L'île de la mangrove rouge : Le livre de Sarah Lark

Pour ce deuxième tome, on se retrouve à nouveau plongés dans les Caraïbes du XVIII#7497; siècle, mais cette fois-ci, l’exploration est plus poussée. Deirdre, la fille de Nora, épouse un médecin et le suit sur son île : elle quitte sa Jamaïque, colonie britannique, pour s’installer à Hispaniola, plus précisément au Cap-Français, territoire colonisé par le royaume de France. Encore une fois, Sarah Lark nous embarque dans un monde hostile. L’ancien Haïti est déjà colonisé, les Français s’y sont installés, y ont construit des villes, et, eux aussi, ont réduit des populations en esclavage. La société y est régie par le Code Noir, qui dicte aux planteurs et aux esclaves la marche à suivre. Un esclave ne peut, en théorie, être puni de manière arbitraire : il faut respecter les règles imposées par ce Code. Mais très vite, Deirdre se rend compte que ce texte est parfois plus barbare encore que les pratiques en vigueur dans la Jamaïque britannique. Et surtout, même lorsque certains colons français souhaiteraient appliquer les peines avec davantage d’humanité, ils s’en trouvent empêchés. J’ai aimé beaucoup de choses dans ce roman. Comme dans le premier tome, l’autrice alterne les points de vue. On suit tantôt Deirdre, fille de Nora et d’Akwasi, tantôt Bonnie, dont le destin est étroitement lié à celui de Jefe, fils de Maanù et d’Akwasi. À travers leurs histoires, on découvre davantage les mers des Caraïbes : Bonnie et Jefe deviennent pirates à bord d’un navire sillonnant l’archipel. Par ailleurs, on explore le Cap-Français du point de vue des planteurs, où règne une panique collective depuis que François Macandal — esclave né au Sénégal puis déporté à Hispaniola — soulève les esclaves contre le régime en place et empoisonne les riches pour les décimer. Comme dans le premier roman, j’ai adoré les clins d’œil historiques. Sarah Lark enrichit son récit d’événements réels, de noms et de figures ayant marqué l’histoire des îles, mais que l’on connaît encore trop peu. J’ai aimé l’ambiance, les descriptions, les personnages et l’intrigue. C’est toujours un plaisir de lire un roman de cette autrice… et toujours une tristesse de les finir. Plus de chroniques littéraires sur :