Le procès : Le livre de Franz Kafka

Je ne suis personne pour juger ce livre. Il est connu mondialement, écrit avec une plume merveilleuse, présentant un vocabulaire richissime... J'ai dû relire le premier chapitre trois fois pour me lancer dans cette lecture : malgré l'entrée dans l'action faramineuse et spontanée qui devrait engendrer un sursaut chez le lecteur, je n'ai rien senti de cela. Si la psychologie des personnages est intéressante, nous pourrions-nous demander l'utilité de certains. Je pense notamment à sa voisine de palier du départ, ou encore à la femme faisant son ménage en face du tribunal. Soit, le livre est totalement délirant, l'onirisme est présent. Kaka réussit même à nous faire oublier le fond du procès : nous oublions de chercher en quoi Joseph K est coupable et ne nous concentrons que sur le déroulement du procès épuisant. Nous observons durant la continuité du livre une dénonciation itérative se concentrant sur la justice. Cependant, la folie du livre pourrait décrédibiliser les propos portés envers ces gens de "hautes fonctions" en charge de la tache judiciaire. Les passages du livre sont assez hétérogènes également sur leurs longueurs : certains détails sont revues à la longue tandis que des points essentiel ne sont décrit que par une simple ellipse. Parfois, certaines explications, principalement théoriques ou complotistes, sont assez difficiles à comprendre. Egalement, les petites mises en abyme d’anecdote racontées dans le livre sont totalement indéchiffrables : je pense à celle du prêtre autour de la sentinelle. Malgré tout, Kafka demeure un excellent auteur : je me suis perdu en lui comme dans chacune de ses œuvres, je me suis senti mal à l'aise, le cœur gonflé, comme si on m'oppressait. Cette atmosphère digne de Kafka est retrouvée ici : la mélancolie du livre transmise s'explique notamment par le fait que Kafka avait écrit cette œuvre après avoir rompu ses fiançailles ! Lisez du Kafka, car c'est une transmission d'ondes unique, car son écriture est belle, car la tristesse humaine n'a jamais connu aussi beau que lui. Mais, à mon humble avis, sachant que peu de personnes autour de moi ne se souviennent de l'histoire même, je déconseille Le Procès.

Ce livre m'a fait l'effet d'un rêve fiévreux. Au début, c'était plutôt agréable. J'ai beaucoup ri devant l'absurdité des situations et le culot des "agents" qui arrêtent K. dans son lit sans lui partager les raisons de son arrestation. Ce n'était peut-être pas la réaction à avoir en lisant le début du livre, mais certaines scènes m'ont semblées hilarantes. En avançant dans le livre, j'ai éprouvé des difficultés à m'accrocher à la lecture, bien que l'écriture de Kafka soit pourtant relativement limpide. Les explications fumeuses quant à ce mystérieux procès m'ont autant laissée perplexe que le pauvre K. Toutefois, peut-on vraiment dire "pauvre K." tant ce dernier n'adopte jamais les réactions les plus diplomatiques pour faire face à ce procès dont il ne connaît pas la raison. Plus qu'une critique sur la bureaucratie et de l'aspect parfois complètement arbitraire de l'exécution des lois et de la morale, j'y vois un surtout un rappel sur l'humanité. Bien qu'il ait de nombreux défauts et soit soumis à ses pulsions, K. n'en reste pas moins un humain soumis à son destin. Malgré l'excellente réflexion que nous apporte Le Procès, j'ai eu de grande difficulté à m'accrocher jusqu'à la fin tant la situation nébuleuse me faisait perdre le fil du récit. Tout avance inexorablement, sans que le "héros" n'y puisse rien... Ce qui m'a donné une impression vaine pendant une grande partie du livre. Bref, contente de l'avoir lu, mais je ne le relierai pas ! Bon... Et sinon, vous avez vu le menuisier Lanz ?

Je ne conteste pas que le roman est bon. Sa lecture est épuisante et dès le début, j'ai eu hâte de la terminer pour pouvoir lire autre chose! J'ai vécu ce que K. vit tout au long du livre: une lassitude, une oppression, une attente interminable. Ne pas lire si vous avez la grippe, si vous êtes en instance de divorce, si vous attendez pour une signature chez le notaire, etc.

Le Procès est un chef-d’œuvre fascinant, oppressant et terriblement actuel. C’est un livre qui m’a marqué, autant par son atmosphère étouffante que par son absurdité implacable. L’histoire de Joseph K., accusé sans savoir pourquoi, pris dans les rouages d’un système incompréhensible et inhumain, est une métaphore magistrale de la bureaucratie, du totalitarisme et de l’angoisse existentielle. Ce qui est terrifiant, c’est que plus il essaie de comprendre et de se défendre, plus il s’enfonce dans un labyrinthe sans issue. Il est seul face à une machine qui l’écrase, et son destin est scellé avant même qu’il ne puisse agir. La fin [est moche ]: [il meurt “comme un chien”, sans avoir jamais su de quoi on l’accusait. ]C’est une œuvre qui te laisse un sentiment d’impuissance, de fatalité, mais aussi de fascination devant la mécanique implacable du pouvoir et de l’absurde