L'Horloger : Le livre de Jérémie Claes

L’Horloger est un roman comme on en lit peu. Dense, ambitieux, percutant. Avec ce premier roman, Jérémie Claus impressionne par la précision de sa documentation, la construction millimétrée de son récit et son engagement assumé. J’ai adoré le style mordant et le ton vif, souvent drôle, parfois grinçant. Un roman exigeant, mettant en avant la prédominance de l’extrême droite et ses conséquences passées et actuelles, dans des chapitres courts. L'Horloger est porté par des personnages forts, impressionnants de résilience, et que l'on aimerait bien retrouver dans d'autres aventures #128540; J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette nouvelle plume belge. Par contre, j’ai vraiment été déçue par le final peu crédible. C'est dommage.

New York, 2008. Après un an d'infiltration au sein du groupe suprémaciste Aryan Blood, le journaliste Jacob Dreyfus sort une série d'articles qui fait l'effet d'une bombe et qui permet d'incarcérer un certain nombre de leaders politico-médiatiques de ce mouvement. Ayant obtenu le prix Pulitzer pour son travail, il est aussi la cible d'une vengeance, mais c'est sa femme qui va périr. Exfiltré à Gourdon sous une fausse identité avec son petit garçon, sous la protection du commandant Solane, le cauchemar recommence 10 ans après quand une partie de sa famille meurt simultanément le 31 décembre à minuit. Non seulement il comprend que sa couverture est compromise, mais qu'un mystérieux personnage, l'Horloger, tire les ficelles... C'est un roman dense mais remarquablement bien construit que livre Jérémie Claes. Les chapitres sont assez longs mais bien présentés et aérés, et surtout, on est omniscient sur les actions des différents personnages, y compris les antagonistes. J'ai pour commencer beaucoup aimé la manière de dépeindre les décors, que ce soit ceux de Provence ou de Patagonie, avec une précision d'horloger justement. Ensuite, les personnages, bien que nombreux, sont fouillés et étoffés. On se prend d'empathie pour Jacob au vu des malheurs qui le frappent, même s'il est à l'économie de mots, et on adore la quasi figure paternelle de celui-ci, Solane, qui le protège ainsi que son fils avec chemise hawaïenne, gourmandise exacerbée, planques introuvables partout en Europe et contacts avec des pontes des forces de l'ordre! C'est un roman qui mêle vengeance et aventure, puisque les personnages sont ou voyagent sur 3 continents, ce qui est dépaysant, et où la protection d'un témoin capital compte davantage que la guéguerre inter-services ou l'opinion politique. Retrouver l'Horloger et ses sbires, comprendre leurs motivations, et voir leurs interactions avec notre duo est assez jouissif, sans compter certaines scènes cinématographiques, particulièrement à la Bodega Chacra. L'ensemble est prenant et réaliste, le dénouement m'a convaincue, mais là où Jérémie Claes remporte mon adhésion, c'est sur la manière de portraitiser les gourous de l'extrême droite actuelle, leur violence, leurs contradictions, leurs vices, et l'aveuglement des gens qui les suivent et les défendent. Vous l'avez compris, je recommande très chaudement cette lecture et je suis ravie de voir qu'il y a un tome 2 consacré à l'inénarrable Solane qui m'attend!

J’ai trouvé ce roman lent à démarrer. Il faut attendre la moitié du livre pour arriver à la fin du résumé de la 4ème de couverture. La seconde partie est plus dans le cœur même de l’intrigue qui est plutôt intéressante. Plusieurs clins d’œil à « l’agent orange » parcourent le récit. Quelques incohérences en fin de lecture pour le dénouement de ce roman. Dénouement dont j’ai été déçue, un peu tiré par les cheveux pour moi.

Voici un auteur qui fait une entrée remarquée , et en peu de temps, sur le devant de la scène. L'Horloger est son premier roman, et il a su se faire remarquer . Il fallait donc que je me fasse mon idée, c'est chose faite, et j'y retournerai (d'ailleurs j'ai enchainé sur le second tome : Commandant Solane , qui fera l'objet de ma prochaine critique . Une intrigue qui démarre fort, avec un journaliste sous couverture qui va faire tomber un politique raciste et pourri . Mais comme on dit la vengeance est un plat qui se mange froid, et elle va être terrible , et les dommages collatéraux vont obligés notre journaliste a s'exiler loin , avec ses traumatismes, et sous protection de Solane, un ex flic en charge de sa protection, un homme ausi efficace qu'épicurien Mais l'exile n'empêchera pas la vengeance de continuer, de manière impitoyable Et la proie va devenir aussi vengeur Même si cette intrigue s'avère bien plus qu'une simple histoire de vengeance Je suis tombé sous le charme de cette plume hyper fluide , percutante, avec un sens du rythme bien marqué Dès les premières pages on est embarqué dans ce milieu de l'extrême droite ( c 'est un roman engagé ), avec de l'action et des scènes glaçantes C'est très dense, il faut s'accrocher au début car il y a quand même beaucoup de personnages , et il y a une alternance entre ces différents personnages Après on s'attache vite à certains personnages, on est triste a certains moments , parce que l'auteur n'en épargne pas certains Mention spéciale à Solane , un antihéros très atypique , de par son age, son physique et sa personnalité , mm Impossible de ne pas l'aimer L'émotion était aussi présente avec les quelques passages qui se passaient dans un camp de concentration , même si l'orientation prise par l'auteur ne m'a pas convaincue , et au final a rendue la fin de ma lecture moins intéressante J'ai découverte une très belle plume, moderne ,des dialogues vifs , avec aussi parfois de l'humour, avec un style de narration et une construction très intéressants, et des personnages vraiment bien campés, Mais je n'ai pas adhéré au tournant qu'a pris l'intrigue vers les 3/4 du roman, et c'est bien dommage car c'était parfait jusqu'alors . Une explication finale qui échappe à mon côté trop rationnel .Ce n'est pas ma tasse de thé . Et ça ne m'empêchera pas de continuer à suivre un auteur sympathique et talentueux .