Mungo : Le livre de Douglas Stuart

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Le portrait d'un jeune homme solaire dans un monde empoisonné par la haine et l'intolérance.

James est catholique, et Mungo est protestant. Dans le Glasgow des années 1990, marqué par les guerres de gangs, les deux garçons devraient se haïr - pourtant, ils sont tombés amoureux. Mungo doit travailler dur pour cacher son amour interdit, en particulier à son frère aîné, chef de gang brutal, prêt à tout pour défendre l'honneur de sa famille.
Lorsque sa mère découvre la vérité, elle décide de l'envoyer pour une partie de pêche au bord d'un lac, en compagnie de deux hommes au passé trouble, qui ont promis de faire de lui un homme, un vrai. Là, dans la solitude des forêts de l'Écosse profonde, Mungo va devoir apprendre à se battre pour survivre et gagner sa liberté.

De (auteur) : Douglas Stuart
Traduit par : Charles Bonnot

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" Une "thérapie de conversion" musclée dans le Glasgow des années 1990. "
Le Monde
" Les mots de Douglas Stuart, ses tableaux, ses descriptions, ont le mordant des images d'un Martin Parr ou d'un Raymond Depardon quand ces deux grands de la photo braquaient leur objectif sur sa ville natale. "
Le Monde
" On se laisse prendre au suspense de Mungo. Le rythme halète, les pages exigent d'être tournées de plus en plus vite. On pense à Dickens (1812-1870).Pour l'atmosphère de réalisme social, mais aussi pour l'acuité des analyses psychologiques, la noblesse des interrogations
morales autour des thèmes de l'adolescence et de l'innocence. "
Le Monde
" Mungo finit par susciter l'avide curiosité qu'on réserve d'ordinaire aux romans policiers. "|Claire Devarrieux
Libération
" Douglas Stuart nous plonge de nouveau dans un univers insoutenable où le fatalisme et la violence sont les conséquences directes de la pauvreté, causée elle-même par l'abandon des politiques qui préfèrent le capitalisme au social. "
Librairie Georges
" Une lecture éprouvante et sensible de la dure réalité des hommes, rapportée par une plume toujours aussi juste. "
Librairie Georges
" La tension se mêle à l'émotion, la noirceur à l'espoir. On s'attache à Mungo autant qu'aux personnages secondaires qui tentent de lui venir
en aide. Douglas Stuart évoque avec une infinie justesse l'homophobie, l'impératif de virilité et les dérives d'une masculinité toxique qui condamne encore tant de jeunes hommes à se sentir stigmatisés à cause de leur sensibilité. "
Le Journal du Dimanche
" Les personnages semblent si vivants qu'on les croirait taillés dans de la vraie chair humaine. "
L'Obs
" Tord-boyaux et tire-larmes. "
Libération
" Dans les rues, dans le livre, les dialogues claquent comme des briques qu'on lance et les personnages semblent sivivants qu'on lescroirait taillés dans de lavraie chair humaine. "|Didier Jacob
L'Obs

Avis Babelio

Abigaild

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Mungo, adolescent de quinze ans à la beauté d'ange foudroyé, vit dans le Glasgow des années 90. Pas n'importe quel Glasgow... Celui des bas fonds, des cités ouvrières, peuplées d'hommes en colère, d'hommes privés d'emploi, avinés, laissés pour compte et laissés sur le carreau par une politique économique Thatchérienne et offensive. Nul ne franchit jamais les frontières de cet univers aussi gris que bétonné. Dans ce chaos urbain, grouillant, parcouru d'une haine religieuse aussi ancienne que rejouée à l'envi par des gangs de petites frappes locales, la violence est le pain quotidien. Les protestants haïssent les catholiques. Et vice et versa. Des cohortes d'hommes de tous les âges se croisent pour de cathartiques foires d'empoignes, des jeux de massacres collectifs entre pauvres des deux bords. Les femmes, elles, encaissent les coups et oublient dans la bouteille l'ingratitude de l'existence. C'est ainsi que Douglas Stuart campe le personnage de Maureen, alias Mo-Maw, mère dés ses quinze ans, pur produit glasgéwien. Il faut le dire, le personnage de cette mère exécrable, aussi irresponsable que définitivement noyée dans l'alcoolisme est une réussite de ce roman. Impossible d'oublier cette parfaite mère indigne, sa gouaille avinée, son talent de comédienne pathétique, à demi clochardisée et truculente. Cette femme aussi toxique que les substances qu'elle avale , capable par sa seule inconscience de livrer Mungo à... soin est laisser au lecteur de le découvrir... Mungo, qui porte le patronyme du saint patron de la ville, est le fils de la mère. Le dernier rejeton. Le doux. Le vulnérable qui répare les dégâts de tous ces hommes... Tous les mêmes, pour sa Mo-Maw. Mungo que tous somment de rentrer dans le moule de la masculinité violente de Glasgow. "Sois un homme." Mingo qui porte en lui un secret. Celui d'un amour coupable, celui de ces scènes d'innocence et de générosité au milieu de la laideur. Celui d'un interdit dans un monde où masculinité se doit de rimer avec coup de poing, avec les verbes tels que "frapper", " baiser", "dominer", "boire" et, surtout, SURTOUT, être hétéro... Mungo, funambule égaré, assoiffé de beauté et de lumière se fait nénuphar; il grandit, ses racines dans la boue. Douglas Stuart raconte une initiation par le pire, l'expérimentation de la violence sous toutes ses formes, l'injonction aussi désespérée que désespérante à tenir une place. "Sois un homme". Nul ne quitte la cité. Nul n'échappe à ses lois dictées par la répétition, par l'assignation à une place dans les cercles de l'enfer. La transgression est la seule échappatoire. C'est une histoire de la violence ancienne et répétée. C'est une histoire de transmutation, du passage par l'irrévocable pour accéder à un ailleurs. C'est l'histoire d'un ange que l'on voudrait foudroyer. C'est l'histoire d'un prix à payer.

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juliette2a

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Sélectionné pour le Grand Prix des Lecteurs 2024, « Mungo » est un roman percutant, d’une extrême brutalité, qui se présente comme le parcours initiatique d’un jeune écossais dans les années 1990. Mungo est le benjamin d’une fratrie de trois enfants. Son père est mort, tandis que sa mère, alcoolique, a abandonné son rôle maternel depuis longtemps. Le frère aîné, Hamish, est le chef de clan du quartier protestant de l’East End de Glasgow et ne témoigne aucune affection envers sa famille. Seule Jodie, la sœur de Mungo, lui offre un semblant de réconfort. Son quotidien déjà sombre se complique le jour où Mungo fait la connaissance de James, son voisin catholique… Dès les premières pages, nous suivons Mungo alors qu’il s’apprête à passer un week-end d’initiation à la pêche auprès de deux inconnus, dans un coin perdu de l’Ecosse. Pour quelle raison Mungo se retrouve-t-il dans cette situation ? Est-ce réellement un séjour tranquille au bord d’un loch que l’adolescent expérimentera ? C’est ce que l’on apprend au fil des chapitres qui nous plongent dans un univers sombre, violent, évoquant « Peaky Blinders », où chaque journée s’annonce aussi chaotique que la précédente. Aucun personnage n’a eu grâce à mes yeux, à l’exception de Mungo, héros malgré lui, adolescent trop gentil dans un monde brutal ; James, son sauveur et Poor-Wee-Chickie, voisin prévenant et allié de circonstance. L’univers du roman de Douglas Stuart ne fait pas rêver, malgré les paysages écossais auquel il fait allusion, mais « Mungo » offre une réelle prise de conscience sur la condition de vie d’hommes et de femmes sans avenir, emprisonnés dans une vie de préjugés, d’intolérance et d’agressivité.

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Astro54

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Glasgow, années 90 16/20 Quelle tristesse! Un livre "coup de poing" Mungo a 15 ans et le moins que l'on puisse dire, c'est que la vie n'est pas vraiment tendre avec lui. Mungo, c'est d'abord l'enfant aimant d'une mère alcoolique et absente mais dont il a du mal à se défaire, lui trouvant toujours des excuses. C'est aussi de petit frère de Jodie, une fille intelligente et à peine plus âgée que lui qui joue le rôle de mère de substitution et le protège comme elle peut. C'est enfin le petit frère de Ha-ha, le chef d'une bande de voyous protestants, presque aussi violent avec ses proches qu'il l'est avec ses ennemis catholiques. Mais Mungo, c'est surtout un petit bijou de sensibilité solitaire jusqu'au jour où il fait la connaissance de James, un catholique, et qu'il en tombe amoureux. Homosexuel et amoureux d'un catholique. Il va sans dire que cette relation ne sera pas acceptée si elle est découverte. L'auteur alterne entre deux périodes très proches de la vie de Mungo. A Glasgow tout d'abord où il vit avec sa famille qui gravite autour de lui et où il rencontre James puis en pleine nature, sur le bord d'un loch où il doit passer le week-end avec deux inconnus rencontrés par sa mère aux Alcooliques Anonymes et qui ont pour mission de faire de lui un homme entre camping et parties de pêche. Si pendant quelques pages j'ai été un peu sur la défensive en me disant que je ne pourrais que difficilement me mettre à la place de tels personnages (je l'avais ressenti avec le roman "Leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu), il en a été tout autrement. L'auteur, avec l'analyse psychologique qu'il fait de chacun d'eux et la façon dont il dépeint leurs vies dans un East End en proie à la violence entre catholiques et protestants et au chômage, m'a permis de donner libre court à mon empathie. J'ai souffert avec ce pauvre Mungo et ce qu'il a du subir d'abord au sein de sa propre famille puis livré à deux inconnus par sa propre mère pour sans doute le "remettre sur le droit chemin". A se demander comment cette histoire d'amour si pure a pu naitre dans un monde si noir. Je n'ai pas du tout ressenti de longueur dans ce roman et ma colère n'a fait que s'accentuer au fil de pages, entrecoupée par moments par quelques éclats d'une beauté inattendue quand certains personnages se laissent aller à un moment de bonté inhabituel. La fin est tout simplement exceptionnelle!

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vilvirt

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Quand j'ai acheté Mungo, je n'avais quasiment pas lu le résumé. Je ne connaissais pas l'auteur. Je pensais même que ça se passait en Irlande dans les années 80. Résultat des courses : il y a bien un conflit catholique-protestant, mais il se déroule en Écosse, dans les années 90, à une période particulièrement sombre où la région souffre des effets de la politique du gouvernement Thatcher qui a détruit le modèle économique du pays, ne laissant derrière elle qu'une société laminée par le chômage. La violence, c'est ce qu'a toujours connu Mungo, jeune protestant piégé dans son quartier populaire, qui vit au milieu des HLM, du béton, des trafics, de la précarité, entre un grand frère chef de gang impitoyable et une mère toujours absente. Pourtant, l'ado de quinze ans est différent : doux, lumineux, tendre, il se cherche et croit un jour trouver quelque chose de miraculeux entre les bras de James, un catholique. C'est sans compter la folie qui va s'abattre sur eux lorsque leur relation sera découverte... Des comptoirs poisseux des pubs écossais aux forêts profondes, des terrains vagues aux rives d'un loch inconnu, Mungo va devoir se battre pour survivre et livrer le combat le plus dur de sa jeune vie. Je suis restée en apnée durant toute ma lecture. L'écriture est d'une justesse incroyable. L'auteur a vécu dans les faubourgs de Glasgow et ça se sent. La psychologie tient la route et chaque aspect du roman est maîtrisé. Je n'ai pas les mots pour dire avec quelle précision, quels détails, quelle amertume, quels abîmes de noirceur Douglas Stuart décrit la déchéance, la violence dans laquelle grandissent ces familles, ces mômes aux vies brisées, aux existences précaires, qui n'ont parfois d'autres recours que les larcins ou les petits boulots dégradants pour subsister. Avec de fréquents retours en arrière, l'auteur revient sur les mois précédant le fameux week-end au bord du loch, il nous fait revivre la rencontre de James et Mungo, les moments de grâce vécus ensemble en secret. C'est ce qui permet de supporter l'horreur du reste. Le pire étant la lente descente aux enfers de Mungo qu'on devine inévitable et que, sans avoir réellement lu le résumé, je n'avais pas soupçonnée. Quand j'ai commencé à ouvrir les yeux, l'écoeurement et le désespoir se sont installés pour de bon. Parce que le livre est dur mais au-delà de la cruauté des actes, c'est tout ce qu'il révèle de l'âme humaine, de perversité, de bêtise et d'injustice qui vous brise le cœur. C'est le parfum de réalisme qui vous coupe les pattes. C'est l'absolue conviction que cette histoire n'en est pas une, plutôt une sorte de témoignage insupportable qui a probablement eu lieu à un moment ou à un autre, baignant dans le même chaos boueux où solitude et menaces, accentuées par les dérives de l'addiction, s'accentuent jusqu'au drame. En parallèle, Douglas Stuart dénonce l'effondrement du système économique et esquisse à grands traits sanglants un portrait sans concession d'un Glasgow gangrené par les guerres de gang, les conflits religieux, l'alcoolisme, la pauvreté et l'intolérance crasse qui règnent dans la ville, ne laissant que peu d'espoir pour la liberté ou la différence. Cependant, la fin est magistrale, même si elle laisse planer le doute et provoque de nouvelles questions. Perte de l'innocence, poids des origines, quête d'identité, ce livre va au-delà de la fiction. Il va probablement me hanter encore longtemps. Je le conseille à tout ceux qui ont le cœur bien accroché et qui se passionnent pour l'histoire contemporaine de l'Écosse.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782266339070
  • Collection ou Série
    Littérature contemporaine
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    528
  • Dimensions
    180 x 110 mm

L'auteur

Douglas Stuart

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