère plus terrible encore que la violence physique de la première.

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Cleoanna

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

L'histoire commence dans le bureau d'un avocat avec de jeunes clercs qui se moquent d'un vieil homme décrépit... qui s'avère étonnamment être un célèbre colonel laissé pour mort dix ans auparavant lors d'une bataille napoléonienne*. Nous suivons le processus juridique ainsi que les tribulations physiques et psychologiques endurées par le protagoniste qui essaie tant bien que mal de prouver son identité puisque oui, le mort est bien vivant ! #128584; Bien sûr, entre temps, la société a changé et les gens qui étaient proches de lui ont tourné la page, ont évolué (pas pour le meilleur). Notre héros malchanceux et le lecteur vont devoir affronter cynisme, méfiance, froideur et cupidité égoïste. Comme cette oeuvre fait partie de sa Comédie humaine, Balzac mentionne certains de ses autres romans dans le dernier chapitre, "spoilant" ainsi la fin du Père Goriot... donc attention si vous ne l'avez pas encore lu ! #128584;#128517; Pour être honnête, j'aurais aimé qu'on insiste davantage sur l'effet de surprise. Peut-être ai-je été trop influencée par le roman à sensation typiquement victorien ? Ici, le suspense est relégué au second plan, étant donné qu'il ne s'agit point de ménager les effets menant à une grande révélation. Au contraire, Balzac utilise plutôt ce dispositif comme prétexte pour dénoncer l'hypocrisie sociale. *[Ce n'est pas un spoiler, puisque cette information nous est révélée très tôt dans le récit].

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266296182
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    96
  • Dimensions
    178 x 109 mm

L'auteur

Honoré de Balzac

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