L'Empathie : Le livre de Antoine Renand

Note : 4,5/5 Rarement un thriller m’aura autant happé, secoué, dérangé… et pourtant tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne. L’Empathie, premier roman d’Antoine Renand, frappe fort. Très fort. Et laisse une empreinte durable, autant par la noirceur de son sujet que par la finesse de sa plume. Dès les premières pages, on est pris dans un tourbillon narratif au rythme haletant, porté par une écriture fluide, précise et incroyablement immersive. La narration alterne les points de vue et les temporalités avec une redoutable efficacité, sans jamais perdre le lecteur. La plume d’Antoine Renand a ce quelque chose d’addictif qui fait qu’on tourne les pages sans pouvoir s’arrêter, même lorsque le contenu devient difficilement soutenable. Car oui, L’Empathie dérange. Profondément. Il explore les tréfonds de l’âme humaine, l’horreur pure, la perversité ordinaire, avec une acuité psychologique qui glace le sang. Certaines scènes sont extrêmement dures, violentes, et peuvent heurter. Il est impératif d’être attentif aux trigger warnings : violences sexuelles, meurtres, souffrances psychologiques intenses. Ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains. Mais pour qui peut et veut affronter cette noirceur, c’est une lecture marquante. L’intrigue est redoutablement bien ficelée, maîtrisée de bout en bout. Les rebondissements sont intelligents, les personnages puissamment incarnés, souvent ambivalents, parfois glaçants. Rien n’est laissé au hasard, chaque pièce du puzzle trouve sa juste place. Et puis, il y a cette fin. Ce souffle. Cette lumière timide mais réelle, qui vient réchauffer, presque consoler, après tant de violence. Elle fait du bien, tout simplement. Elle rappelle que l’empathie, malgré tout, existe encore. L’Empathie est un choc littéraire. Un roman noir, viscéral, saisissant, qui ne laisse personne indemne. Antoine Renand signe un coup de maître, aussi dérangeant que brillamment construit.

489 pages pour la version poche, de pur bonheur. Je ne suis pas très polar mais j'ai particulièrement apprécié le rythme haletant du récit ainsi que la richesse psychologique des personnages. Toute l'intrigue ne tourne pas autour d'Alpha, l'ennemi principal, mais est savamment construite autour des personnalités du récit, de leurs histoires respectives. La structure narrative est extrêmement bien amenée par l'auteur. Tout se mêle avec brio rendant ce roman policier riche, brillant, à la lecture fluide et l'écriture fine et très efficace. Aucune longueur ; aucun ennui. Les pages et les rebondissements s'enchaînent et je n'avais qu'une hâte : y retourner. Ce qui est devenu très rare en ce qui me concerne. Antoine Renand me réconcilie avec les polars. Un auteur à suivre indéniablement. Gros coup de cœur !

J’ai adoré ! Je retardais ma lecture après avoir beaucoup entendu que ce livre était très hard, traumatisant et que beaucoup l’avaient reposé tant ils étaient choqués. Ça n’a pas été mon cas, je m’attendais à pire honnêtement. Peut-être que c’est parce qu’il est extrêmement bien écrit et intelligemment ficelé, mais j’ai été plus absorbée que choquée de ce que je lisais. Je comprends pourquoi il est très connu, c’est vraiment un livre génial. Il faut s’accrocher lors de la lecture pour bien tout comprendre mais il vaut vraiment le coup.

Avec L’Empathie, Antoine Renand signe un excellent premier roman, je dirai même un premier roman coup de poing, aussi haletant que dérangeant. Un thriller noir, brutal, qui explore dans tous les sens, la psyché d’un tueur en série insaisissable. Il s'est nommé “Alpha”, c'est un prédateur de l’ombre dont la violence s’exerce sur ses “Omegas” et même sur certains couples. Face à lui, Anthony Rauch, dit “La Poire”, un flic au physique banal mais à la personnalité fascinante, faisant partie d'une brigade spécialisée dans les viols. Lui aussi traîne un passé aussi lourd que les affaires qu’il mène, mais vaillamment tentera de remonter la trace de ce démon contemporain. Ce qui distingue L’Empathie à d'autres romans, c’est sa construction narrative très audacieuse et parfois même dérangeante. Je me suis retrouvé dans la tête de tous les protagonistes du roman, alternant les points de vue des victimes, des bourreaux mais aussi des enquêteurs. C'est la force du roman, il explore les parcours de chacun, souvent depuis l’enfance, révélant peu à peu les racines du mal. Mais ce qui s'impose, malgré l'horreur, c'est l’empathie. Celle qui nous lie aux personnages, même les plus ambigus, elle devient frontière entre pulsions et humanité. L'auteur ne recule devant rien pour souligner l’innommable. Son style est cru, presque trop parfois, mais il sert un propos. Ne pensez pas sortir indemne de cette lecture. L’ensemble est solidement documenté, addictif et brillamment mené. Un roman fort, viscéral, et une vraie claque pour un coup d’essai transformé en coup de maître. Je lirai les suivants sans hésiter.