Le Père Goriot : Le livre de Honoré de Balzac

Le travail de l'écrivain malgré quelques penchants pseudo scientifiques de l'époque nous emmène dans le monde des passions et c'est avec un réel plaisir parfois dérangeant que sous nos yeux se déroulent la vie parisienne pendant la Restauration. Au delà de décrire, il dénonce, de la plus belle façon qui soit, par l'art.

La comédie humaine, ou plutôt la jungle capitaliste. Ce livre est d'une brutalité et d'une lucidité terrifiantes. Balzac ne décrit pas une société, il en dissèque les rouages les plus pourris. Ici, tout est à vendre : l'amour, la famille, la dignité. Le discours de Vautrin à Rastignac est l'un des textes les plus importants que j'aie jamais lus. Ce n'est pas le discours d'un criminel, c'est celui du seul personnage lucide du roman. Il expose avec une clarté glaciale la vérité du système : le succès ne vient pas du travail ou du mérite, mais du cynisme, de l'héritage et de la prédation. Ce livre est le diagnostic parfait de la maladie dont nous souffrons encore aujourd'hui : un monde où les rapports humains ont été remplacés par des rapports marchands. Une lecture qui vous laisse avec un goût de cendre et une envie de tout brûler.

Le Père Goriot est sans doute l’un des romans les plus puissants et les plus cruels de Balzac. On y entre comme dans une pension misérable de la rue Neuve-Sainte-Geneviève, mais très vite, derrière les murs lépreux de la maison Vauquer, c’est toute la société française qui se dévoile. Balzac observe, dissèque, expose. Avec une précision impitoyable, il donne à voir le théâtre des ambitions, des trahisons, des rêves brisés. Il y a dans ce roman une tension permanente entre l’intime et le social. Rastignac, jeune arriviste tiraillé entre son cœur et sa carrière, incarne ce moment où l’innocence vacille. Le père Goriot, lui, est une figure tragique, bouleversante. Vieilli, humilié, ruiné par l’amour insensé qu’il porte à ses filles ingrates. Son dévouement, poussé jusqu’à l’anéantissement, est à la fois admirable et insoutenable. Il me reste de cette lecture l’image d’un homme brisé, gisant seul, oublié, pendant que ses enfants brillent dans les salons. Le roman est aussi une leçon d’écriture. Chaque détail compte, chaque personnage a son poids, même le plus secondaire. Balzac construit un monde cohérent, vivant, traversé par les tensions de l’argent, du pouvoir, du statut social. C’est un roman impitoyable, mais profondément humain.

Vous êtes plutôt Balzac ou Zola ? Sans aucun doute, je réponds : Zola ! Et ce n'est pas la lecture du Père Goriot qui me fera changer d'avis. On parle souvent des descriptions à rallonge chez Balzac. Ce n'est pas le cas dans Le père Goriot. D'ailleurs, les descriptions, en dehors de celle de la Maison Vauquer au tout début, m'ont manqué. J'ai trouvé ce roman très bavard. Les personnages parlent beaucoup, se racontent beaucoup aussi. Et au final, il ne se passe pas grand chose... Alors, oui, je me suis un peu ennuyée. Les personnages sont peu attachants. En dehors du Père Goriot, dont la figure paternelle est incroyable ! Quel dévouement, quelle dévotion pour ses filles ! Et c'est tellement exagéré que cela en devient pathétique. De quoi est-il question en fait dans ce livre ? De paternité, c'est un fait mais aussi d'argent et de réussite sociale. À travers ce roman, Balzac pose un regard critique sur la société bourgeoise parisienne et sur l'ambition sociale au détriment des sentiments. En bref, c'est pas du joli, joli !