Les enquêtes de l'aliéniste - Tome 1 La chambre mortuaire : Le livre de Jean-Luc Bizien

Premier roman de Jean-Luc Bizien que je découvre, La chambre mortuaire occupait une place dans ma pile à lire depuis un moment déjà. La proximité d’une rencontre avec l’écrivain lors de la soirée de la Ligue de l’Imaginaire en octobre m’a décidée. J’ai eu plaisir à découvrir ce roman qui se déroule dans un Paris que j’affectionne tout particulièrement, celui de la fin XIXème début XXème siècle. J’ai cependant deux petits reproches à faire à ce livre. Malgré les courts chapitres, je déplore à l’intrigue quelques longueurs. Je n’ai également pas réussi à promptement apprécier le personnage de Sarah, qui est l’un des principaux protagonistes. Néanmoins, cette histoire d’aliéniste charismatique, Simon Bloomberg, qui doit élucider une affaire mystérieuse de disparition de cadavre reste captivante et prometteuse. Je serai ravie d’en découvrir la suite !

Après avoir lu « La trilogie des ténèbres » de Jean-Luc Bizien, je n’avais qu’une hâte : découvrir ses autres romans. « La chambre mortuaire », premier tome de « Les enquêtes de l’aliéniste », bien que totalement différent, m’a beaucoup plu. Même si, pour moi, il n’y a aucune comparaison à faire entre les deux séries. La seconde est moins travaillée, moins ancrée dans la réalité. Ceci dit, je lirai les autres tomes rapidement car c’est une lecture très agréable. La plume de Jean-Luc Bizien est fluide. Les chapitres courts donnent du rythme. Les personnages sont attachants et attirent la curiosité.

« Il n’y a pas de crime sans mobile. Comprendre ce que veulent les coupables, c’est apprendre à les connaître-et les confondre, par la même occasion ! Avant le mobile, voyons la technique.#8201;» Jean-Luc Bizien est un auteur dont le talent d'écriture et la générosité dans le partage de son savoir sont aujourd'hui reconnus. Son œuvre en est un beau témoignage. Lorsqu’il entremêle l’encre noire du polar à la poussière dorée de la fin du XIXe siècle, c’est une offrande. Ses personnages, ciselés, succulents, nous invitent à associer non seulement le frisson de l’intrigue, mais aussi l’ivresse des innovations. Dans un Paris en éveil, l’âme de Simon Bloomberg, entrelacée à celle de Sarah, rayonne de mystères. Ulysse, protecteur au cœur pur, veille. Elzbieta, au carrefour des arcanes égyptiens, croise le chemin de deux policiers, aux approches diamétralement opposées, s’affrontant pour déchiffrer les énigmes qu’elle recèle. La demeure des Bloomberg, sanctuaire de secrets, est témoin d’une quête spirituelle où le suspense s’élève vers la lumière. Chaque page tournée divulgue un mystère, chaque fin de chapitre est une porte qui s’ouvre sur l’inconnu. Ce roman nous plonge dans un tourbillon psychique où les âmes égarées, les intimités profanés et les murmures du passé s’entremêlent. Un voile se lève lentement, révélant une vérité subtile tissée dans les méandres de l’histoire. L’esprit se tend, avide de certitude, portée par le souffle du récit vers une illumination finale. Jean-Luc, à toi ma gratitude. Ce récit, tel un chemin initiatique, m’a conduit à la rencontre de cœurs singuliers, unis par un fil invisible. Ah, chaque page, une bouffée de bonheur ! Le mystère a émergé, patiemment, divinement ! C’est parfait, c’est fini ! Mais… je veux y retourner ! Vite, le tome 2, que je me perde encore dans cette lumière !

Je ne pouvais qu’être attirée par la magnifique couverture de ce livre et son résumé alléchant, mais il ne tient pas vraiment ses promesses. Paris, été 1888, la mode est au spiritisme et à l’égyptologie. La jeune Sarah, une Anglaise, est engagée comme gouvernante par le Dr Simon Blommberg, un aliéniste. Il habite dans une étrange maison pyramide où règne une ambiance pesante. Il est controversé pour son approche moderne de la psychiatrie, influencée par Charcot et Freud, ce qui lui vaut de nombreuses oppositions de ses collègues. Sa femme a disparu depuis plusieurs semaines. Un cadavre est volé à la morgue tandis qu’un poète se jette par la fenêtre de sa mansarde. Deux policiers, un ancien et un jeune adepte des techniques modernes, enquêtent sur ces mystères et le Dr Bloomberg est vite soupçonné d’être au coeur d’un complot. Sarah se met aussi à enquêter avec Ulysse, un jeune employé du médecin pour savoir si leur patron est un honnête homme persécuté ou une crapule rusée. Le titre m’a tout de suite fait penser à l’excellent roman de Caleb Carr, mais celui-ci est d’un tout autre tonneau. Ici ce n’est pas le psychiatre qui enquête mais sa gouvernante. Le cadre aurait pu être passionnant, mais il n’est que trop peu exploité. Tout est assez survolé. Il y a de nombreux personnages, mais tous ne sont pas intéressants, ils sont assez caricaturaux. L’intrigue est très lente à se mettre en place, rien n’avance et la fin est expédiée rapidement. Les descriptions de lieux sont trop détaillées. Ce n’est pas un roman désagréable, mais il est loin de tenir les promesses de son résumé. Bon c’est le premier tome d’une trilogie, c’est peut-être pour cela que le départ est si laborieux, je le saurai très vite car la suite est prévue prochainement. C’est dommage que les progrès scientifiques et la mode du spiritisme ne soient pas plus exploités, finalement j’ai l’impression de bonnes idées qui n’ont pas été menées à leur terme. Le personnage le plus réussi et touchant est Ulysse, un enfant dans un corps d’adulte qui a été maltraité par ses parents puis sauvé par le médecin. Sarah est trop versatile, passant d’une attitude courageuse à des pleurnicherie en trois lignes, elle est aussi trop naïve et manipulable. L’image des femmes n’est pas bien glorieuse, entre les bonnes, Sarah et l’épouse du psychiatre, qui se font manipuler sans problèmes par les hommes. Un livre vite lu et vite oublié, j’espère que la suite sera plus convaincante.