Loin de la fureur du monde : Le livre de Jérôme Camut, Nathalie Hug

Une forêt primaire, celle de Mâchecombe, une montagne, un village avec ses habitants au-delà de tout soupçon et des disparitions inquiétantes que les gens attribuent à la forêt, et une famille endeuillée par la disparition d'une épouse et mère de famille. Alix travaille aux côtés de son père dans la police municipale, et s'occupe de son petit frère Noah depuis la disparition de leur mère. Un accident va se produire dans le village et fera voler en éclats l'image lisse des principaux habitants de ce si paisible village. L'enquête les mènera jusque dans la forêt primaire, théâtre de la folie des hommes. Alix y fera la rencontre d'un personnage singulier qui l'aidera à voir le monde avec un autre regard. Malgré la beauté du texte lors des descriptions de la forêt et de la montagne, certains éléments de l'intrigue restent trop flous, ou imprécis ce qui donne trop de place à l'interprétation du lecteur. La fin mérite plus de clarté.

Un thriller aux chapitres cours qui m'a tenu en haleine et m'a surprise avec ses dernières révélations. L'ambiance est sombre et nous plonge au cœur de cette forêt des Pyrénées. John est intriguant et sa façon de vivre permet de mettre un sujet fort en avant, de façon originale. Seul bémol : je n'ai pas été convaincue par la façon dont est exploité le meilleur ami d'Alix.

C’est un duo d’auteurs qu’on ne présente plus et qui nous a déjà prouvé son efficacité plus d’une fois. Ici encore, le talent est là. Un thriller rondement ficelé, une atmosphère angoissante, pesante, un suspens à couper le souffle. Rien n’est oublié dans cette histoire, chaque détail réfléchit. Le tout forme une intrigue haletante, captivante, qu’on se plaît à lire jusqu’au bout. Jaime beaucoup aimé même si j’avais préféré le précédent. Je dois dire que celui ci m’a beaucoup intrigué et je l’ai trouvé plus angoissant. En tout cas c’est une réussite, un duo d’auteurs incontournables dans le genre.

Loin De La Fureur Du Monde ne déroge pas à ce qui pourrait la devise du couple CamHug : « Oser et surprendre ». Rapidement le roman impose sa griffe avec une intrigue dense (presque trop… on frôle même le too much parfois), des personnages soignés et un cadre qui ferait presque figure lui aussi de personnage à part entière tant son rôle sera prépondérant dans le déroulé de l’intrigue. Commençons par le théâtre des opérations, la forêt de Mâchecombe, nichée au cœur des Pyrénées. Une forêt presque comme les autres, si ce n’est que l’on y recense un nombre anormalement élevé de disparitions mystérieuses sans qu’aucun corps ne soit retrouvé. Il n’en faut pas davantage pour que les gens du coin parlent de malédiction et pour que les légendes urbaines viennent ajouter une couche de sordide à l’endroit. Le lecteur découvrira par la suite que ladite forêt cache bien un secret mais que celui-ci n’a aucun lien avec de quelconques phénomènes inexpliqués. Ajoutez à cela un site d’orpaillage sauvage et quelques mafieux pas vraiment fréquentables… vous avouerez que ça commence à faire beaucoup pour un bled paumé au fin fond des Pyrénées. C’est pourtant dans ce décor un tantinet chaotique que les auteurs vont dérouler leur intrigue. Si l’intrigue en question tient bien du thriller, elle jouera aussi à fond la carte de l’humain, aussi bien individuellement que dans les relations (et leur évolution) qui lient les différents acteurs. Si le roman ne tient pas vraiment en haleine le lecteur, il est toutefois suffisamment bien construit pour que l’on ait envie de connaître la suite et découvrir le(s) fin(s) mot(s) de l’histoire. Pas de grands bouleversements non plus au fil de l’intrigue, même l’ultime révélation était prévisible ; nul besoin pour cela de se référer à la devise de ce brave Sherlock : « Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. » Pour faire simple on va dire que le bouquin fait le job sans faire de zèle, avec en prime un rappel à quel point il est important de préserver notre environnement. De l’écologie au sens noble du terme, bien loin de sa déclinaison politique dénaturée et viciée. Des retrouvailles avec les CamHug en demi-teintes donc, mais je ne prononce pas pour autant la rupture. Soit je vais extraire de mon Stock à Lire Numérique un de leurs précédents romans, soit j’attendrai sagement le prochain…