L'Horloger : Le livre de Jérémie Claes

Un brillant journaliste américain est menacé de mort après avoir mis en lumière les ramifications d’une milice suprémaciste dans laquelle il a été infiltré pendant un an. La vengeance des néonazis n’a pas tardé. Bénéficiant d’un programme de protection des témoins, Jacob et son fils ont été cachés en France mais sa femme n’a pû être sauvée. Le lecteur découvre leur vie en France sous la protection de Solane, policier retraité encore très actif et efficace. Tout se passe pour le mieux dans leur nouvelle vie, jusqu'au jour tragique où tous les membres de sa famille sont simultanément confrontés à la mort alors qu'ils sont éloignés de plusieurs centaines de kilomètres les uns des autres. Le hasard ne peut pas tout expliquer à lui seul… C’est à ce moment-là que Jacob et Solane vont se mettre en chasse de celui qui doit tout orchestrer. Il se ferait appeler l'Horloger. Le récit proposé par Jérémie Claes est digne d'un scénario pour le cinéma. Les personnages, les lieux, les situations sont tous dignes du grand écran. Ce sont près de 500 pages d’une histoire qui m’a tenu en haleine, malgré parfois quelques longueurs. L’intensité de l’intrigue de ce thriller m’a toujours poussé à poursuivre ma lecture et je ne l’ai pas regretté. Si l’histoire démarre fort, elle termine en apothéose. Quelle imagination ! Que de rebondissements ! Ce voyage littéraire nous emmène des États-Unis en France, mais aussi en Belgique et en Argentine. L’histoire est ancrée dans notre époque avec les Présidents actuels et des saillies bienvenues au sujet de Trump. Alors que l’histoire de cet Horloger semble parfois improbable, l’auteur arrive à nous y faire croire. Je me suis retrouvé embarqué dans un grand huit qui ne semblait pas vouloir s’arrêter.

L'Horloger de Jérémie Claes. Premier roman. Super thriller ou les personnages sont fouillés et l'intrigue bien menée avec une fin inattendue. J'ai eu le plaisir de rencontrer M. Claes au Printemps du livre Montaigu (85), nous avons échangé sur la nécessité de bien décrire la personnalité de chacun des personnages afin que l'imagination du lecteur puisse bien s'imprégner du livre , de son sujet de son ambiance. A ne pas rater pour les amateurs.

Jérémie Claes, né à Bruxelles est caviste et chroniqueur à la télévision belge. Il vit en Belgique mais aime retourner à Gourdon (06), le village de sa grand-mère. "L'Horloger" est son premier roman, paru en février 2024. Jacob Dreyfus a obtenu le Prix Pulitzer pour le démantèlement de la milice suprémaciste "Aryan Blood", dans laquelle était impliqué un sulfureux sénateur. Sa tête est mise à prix mais c'est sa femme qui est la première à être prise pour cible. Jacob devient Cyril en rejoignant le programme fédéral de protection des témoins. Il est exfiltré à Gourdon, petit village du Sud-Est de la France, sous la surveillance de Solane, un vieux flic français. Mais sera-t-il en sécurité ? Ce roman est vraiment captivant. La double temporalité utilisée peut en surprendre plus d'un mais cela ne m'a pas gênée (même si je me suis posé beaucoup de questions). Les thèmes principaux sont le racisme, le complotisme, la corruption et les milices suprémacistes aux USA. On voyage entre les USA, la Provence, la Patagonie et Bruxelles. On ne peut s'empêcher de penser aux dérives effrayantes du monde dans lequel on vit, en lisant cette histoire. J'ai rencontré Jérémie Claes au Salon du Livre de Saint Raphaël (06). C'était son premier salon. Je lui ai acheté son ouvrage car il parlait de Gourdon, village à côté de chez moi. Je ne me doutais pas que son livre allait avoir un si grand succès. Il me reste à lire son second roman "Commandant Solane"

Avril 2009, à Washington. Jacob Dreyfus reçoit pour la seconde fois le prix Pulitzer. C'est un travail d'infiltration de plus d'un an au sein d'Aryan Blood, une organisation d'extrême droite américaine, qui est ainsi récompensé. Trois hauts dirigeants, dont un sénateur, sont arrêtés ou mis hors d'état de nuire. Si Jacob est fier de ses résultats, il ne se doute pas un seul instant que sa vie vient de basculer dans un véritable cauchemar. Menaces, intimidations, messages haineux sur les réseaux sociaux, il va tout subir. Quand sa femme est assassinée, il se voit obliger de fuir via le programme de protection des témoins. Il devient Cyrl Buissière, il emmène son fils David, devenu Pierre, en France, près de Grasse. Si les années passent, la chasse à l'homme sembler se poursuivre via une mystérieuse organisation dirigée par l'Horloger. Qui se cache derrière lui ? Et puis, comment Jacob / Cyril peut-il croire qu'on cherche encore à le tuer 10 ans après les faits ? Il faudra bien qu'il y croit car son fils, son père et sa tante viennent eux aussi de mourir dans des circonstances étranges…. En cherchant des polars qui sortent de l'ordinaire, je suis tombée sur « L'horloger », premier roman de Jérémie Claes. Autant le dire tout de suite, la lecture de ce roman est exigeante. Il faut rester concentré et laisser les choses se dérouler à leur rythme. L'histoire est assez complexe, pleine de rebondissements et de changements de point de vue. On passe des arcanes du pouvoir au milieu suprémaciste américain, en passant par des planques en Amérique du Sud ou en France. Ça bouge pas mal, donc, et l'action est omniprésente. Certaines scènes, très explicites en termes de blessures, peuvent faire grimacer. Mais ce que je retiens le plus de ce thriller haletant, ce sont les personnages. Jérémies Claes n'a pas son pareil pour construire des profils pointus, à la psychologie très travaillée. Certains diront que c'est même trop, mais pour moi, c'est ce qui rend les personnages très attachants. J'ai tremblé avec Jacob / Cyril, j'ai ri avec l'épicurien Solane, j'ai serré les poings avec Daumergue. Je ne vous parlerai pas des personnages féminins car j'en dirai trop… Seul hic : la fin, à laquelle je n'ai pas vraiment adhéré. Pourtant, elle donne une explication aux quelques passages du roman qui nous parlent des camps de 39-45, et des programmes de Mengele. Mais je ne m'attendais pas à ça, et j'ai trouvé trop d'irréalisme à cette conclusion. Dommage. « L'horloger » demeure un très bon polar, maitrisé dans son fond complexe comme dans ses personnages aux rapports humains forts. A voir si je lirai « Commandant Solane », le second opus de Jérémies Claes.