Le Père Goriot : Le livre de Honoré de Balzac

Publié en 1835, "Le Père Goriot" est l’un des romans les plus emblématiques de Balzac. Il y déploie sa vision sociale, morale et psychologique du monde post-napoléonien. Ce roman, situé au cœur de "La Comédie humaine", introduit des personnages majeurs de l’univers balzacien, comme Eugène de Rastignac ou Vautrin, et condense les grands thèmes de l’œuvre : l’ascension sociale, la décadence morale, la puissance de l’argent et la destruction des liens familiaux. L’histoire se déroule dans une pension parisienne modeste, la maison Vauquer, microcosme de la société. Eugène de Rastignac, jeune provincial ambitieux, y fait ses premières armes dans le monde parisien. Il croise le destin du père Goriot, ancien commerçant ruiné par l’amour exclusif et sacrificiel qu’il voue à ses filles, et celui de Vautrin, criminel charismatique qui incarne l’opportunisme cynique. Ces figures servent d’archétypes à deux logiques sociales opposées : celle du mérite naïf et celle de la ruse amorale. À travers les sacrifices du père Goriot, Balzac dénonce la déshumanisation engendrée par la bourgeoisie montante, obsédée par la richesse, le rang et l’apparence. Le roman montre comment les liens affectifs, même les plus sacrés, sont corrompus par les calculs sociaux. Les deux filles du père Goriot, mariées à des hommes puissants, abandonnent leur père dans sa vieillesse pour préserver leur position. Le père incarne la figure du don absolu, jusqu’au sacrifice de soi, dans un monde où tout s’achète et se marchande. Rastignac est le témoin et le bénéficiaire indirect de cette tragédie paternelle. Il assiste à la déchéance de Goriot et prend conscience du fonctionnement cruel de la société. À la fin du roman, il comprend que réussir implique de transiger avec la morale. Sa célèbre apostrophe à Paris — « À nous deux maintenant ! » — marque son entrée dans la comédie sociale avec lucidité et ambition. Le roman devient ainsi un récit initiatique : Rastignac apprend que le monde est un théâtre où seuls les plus habiles s’imposent. Balzac déploie ici tout son talent de portraitiste et de narrateur. Sa plume réaliste dissèque les mœurs, décrit avec précision les lieux, les visages, les vêtements, tout en s’appuyant sur une narration omnisciente et un style chargé, parfois emphatique, mais toujours significatif. Il mêle les registres narratif et philosophique pour créer une fresque vivante et critique de son époque. "Le Père Goriot" est à la fois un drame familial bouleversant et un roman d’apprentissage implacable. En peignant la lente agonie d’un homme broyé par ses illusions affectives et en suivant l’éveil d’un jeune ambitieux au cynisme du monde, Balzac signe une œuvre magistrale sur la nature humaine et les mécanismes sociaux. Lecture indispensable pour comprendre les fondements du roman réaliste, elle demeure d’une actualité troublante dans sa dénonciation du pouvoir destructeur de l’argent.

J’ai beaucoup aimé ce livre, j’ai aimé suivre l’évolution d’Eugène, issu de la noblesse provinciale à Paris. Il loge dans une pension modeste pour suivre ses études, alors que pour ses parents ses études représentent un sacrifice financier. Il découvre que son malheureux voisin de pension est le père de 2 femmes magnifiques, mariées à des nobles. Les 2 mondes sont contrastées entre la misère et le luxe. Il découvrira également, l’égoïsme des filles, leur ingratitude.

J’ai beaucoup aimé ce livre, j’ai aimé suivre l’évolution d’Eugène, issu de la noblesse provinciale à Paris. Il loge dans une pension modeste pour suivre ses études, alors que pour ses parents ses études représentent un sacrifice financier. Il découvre que son malheureux voisin de pension est le père de 2 femmes magnifiques, mariées à des nobles. Les 2 mondes sont contrastées entre la misère et le luxe. Il découvrira également, l’égoïsme des filles, leur ingratitude.

On y retrouve le style de Balzac qu'on aime tant et son point de vue toujours caustique sur ses propres personnages. L'intrigue nous emmène parfois à 1000 lieues des mœurs de notre époque, surtout en ce qui concerne les relations conjugales (principalement des alliances, en tout cas chez les riches) et extra conjugales (assumées et établies quasi publiquement), mais c'est ce voyage dans le temps (sûrement exacerbé sous la plume de Balzac) qui est savoureux !