L'île des battements de coeur : Le livre de Laura Imai Messina

« L’île des battements de cœur », de Laura Imai Messina est un roman émouvant qui va vous mener doucement et avec nostalgie sur l’île japonaise de Teshima. Et croyez-moi, vous n’êtes pas près d’oublier cette lecture ! Autrice italienne installée au Japon avec son mari japonais et ses enfants, Laura Ima Messina a déjà conquis mon cœur avec son précédent roman "Ce que nous confions au vent" . Elle prolonge la réflexion entamée dans son 1er ouvrage autour de la perte d’un être cher et ce qui nous relie à lui avec ce 2e roman. Avec Laura Imai Messina, l’histoire se vit à un rythme lent, où chaque mot est pesé et s’emboite à la perfection dans le tableau familial qui prend forme sous nos yeux. Son histoire est touchante, poétique, mélancolique sans jamais être triste. Le temps s’écoule doucement, distillant les émotions et les souvenirs au fil des pensées de Shûichi. J’aime l’ancrage de l’histoire dans un lieu réel qu’elle décrit avec précision. Le roman s’inspire de l’œuvre de l’artiste français Boltanski, « Les Archives du cœur », située sur l’île de Teshima au Japon, où des enregistrements de battements cardiaques sont collectés depuis 2008. Cette installation donne une dimension universelle au récit, évoquant la fragilité et la permanence de la vie. Forcément, son roman donne envie d’y aller… et nous donne de l’espoir ! Pour finir, je tiens à souligner le travail documentaire minutieux que l’autrice a dû faire pour glisser autant d’informations sur nos cœurs et leurs battements dans son récit ! Autant vous dire que le mien a battu la chamade plus d’une fois durant ma lecture . Comment retrouver le bonheur perdu ? Vous aurez une réponse en lisant ce roman !

Shûichi vient de perdre sa mère, et sa femme a engagé leur divorce alors qu'ils sortent d'une épreuve terrible. Il est illustrateur de livre jeunesse mais décide de quitter Tokyo pour revenir vivre dans la maison maternelle. Alors qu'il s'affaire à vider cette maison pour se la réapproprier,il s'aperçoit qu'un petit garçon s'introduit régulièrement dans la maison pour fouiller les cartons et y récupérer des objets. Si ce comportement l'intrigue, il est plus perturbé encore par l'émotion qu'il ressent en observant cet enfant. Il va faire en sorte d'entrer en contact avec lui et s'instaure alors une relation des plus émouvante. Il découvre rapidement que Kenta connaissait très bien sa mère. Pourquoi ne lui en a-t-elle jamais parlé ? A travers lui c'est un travail de mémoire qui s'opère ,ainsi qu'un questionnement philosophique sur les souvenirs, sur la nature même des mensonges que lui racontait sa mère, sur le bonheur, sur ce qui construit une vie. Sayaka est le second personnage que Shûichi rencontre et qui va contribuer au chemin initiatique qu'il emprunte inconsciemment. Il ne la reconnaît pas tout d'abord,mais c'est elle qui s'est occupé du corps de sa mère lors de sa mort. Leur relation va ouvrir l'espace d'une réflexion profonde sur l'enfance,le deuil,l'amour. Le titre du roman fait référence à l'île de Tashima qui existe réellement et sur laquelle l'artiste Christian Boltanski a créé un musée qui contient l'enregistrement de milliers de cœurs. Shûichi va s'y rendre avec Kenta,car dans cette histoire,le cœur physique et symbolique est...Le cœur du roman ! L'auteure est Italienne mais ce roman est japonais! Son rythme, sa douceur, le rapport au monde de ses personnages, son symbolisme m'ont alternativement fait penser à Itô Ogawa et Yoko Ogawa. C'est une découverte d'une infinie tendresse qui apporte une tres belle réflexion sur" le roman familial",mais aussi sur la quête du bonheur et les risques incontournables qu'il faut accepter pour vivre et aimer. Le titre de ce roman ,avant d'en apprendre l'origine,me faisait craindre un mauvais feel good,mais ce n'est absolument pas le cas !

Encore une fois, j'ai été touchée par la plume douce et poétique de l'autrice. Dans un cadre japonais, il s'agit d'un roman qui illustre la vie dans son ensemble, les joies, les souffrances, les doutes, les souvenirs, les empreintes que nous laissons et les battements de nos cœurs. J'ai adoré la relation entre Kenta et Shûichi ! J'ai trouvé le petit garçon très touchant. Le récit se veut assez contemplatif donc si vous cherchez de l'action, ce n'est pas le cœur du roman.

Après le splendide roman « Ce que nous confions au vent », Laura Imai Messina autrice italienne, vivant au Japon depuis longtemps, revient avec un roman se passant une nouvelle fois au pays du soleil levant. Une histoire magnifique, délicate et sensible. Le récit de Shuichi, illustrateur de livres pour enfants qui, à la mort de sa mère, se rend dans la maison de celle-ci et va vivre une expérience étonnante : la rencontre d’un jeune garçon que sa mère a connu et surtout la découverte d’un musée très particulier, les Archives du cœur, un lieu où sont conservés les battements de cœur de centaines d’individus. Un roman fascinant et original qui aborde notamment les questions du deuil, de l’enfance et de l’amour avec poésie et douceur. Une beauté qui fait vibrer et touche…