Le Prince et autres oeuvres : Le livre de Machiavel

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C'est pour avoir confondu morale et politique que l'on a fait à Machiavel une réputation de cynique. À tort. Le Prince est un manuel de gouvernement, comme il existe des manuels d'équitation. Le but d'un bon cavalier est de rester en selle ; le but d'un prince est de garder le pouvoir, de ne pas se faire désarçonner par un rival ou par le peuple. Gouverner, c'est d'abord conserver ce pouvoir, " c'est mettre vos sujets hors d'état de vous nuire et même d'y penser ". Le devoir de prince n'est point de faire le bonheur du peuple ; d'ailleurs le peuple " ne demande rien, sinon de n'être point opprimé ".
Ce que Machiavel met au jour, c'est le mécanisme du pouvoir sous l'Ancien Régime. Ses oeuvres politiques trouvent donc obligatoirement leur prolongement dans ses oeuvres historiques : l'Histoire de Florence est le complément indispensable du Prince.
Or, un homme de la Renaissance ne serait pas cet homme complet qu'est le " courtisan " sans le sens du divertissement. Machiavel est aussi un poète et un homme de théâtre. Sa Mandragore est une pièce régulièrement reprise par les troupes d'aujourd'hui. Et ses Lettres familières le restituent au milieu de ses amis, attentif aux plaisirs des uns, aux chagrins des autres, enjoué et plein d'humour.
Cette édition réunit pour la première fois dans une traduction nouvelle l'ensemble des oeuvres de Machiavel. Un Dictionnaire de Machiavel, inédit, permet au lecteur de replacer l'auteur dans son époque et de se familiariser avec les termes clés de sa pensée.
Robert Kopp

De (auteur) : Machiavel
Traduit par : Christian Bec

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Ngc

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

Grandement surpris (de façon positive) par l'apport philosophique et l'intérêt qu'a suscité en moi Léviathan de Hobbes, j'ai moins été séduit par Le Prince de Machiavel. Peut-être qu'à de rares exceptions près ma vision de l’œuvre de l'auteur italien s'est arrêtée aux contours purement politiques d'un traité à l'usage d'un prince destiné à sauver l'Italie ; que je n'y ai pas vu et surtout compris ce que l'on pouvait en retirer d'autre, notamment dans une approche philosophique. Peut-être aussi que le contexte historique italien m'a un peu échappé, mal introduit par une préface trop axée sur l'accueil réservé au livre au fil des siècles et par l'auteur lui-même. Je grossis un peu malhonnêtement les défauts qui pourraient donner du crédit à ma critique et peut-être que je n'ai tout simplement pas accroché au style et à la plume de Machiavel, aride et avare en phrases aptes à imprégner mon subconscient. Il ne faut toutefois pas noircir le trait et je dois avouer qu'en quelques occasions, le politicien s'est transformé en philosophe pessimiste mais réaliste comme le dit Hypérion dans sa critique, même si j'aurais aimé en avoir un peu plus dans ce domaine. Dans Le Prince, Machiavel donne sa méthode pour conserver le pouvoir, asseoir son emprise sur le peuple (sans que ce terme recouvre ici une connotation négative) et ainsi remettre en ordre ou maintenir en ordre un pays possiblement divisé. Cela passe par les domaines du militaires, de la justice ou de la politique extérieure et c'est très instructif et condensé. Je relirai sans doute ce livre avec peut-être quelques bases en plus et quelques à priori trop positifs en moins. Pour peut-être mieux me l'accaparer, qui sait ?

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MertellD

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Le nom de Machiavel résonne comme une menace, un synonyme de duplicité et de manipulation. Pourtant, ceux qui l’accusent de cynisme n’ont sans doute jamais ouvert Le Prince. Car ce petit traité, écrit en 1513, n’est pas seulement un manuel de stratégie pour les puissants : il est aussi, paradoxalement, une arme offerte aux opprimés. Machiavel, en observateur impitoyable, décortique les rouages du pouvoir : comment il s’acquiert, comment il se maintient, comment il se perd. Rien n’est caché, tout est dit avec une franchise presque scandaleuse. Le prince doit parfois être cruel, jouer de la peur, manipuler les symboles pour garder son trône. Mais en livrant ces secrets, Machiavel commet un geste subversif : il dévoile ce que les dominants voudraient tenir dans l’ombre. Ainsi, lire Le Prince, ce n’est pas seulement apprendre comment régner, c’est comprendre comment on nous gouverne. Derrière chaque discours sur la vertu, il y a la peur d’être renversé ; derrière chaque geste de clémence, une stratégie calculée. Ce savoir, une fois partagé, devient un outil de résistance. Car connaître les armes de l’ennemi, c’est déjà pouvoir les retourner contre lui. Dans l’Italie déchirée de la Renaissance, Machiavel rêvait d’un État fort et stable. Mais cinq siècles plus tard, ce qu’on retient surtout, c’est que son réalisme brutal ne sert pas uniquement les princes : il éclaire aussi les peuples. En arrachant le masque des puissants, il nous apprend que le pouvoir n’est jamais un mystère sacré, mais un mécanisme humain, faillible, que l’on peut démonter. Le Prince devient alors un texte paradoxalement libérateur : un manuel de domination qui, entre les lignes, offre aux faibles les clés d’une lutte contre leurs oppresseurs. Un petit livre, immense par sa portée.

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robpisot

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

L'intérêt du Prince, c'est à la fois sa valeur historique, considérant qu'il a révolutionné la science politique, voire qu'il a fondé la science politique moderne, et sa valeur philosophique contemporaine. C'est simple, en 500 ans, le Prince demeure une référence de philosophie politique qui permet une analyse pertinente de la politique intérieure et extérieure des États et des comportements des gouvernants. La force de Machiavel ce n'est pas tant sa formidable lucidité stratégique chirurgicale, qu'il faut tout de même saluer, que la pérennité de la pertinence de son analyse.

MartinEden87

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Lorsqu’il tombe en disgrâce à Florence à la cour des Médicis, Nicolas Machiavel (1468-1527) cherche un moyen de regagner leurs faveurs. À cet effet il rédige en 1513 « Le Prince » à l’intention de Laurent II de Médicis. Un court traité politique en guise de lettre de motivation afin de donner quelques conseils pour conquérir et conserver le pouvoir. Si l’on réduit bien trop souvent Machiavel à l’adjectif infamant qui s’est créé sur son nom, le lecteur sera surpris de découvrir au fil des pages de ce court recueil, un esprit avant tout pragmatique. Parce qu’il voit l’exercice du pouvoir dans toute sa crudité – et refusant le moralisme qui a mené les républiques italiennes à se faire la guerre au bénéfice des puissances étrangères –, la postérité en a fait à tort un archétype du manipulateur politique. Les concepts qu’il aborde sont d’une grande modernité : s’appuyer sur l’armée plutôt que des mercenaires qui trahiront dès l’instant qu’ils trouveront une meilleure offre. Savoir s’il vaut mieux être aimé ou craint de ses sujets. On n’est pas dans la théorie abstraite mais dans de la science politique empirique : la somme d’années d’expériences de l’observation des jeux de pouvoir. Et un texte précurseur avec cette exhortation en fin de recueil de délivrer l’Italie des barbares. Il prône une unification de l’Italie qui le place à l’avant-garde des penseurs de l’État-nation. Toutefois s’il faut reconnaître un défaut au recueil, c’est qu’il nécessite une bonne compréhension du fonctionnement des républiques italiennes et de son historique. Pour le machiavélisme on repassera… ce qu’il nous offre ce n’est pas un bréviaire de l’intrigue. Mais une analyse saisissante et empirique des mécaniques du pouvoir.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782221219928
  • Collection ou Série
    Bouquins La Collection
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    1504
  • Dimensions
    199 x 134 mm

L'auteur

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33,00 € Grand format 1504 pages