Le voleur de coloquintes : Le livre de Jean Anglade

Jean Anglade est ce qu’on appelle un « auteur populaire ». Ce n’est pas une critique, à mon avis : il écrit simplement, malicieusement et bien. J’ai savouré surtout le début (enfance auvergnate) ; à partir où le héros (Baptiste, dit « Sang-de-chou », ou « Krautblut », selon le cas) devient « kriegsgefanguene » en Bavière, c’est un peu moins drôle, ça fait plus « témoignage » : Anglade a-t-il réellement été prisonnier de guerre ? Wikipédia n’en parle pas, mais ça ressemble assez à du vécu, on pense à Cavanna parfois, sinon à Fernandel dans « La vache et le prisonnier ». Qu’il opte finalement pour la vie en Allemagne (ce qui n’est pas le cas d’Anglade) peut paraître un peu bizarre, surtout avec les raisons qu’il en donne. Bizarre aussi cette aversion des femmes, alors qu’il n’est ni homo, ni pédophile. Le livre en tout cas me paraît nettement divisé en deux parties, l’Auvergne d’abord, la Bavière ensuite. On n’y trouve pas de haine ni de rancœur. C’est plaisant, et ce n’est pas complètement « céhoenne », comme il dit (je ne garantis pas l’orthographe). Quelques trouvailles lexicales aussi, comme « caseriaud », dérivé du nom de l’anarchiste italien Caserio, l’assassin de Sadi Carnot ; je crois que c’est Pagnol qui parlait des « radicots ». Au fait, pour « perce-neige », le Wiktionnaire indique : masculin ou féminin (l’usage hésite ; le CNRTL aussi).