Louve noire : Le livre de Juan Gómez-Jurado

Après Reine Rouge, 2ème livre de la trilogie. Intrigue toujours bien présente et prenante. Difficile de lâcher ce livre où le duo Jon et Antonia se heurte à la Mafia russe. L'écriture et l'histoire vous emportent dans un véritable tourbillon haletant.

Mon avis détaillé disponible dans mon épisode de podcast intitulé « intelligence artificielle, séries-télé, binôme » disponible sur les plateformes de streaming (Apple podcast, Spotify, Deezer…) - La Bande de Livres #x1f90e J’ai attendu presque un an pour poursuivre la série et quel temps perdu parce que ce que je viens de lire était tout simplement dingue ! On rentre très rapidement dans l’action et encore une fois, l’écriture donnait vraiment cette impression de film d’action. Les différentes perspectives du narrateur, les titres des chapitres (ou non), les nouvelles intrigues qui relance l’univers installé dans le tome 1. C’est pour ce genre de rebondissements et dynamisme que j’aime les thriller et livres d’enquêtes. Par ailleurs, notre couple d’enquêteur est très attachant. Leur lien est tellement plus renforcé et présent que ça en devient un duo inséparable. Et puis l’épilogue ? On aurait pas pu faire sans ! Mais justement, l’épilogue est le seul lien qui nous rattache réellement avec l’intrigue du tome 1. C’est vrai que je ne comprends pas réellement la pertinence de ce tome dans le contexte de la série.

Dans l’univers noir et palpitant créé par Juan Gómez-Jurado, « Louve noire » déploie ses griffes acérées comme le troisième opus d’une trilogie qui a propulsé son auteur au firmament de la littérature policière internationale. Après « Reine rouge » et « Loba negra » (titre original espagnol du deuxième volet), cette nouvelle enquête s’inscrit dans un crescendo narratif où l’auteur madrilène orchestre avec virtuosité les aventures d’Antonia Scott et Jon Gutiérrez face à une menace inédite et redoutable.. Ma chronique complète sur mon blog :

Corruption, drogue, racket, trafic d'êtres humains, prostitution, Marbella est devenue avec le temps le terrain de jeu de prédilection des mafias russes, marocaines ou albanaises, qui gangrènent le pays. Après avoir échappé à des tueurs, Lola Moreno, la jeune épouse d’un comptable de la mafia russe, s'évapore dans la nature. Antonia et Jon sont dépêchés sur la Costa del Sol pour la retrouver de toutes urgences mais, ils ne sont pas les seuls à sa recherche. Cette suite se démarque par le classicisme de son intrigue par rapport au premier volume. L’équipe de Mentor est beaucoup moins présente tout comme les éléments aux frontières de l’étrange. Louve noire propose une enquête policière complexe mais néanmoins conventionnelle. Entre policiers corrompus, mafieux vindicatifs, tueuse implacable et comptable véreux, l'intrigue est palpitante, alternant les considérations des enquêteurs avec les réflexions de Lola pendant sa cavale et les initiatives néfastes des assassins. Le récit est dynamique, toujours plein d’un humour caustique, sans véritables temps mort avec des personnages qui se révèlent au demeurant bien plus complexes qu'on ne le suppose à l'origine. Antonia, toujours aussi déconnecté et imprévisible est de plus en plus obnubilée par la conclusion biaisée de sa précédente enquête. En perte de repères, elle pousse ses capacités à l’extrême mettant même sa raison comme sa santé en péril. Malgré tout, elle se rapproche plus que jamais de Jon qui lui, évolue favorablement et s’affûte de manière constante à son contact. Cet improbable duo explosif, au fil des chapitres, se dévoile un peu plus et gagne en authenticité et en profondeur. En revanche, la Louve noire, qui donne son titre au roman, n'est qu’à peine esquissée, n’apparaissant que brièvement dans le dernier tiers de l’histoire. Si on cerne un peu mieux le personnage dans les derniers chapitres, il est dommage que l’auteur n'exploite pas davantage son individualité ni ne développe son rôle plus avant. Moins prenant et original que Reine rouge, cette suite n’en est pas moins plaisante et intelligemment mise en œuvre. Dans un final dantesque, plein de surprises et de révélations totalement inattendues, Juan Gómez-Jurado clos magistralement ce chapitre avant qu’un stupéfiant coup de théâtre ne vienne relancer complètement la nature de l’intrigue.