Commandant Solane : Le livre de Jérémie Claes

Dans Commandant Solane, il y a(aaaaa) le cie(eeeee)l, le soleil et… la mer qui crache par dizaines des cadavres carbonisés qui s’échouent sur la plage de Cannes-La Bocca… Quarante-deux corps. Il ne fait aucun doute, au vu des mutilations, qu’ils ont été exécutés. Par qui, pourquoi ? Pour le commandant Solane, à la retraite mais témoin de ce spectacle terrifiant, il est nécessaire d’identifier les coupables. Mais lui, qui n’est pas du genre à regarder les marées monter sans broncher, comprend rapidement que non seulement la police n’aura pas son acharnement, mais qu’en plus, on les pousserait plutôt à lâcher l’affaire… C’est mal connaître l’ami Solane (que l’on a rencontré dans L’Horloger) et son tempérament volcanique ! Ce désintérêt le rend fou de rage, et lui, son amour du vin, son franc-parler qui défrise les hiérarchies, son culot sans bornes, son humour douteux, son obstination et sa soif de justice vont prendre les choses en main pour tirer au clair ce drame. Dans sa quête de réponses, il pourra compter sur le soutien de Jasmine, militante lucide et courageuse, qui tente par tous les moyens de venir en aide aux réfugiés que le système traite avec autant de mépris que d’inhumanité, et sur celui de Moussa, jeune réfugié (mais surtout unique survivant du massacre) que Jasmine a pris sous son aile. Le parcours de Moussa est glaçant. Fiction, crieront les aigris. Mais il suffit d’écouter Jérémie Claes pour comprendre que Moussa tire ses origines de récits vécus. Pour compliquer l’enquête de Solane, l’action se passe dans un département où le « Rassemblement nat… heu, pardon, patriotique » (fiction, hein, les aigris ??) exerce une influence conséquente. Là-bas, les réfugiés sont refoulés manu militari, renvoyés « de l’autre côté » pour devenir le problème du voisin. Et quand ils croisent la route des milices d’extrême droite, c’est pire que tout. Parce que l’extrémisme, lui, ne connaît pas de frontières. Derrière son intrigue coup-de-poing, « Commandant Solane » est avant tout un cri du cœur. Un thriller humaniste qui met le doigt sur nos lâchetés collectives. Les tragédies se jouent sous nos yeux et, trop souvent, on détourne le regard. En utilisant sa meilleure arme (sa plume assaisonnée à l’humour et au cynisme) Jérémie Claes alerte contre un monde qui se déshumanise et qui se réfugie dans des discours nationalistes, persuadé que l’autre est le problème et que le chasser est la solution. Si j’ai préféré L’Horloger pour la complexité de l’intrigue, j’ai cependant trouvé ce Solane-ci plus attachant : il est plein de failles, ce flic qui a du mal à savourer sa retraite face à un monde qu’il ne comprend plus, et qui brave avec courage (et parfois un brin d’inconscience) tous les dangers pour rester fidèle à ses convictions. Certes bourru, aimant un peu trop le bon vin, têtu, mais un héros à l’ancienne, comme on aimerait en croiser plus souvent dans la vraie vie… Bravo, Jérémie Claes, d’oser dire tout haut ce que tant préfèrent taire, par la voix d’un commandant qui, décidément, n’a pas fini de faire des vagues !

J'ai retrouvé, avec plaisir, le commandant Solane dans ce 2e roman de l'auteur belge, Jérémie Claes.  Après s'être attaqué à l'Extrême-droite dans son premier bouquin, l'auteur s'attaque ici au problème des migrants tout en restant très proche de l'Extrême-droite en y ajoutant l'antisémitisme.  La mer ramène sur une plage du sud de la France 42 migrants dont des enfants. Le commandant Solane en est témoin.  Comment ces corps sont-ils arrivés là? Un bateau les transportant a fait naufrage sans doute. Mais le légiste est formel : ces pauvres gens n'ont pas péri noyés ! Les corps ont d'ailleurs été brulés !  Le rafiot les transportant a donc subi un incendie. Mais non, les corps ont été brulés après avoir été jetés à l'eau. Et aucun doute ne subsiste : tous ces gens qui cherchaient un pays pour les accueillir ont été assassinés ! Et les armes utilisées ne sont pas courantes : des épées et des lances ! Comme au Moyen Age !  Solane est retraité, mais ce qu'il a vu l'obsède. Il doit trouver les ignobles meurtriers qui ont mis à l'espoir de ces migrants qui voyaient l'Europe et la France comme des endroits salutaires.  D'autre part, dans la montagne, Jasmine Rivière, qui milite pour l'accueil des réfugiés, tombe sur un cadavre à la main tranchée. Et Moussa, un jeune noir l'interpelle : "Madame, s'il vous plait, de l'aide...".  Moussa faisait partie de tous ces réfugiés assassinés. Il a tout vu. Lui seul a réussi à s'enfuir. Dès lors, le voilà en danger et, sans le vouloir, il entraine Jasmine dans l'horreur.  Comme si ça ne suffisait pas, y a le diable qui est aperçu dans le village ! Un type qu'on prend pour Satan assassine des gens (un homosexuel notamment). Mais qui est ce monstre? Et qui l'a engagé?  Parmi les personnages, on trouve aussi un oligarque russe bien planqué en France, deux politiciennes pas nettes du tout, un homme qui reçoit des missions de la Vierge-même et une bande de casseurs antisémites... Comme pour "L'horloger", on se trouve ici dans un roman dense, proche de l'actualité, qu'il est difficile de lâcher une fois commencé.  Solane deviendrait-il un personnage récurrent  des romans de Jérémie Claes? A voir dans le 3e...

L’ex commandant Solane va enquêter suite à l’échouage suspect de migrants carbonisés sur la plage. Le personnage de Solane et sa gouaille donnent un ton très sarcastique à ce thriller haletant. Il m’a semblé reconnaître quelques personnalités mais je n’en dirais pas plus. Une excellente lecture.

J’ai déjà adoré le précédent ouvrage de Jeremy Claes et je crois bien que j’ai encore plus aimé celui-ci. On retrouve le personnage de Solane ,qui était déjà central dans l’horloger ,sa gouaille , son énergie, ses valeurs qui vont l’emmener une fois de plus dans l’enfer. Le roman aborde le sujet des réfugiées, de l’accueil que l’on donne à ces personnes qui n’ont plus rien et qui sont les victimes de trafics inhumains. On y aborde aussi la montée banalisée de l’extrême droite qui flirte souvent avec l’illégalité , qui ferme les yeux sur ce qui les arrange. J’ai aussi beaucoup aimé l’écriture de Jeremy claes. Un excellent roman « policier » qui touche à des sujets d’actualité.