Le gardien de Téhéran : Le livre de Stéphanie Perez

Un livre offert par ma tante pour noël car elle l’a adoré. Je ne peux pas en dire autant pour moi : c’était certes très intéressant mais je n’ai pas adoré. C’est une histoire vraie qui se passe en Iran. Pas hyper facile à lire. Je n’ai pas pris le temps de regarder les différents tableaux, peut être que ça m’aurait fait apprécier un peu plus ?

Plonger dans Le gardien de Téhéran, c’est entrer dans une histoire vraie qui dépasse la fiction, où l’art devient l’ultime rempart contre la barbarie. À la fin des années 70, l’Iran oscille entre faste et chaos : d’un côté, les élites vivent dans le luxe et les excès d’une occidentalisation poussée à l’extrême ; de l’autre, le peuple s’enfonce dans la misère et la révolte gronde. C’est dans ce contexte que Cyrus, jeune homme des quartiers populaires, est propulsé presque par hasard au cœur d’un musée d’art contemporain commandé par l’impératrice Farah. Ignorant tout de la peinture, Cyrus va pourtant se transformer au contact des toiles de Van Gogh, Picasso ou Warhol. Très vite, il comprend que ces œuvres, bien plus que de simples tableaux, deviennent un symbole à protéger. Lorsque la révolution éclate et que le régime du Chah s’effondre, il choisit de risquer sa vie pour les sauver, animé par une conviction : préserver la beauté face à la folie des hommes. Ce roman, inspiré de faits réels, est bouleversant par sa justesse et sa force évocatrice. Stéphanie Perez, forte de son expérience de grand reporter, mêle habilement la petite et la grande Histoire. Elle nous fait ressentir l’espoir, la colère et la désillusion d’un peuple pris au piège d’une révolution confisquée par les religieux. À travers Cyrus, c’est une réflexion universelle qui se dessine : que reste-t-il d’un pays quand tout vacille, si ce n’est l’art comme mémoire et refuge ? La lecture envoûte, serre le cœur, et résonne étrangement avec l’actualité d’un Iran encore aujourd’hui en quête de liberté. Après mon coup de cœur pour La ballerine de Kiev, je voulais poursuivre ma découverte de l’œuvre de Stéphanie Perez. Avec Le gardien de Téhéran, elle confirme tout son talent : un premier roman puissant, documenté et vibrant, qui m’a profondément marquée. Parce que parfois, protéger un tableau, c’est protéger bien plus qu’une toile : c’est sauver un fragment d’humanité.

Au cœur du récit, Cyrus, gardien de musée, veille sur les trésors de Téhéran comme on protège une mémoire en péril. Discret, digne, profondément humain, il incarne la résistance silencieuse face à l’oubli et à la censure. Son lien aux œuvres est bouleversant. Un personnage marquant, un livre qui résonne longtemps après la dernière page.

Ce roman s'inspire de l'histoire de Cyrus FARZADY : le gardien du musée d'art moderne de Téhéran, crée sous l'impulsion de l'impératrice Farah DIBA - dite "Impératrice des Arts". Sous la plume de Stéphanie PEREZ, le lecteur découvre le Téhéran de la fin des années 70 : une ville d'une grande modernité (à mille lieux de celle que l'on voit aujourd'hui dans les journaux télévisés), dans laquelle existent bon nombre de lieux de divertissements, des cinémas, des boutiques, des salons de beauté, des lieux culturels. Une ville pleine de vie, de senteurs, de couleurs. Au milieu de cette opulence, le musée d'art moderne est le symbole de l'influence des démocraties occidentales, ce qu'exècrent les opposants au régime. Les familles les plus aisées se retrouvent régulièrement en fin de journée dans de luxueux hôtels et restaurants pour s'amuser, profiter de la vie et faire la fête jusqu'au petit matin. Le chah, sacré empereur d'Iran en 1967, est "l'empereur de la démesure". Les classes populaires quant à elles se concentrent au sud et à l'ouest de la ville, isolées des plus riches par une sorte de frontière invisible, démunies et avec à peine de quoi vivre et nourrir leur famille. La colère gronde et les opposants du chah, de plus en plus nombreux, ont pour seule ambition de voir leur pays rester fidèle à la tradition perse. Les opposants au pouvoir vont affronter la savak (la police secrète du chah) violement et sans relâche, jusqu'à la fuite du chah et de l'impératrice. Avec la chute du couple impérial, le retour de l'ayatollah Khomeini (chef chiite exilé en Irak puis en France) est enfin possible. Les frontières iraniennes se referment le jour même de son retour (retour possible grâce à un avion affrété par Air France), et l'Iran devient une République islamique (plébiscitée par 98% des votants par référendum). La démocratie n'a plus aucun avenir en Iran, la théocratie s'installe. Une campagne de "purification culturelle" débute = tout ce qui symbolise la politique d'ouverture vers l'ouest est détruit. L'avenir du musée est plus qu'incertain, sa direction valse au gré des alternances politiques, et au milieu de tout cela, 1 Homme n'hésite pas à mettre sa vie en danger par amour de l'art. Cyrus, le gardien du temple, fera tout ce qui est en son pouvoir pour sauver l'incroyable collection de tableaux de l'impératrice. Ce livre, c'est l'Histoire dans l'histoire, C'est l'histoire d'une collision entre 2 mondes, C'est un choc des cultures, C'est le coran et la tradition opposés à la modernité et à l'influence occidentale, C'est la culture opposée à l'obscurantisme islamique. L'histoire de Cyrus est incroyable. La ville de Téhéran est un personnage à part entière. Je recommande vivement cet ouvrage très bien écrit qui permet de mieux comprendre le contexte géopolitique actuel.