Les aubes écarlates : Le livre de Léonora Miano

Les aubes écarlates de Léonora Miano, autrice camerounaise installée en France, sont pleines des violences qui se perpétuent sur cette terre d'Afrique équatoriale : depuis la traite à grande échelle des empires coloniaux ayant bousculé les équilibres aux guerres fratricides qui enrôlent des enfants-soldats pour des exactions presque innommables. Mais elles ne sont pas qu'un constat victimaire, elles sont aussi une analyse et un appel, un espoir. Sankofa Cry, le sous-titre disparu dans mon édition "pocket offert", est expliqué dans la postface en tant que réflexion universitaire (Mélancholia Africana), et bien rendu dans le roman par les voix des anciens. Le thème de la malédiction et des rituels de réconciliation m'ont rappelée le roman ougandais Kintu mais j'ai aussi pensé à la rwandaise Beata Umubieyi Mairesse et d'autres lectures qui mêlent voix du passé, présent et avenir. J'aime quand ma lecture résonne avec d'autres, comme un puzzle qui se complète, c'est d'autant mieux quand c'est écrit avec la grâce d'une conteuse, avec des personnages auxquels on peut s'attacher.

Ouvrage d'abord difficile dans la mesure où il faut s'habituer aux anthroponymes et toponymes africains qui abondent dès les premiers chapitres et contrasté car les passages relatifs aux enfants soldats sont captivants mais on bascule facilement du réalisme politique aux forces invisibles qui règnent en maître en Afrique et nous laisse ébahis et incrédules. Cette ambivalence guide le lecteur mais a un peu tendance à le perdre. Quant au titre, Sankofa Cry aurait largement suffit car "Les aubes écarlates" à l'instar des autres titres oxymores de la série de récits se situant dans un pays imaginaire d'Afrique noire ne reflètent pas le contenu littéraire et n'apporte rien. Je suis critique mais j'ai bien aimé cette ambiance africaine et je recommande cette lecture.

Ouvrage d'abord difficile dans la mesure où il faut s'habituer aux anthroponymes et toponymes africains qui abondent dès les premiers chapitres et contrasté car les passages relatifs aux enfants soldats sont captivants mais on bascule facilement du réalisme politique aux forces invisibles qui règnent en maître en Afrique et nous laisse ébahis et incrédules. Cette ambivalence guide le lecteur mais a un peu tendance à le perdre. Quant au titre, Sankofa Cry aurait largement suffit car "Les aubes écarlates" à l'instar des autres titres oxymores de la série de récits se situant dans un pays imaginaire d'Afrique noire ne reflètent pas le contenu littéraire et n'apporte rien. Je suis critique mais j'ai bien aimé cette ambiance africaine et je recommande cette lecture.