Le Manège de la vie : Le livre de Delphine Giraud

Un livre poignant sur la maternité, ce désir d'enfant qui n'arrive pas et le poids de l'héritage dans la conception de celui-ci. J'ai aimé l'histoire de Tess et Manuel qui après 15 ans d'essai infructueux de bébé se retrouvent au bord de l'implosion. Afin de prendre du recul Tess accepte une opportunité de travail loin de son ranch dans le spectacle équestre. J'ai aimé la voir faire la paix avec son passé afin de pouvoir entrevoir l'avenir. On voit sa relation avec son mari évoluer ainsi que celle avec ses parents et aussi ses sœurs. C'est un récit de résilience et d'acceptation. J'ia beaucoup aimé.

Lorsque j’ai ouvert Le Manège de la vie, je ne savais pas encore à quel point ce roman allait me toucher. Je suis entrée dans cette histoire avec curiosité, et j’en suis ressortie émue, nourrie de réflexions sur la maternité, la famille, et cette étrange capacité que nous avons à transmettre, parfois sans même nous en rendre compte. Nous suivons Tess, une femme de 38 ans qui travaille avec son mari dans une écurie où ils élèvent et dressent des chevaux. Dès les premières pages, j’ai ressenti une certaine tendresse pour ce personnage, pour sa force tranquille et sa vulnérabilité. Elle lutte contre une douleur sourde, celle de l’infertilité, et cette faille intime m’a semblé traitée avec une grande justesse. J’ai aimé la façon dont Delphine Giraud aborde ces sujets sensibles, l’impossibilité d’être mère, mais aussi le regret de l’être à travers le personnage de Guillemette. Ce qui m’a aussi frappée, c’est la richesse des relations féminines dans le roman. Tess, ses trois sœurs et leur mère, forment une constellation de parcours et de regards différents sur la maternité. J’ai trouvé cela particulièrement fort : aucun point de vue n’est jugé, chacun est montré dans sa complexité. Cela m’a amenée à réfléchir à mes propres représentations de la famille et à ce qu’on hérite de nos mères, consciemment ou non. Je dois avouer que je ne connaissais rien, ou presque, au monde des chevaux avant de commencer ce roman. Et pourtant, j’ai été embarquée. L’univers du dressage en liberté, inspiré du célèbre parc vendéen du Puy du Fou, m’a captivée. J’ai appris énormément de choses au fil des pages. Par moments, j’ai trouvé que les descriptions entraient un peu trop dans les détails techniques, ce qui ralentissait légèrement ma lecture, mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier la passion qui traverse ces passages. Ce que j’ai particulièrement aimé dans l’écriture de l’autrice, c’est sa délicatesse. Elle a une plume douce, fluide, qui laisse la place aux émotions sans jamais forcer le trait. Les chapitres entrecoupés par les lettres que Tess écrit à l’enfant qu’elle espère un jour porter m’ont profondément émue. J’avais l’impression de lire un journal, ou les confidences d’une amie. Le Manège de la vie est un roman qui m’a fait du bien, tout en me poussant à réfléchir. Il parle de blessures, de résilience, de ce que l’on choisit de transmettre (ou pas). Si vous aimez les histoires humaines, sensibles et sincères, je vous le recommande chaudement ! C’était ma deuxième lecture de Delphine Giraud, j’ai hâte d’en lire un autre !

J'ai tendance à éviter les romans autour de la difficulté à avoir des enfants mais tenant à découvrir toute l'œuvre de Delphine Giraud je l'ai quand même ecouté. Comme j'ai pu lui dire au festival du livre de Paris, oui le sujet est là mais il n'est pas central à mes yeux et c'est ce qui m'a permis de l'apprécier. Ici Delphine Giraud se concentre sur la vie d'une femme que le parcours pour avoir un enfant a affaibli, fragilisé et qui s'est un peu perdue dans sa vie et dans ce qui la définit. Lorsqu'une opportunité pro se présente, elle n'hésite pas à la saisir quite à mettre sa vie de famille un peu en danger. Tess rencontre alors des personnes qui vont la bousculer dans ses certitudes, dans la vision qu'elle a de la maternité mais aussi qui vont la pousser à réfléchir à elle, à ce qu'elle veut et de quoi elle est faite. Delphine Giraud traite également d'un sujet que je trouve à la fois fou mais si important, le traumatisme en héritage. Ces épreuves que nos ainés ont tues, cachées, mis dans un coin de leur mémoire mais qui viennent tout de même impacter les générations futures créant des barrières, un mal-être, des questions qui ne peuvent rester que sans reponse face au silence. Un roman fort où le sujet de la filiation est exploré de multiples façons et avec beaucoup de justesse.

Le Manège de la Vie de Delphine Giraud était son dernier livre dans ma PAL, et le 3ème qu'elle a écrit. Je suis contente de finir par celui-ci car le monde de l'équitation, les chevaux de spectacles, même si je les trouve très beaux, ce n'est pas ma tasse de thé et j'aurai peut être abandonné la lecture de ce roman et j'aurai eu tort. Cette histoire est encore très touchante et émouvante. Elle évoque la maternité sous toutes ses formes et des secrets de famille et les conséquences intergénérationnelles. La plume de l'auteure est toujours si sensible que j'ai ressenti chaque émotions des personnages (à part l'attachement aux chevaux mais que je peux comprendre #128521;). Tess est mariée avec Manuel, et ils gèrent avec passion un haras en Vendée. Ils viennent d'accueillir un cheval, Furtivo, très sauvage car il a souffert et a été maltraité. Cela fait des années que Tess et Manuel essaient d'avoir un enfant et toutes leurs tentatives ont échoué. Au résultat négatif de la dernière FIV, Tess ressent le besoin de s'éloigner pour faire le point. L'opportunité se présente par Chris, le frère de la propriétaire de Furtivo, qui travaille dans un célèbre parc d'attraction vendéen en tant que dresseur des chevaux du spectacle. Chris doit se faire opérer et propose à Tess qui est connue comme "murmureuse à l'oreille des chevaux" de le remplacer. Je vous laisse découvrir cette belle histoire. Moi je vais attendre patiemment le prochain roman qui j'espère sortira en 2026 #128579;