Les Graciées : Le livre de Kiran Millwood Hargrave

Pour citer Klapisch/Coluche, « ni pour, ni contre (bien au contraire) » Un peu en demi-teinte. Inspirée de faits réels en Norvège, cette histoire parle surtout de la condition des femmes à cette époque moyenâgeuse (condition identique dans le monde entier), de solidarité, de délation, plutôt que de la chasse aux sorcières, qui ne m’est apparue… qu’au dernier tiers du livre. #x1f641 En résumé, roman sympa, même si je ne l’ai pas « dévoré »

Au delà du cercle arctique au XVIIe siècle, l'île de Vardo subit un drame resté dans les mémoires : la disparition en mer de tous les hommes de cette communauté.à cause d'une forte tempête. Seules survivent les femmes et leurs enfants. Malgré leur chagrin, elles s'organisent pour survivre et doublent d'efforts et d'ingéniosité pour se préparer avant l'hiver en reprenant en plus de leurs tâches celles dédiées aux hommes. Dans le même temps, Absalon Cornet est nommé sur cette même île de Vardo pour y faire régner l'ordre et le respect des bonnes mœurs chrétiennes, qui sont, dans sa vision, assez strictes. Venu d'Écosse où la répression et la chasse aux sorcières est courante, , il va ainsi, vouloir appliquer les mêmes méthodes dans cette contrée reculée. Avant d'arriver à Vardo, il se marie à Ursa, jeune fille innocente, dans le cadre d'un mariage arrangé. Dans ce roman, j'ai aimé que l'autrice s'appuie sur des faits réels pour en imaginer ce roman avec des amitiés, des amours, des jalousies et des peurs qui vont entraîner entre autres des faits dramatiques. Je me suis facilement imaginée dans le difficile quotidien de ces femmes, la place que leur laisse ou non les hommes. De même le mépris envers les Samis, leurs pratiques et leurs croyances y est aussi bien décrit. Peu à peu l'intensité augmente, le malaise aussi et le final est malheureusement la suite logique de tout ce qui a pu se développer. Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec d'autres époques sombres de l'humanité. Ce roman est un rappel aussi que l'enchaînement vers la haine arrive toujours plus vite que ce que nous pouvons imaginer et que la manipulation par ma peur peut-être désastreuse.

Un des plus beaux livres que j'ai lu. L'univers, l'histoire des femmes, bref...tout est poignant...On s'attache réellement aux personnages. La plume de l'écrivaine est douce, subtile et permet de difficilement cerner les personnages parfois. On y comprend toute la complexité de cette époque et de la chasse aux sorcières.

Direction la Norvège en 1617, au nord du cercle polaire, au moment où une violente tempête ravage tous les bateaux de pêche et décime la quasi-totalité des hommes de Vardø. La mer au fil des jours vient déposer leurs corps au bord de l’eau. Maren y a perdu son père et son frère. Les femmes restées à terre se retrouvent donc seules, livrées à elles-même. Maren, Kirsten, et les autres apprennent à se débrouiller, à pêcher, à faire les travaux domestiques, etc En vertu du Décret sur la sorcellerie, fraîchement entré en vigueur, Absalom Cornet, un pasteur, accompagné de sa jeune épouse Ursa, débarquent d’Écosse, trois ans plus tard, pour chasser les sorcières. Pendant qu’Ursa vit dans l’ombre de ce mari autoritaire, et dans la peur de ses assauts, elle qui ne connaît rien à la vie d’épouse, découvre qu’à Vardø les femmes sont indépendantes et se suffisent à elles-mêmes. Elle se rapproche de Maren et se lie d’amitié avec elle mais Absalom ne voit pas cela d’un bon œil. J’ai aimé l’atmosphère de ce roman, avec laquelle on ressent toute la tension qui règne à Vardø et la dureté de la vie dans ce climat glacial de Norvège, la chasse aux sorcières, cela en devient parfois oppressant. Le contexte historique est peu présent mais il reste le fil rouge de cette histoire, avec ces croyances. La plume est visuelle et particulièrement immersive, poétique aussi, touchante, créant tout une ambiance captivante. C’est un roman féministe inspiré de faits réels, qui montre une fois de plus que des croyances ont permis des atrocités dans le passé. C’est une fiction historique passionnante mais aussi des portraits de femmes fortes et résistantes, ainsi qu’une histoire d’amour et d’amitié. Des personnages puissants auxquels on s’attache intensément, des femmes vibrantes et inspirantes. D’autres détestables bien évidemment. Vous l’aurez compris, j’ai adoré et je ne peux que vous le recommander si vous ne l’avez pas encore lu.