Nauru, l'île dévastée : Le livre de Luc Folliet
Connaissez-vous Nauru ? Cette île du Pacifique est la plus petite République du monde. Elle fut même, dans les années 1970 et 1980, l'un des pays les plus riches de la planète. Aujourd'hui, Nauru est un État en ruine, une île littéralement dévastée. C'est le récit de cet incroyable effondrement que propose Luc Folliet.
Tout commence à Nauru avec le phosphate, ce " cadeau de Dieu ", dont l'exploitation démarre au début du XXe siècle. Lorsque les Nauruans conquièrent leur indépendance, en 1968, des centaines de millions de dollars tombent dans le portefeuille du nouvel État et de ses habitants, qui adoptent un mode de vie occidental et dépensent sans compter. Au début des années 1990, le phosphate s'épuise. Alors, l'île se vend à qui bon lui semble. Des centaines de banques off-shore choisissent de s'installer dans ce nouveau paradis fiscal. Mais rien n'y fait, Nauru devient l'un des États les plus pauvres au monde et loue sa terre à l'Australie voisine qui peut y " exporter " ses camps d'internement de réfugiés. On envisage même l'abandon de l'île et l'exil de ses habitants... Désastre écologique, faillite économique, hyperconsumérisme, maladies chroniques : l'histoire de Nauru raconte aussi notre histoire. Elle montre comment le rêve de prospérité peut, en quelques années, virer au cauchemar.
Prix du premier livre d'enquête et d'investigation 2009.
De (auteur) : Luc Folliet
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
terrystad
• Il y a 3 mois
Petit livre essai que j’ai trouvé comme suggestion dans la liste des livres lus sur Nauru , dans un challenge de Babelio. Fresque historique et actuelle de la dévastation de l’île de Nauru, dans tous les sens du terme; économique, de société (du peuple), humain et environnemental. Simple, clair et appuyé. Une histoire qui se répète un peu partout dans le monde; l’Argentine en 2001, les Îles Salomon en 2003, l’Islande en 2008, etc. Quels seront les prochains? Dubaï ressemble trop à la chronologie des faits que Nauru a subi. Ce qui m’a étonné et choqué, c’est que l’Australie a utilisé l’Île de Nauru comme prison, comme camp de réfugié, en échange d’$ (depuis 2001 jusqu’en 2024). Écho qui se poursuit actuellement avec les États-Unis qui envoient prisonniers ET réfugiés dans le petit pays d’El Salvador (Amérique centrale), et ce à l’encontre tous les traités internationaux. Est-ce le retour aux bagnes? J’aurais aimé que l’auteur ajoute la submersion, extrêmement plausible, de Nauru dans un avenir assez proche. Qui sont les responsables? Nous les occidentaux, et ce, sans aucun doute. Un livre facile à lire qui aide à comprendre le tout, assez aisément.
InDebtToTheEarth
• Il y a 1 an
Luc Folliet, en se rendant sur l'île de Nauru, non moins sans difficultés et jours de trajet, réalise une enquête, brève mais précise, qui nous décrit tant ce qu'est devenue l'île lorsqu'il s'y rend que l'Histoire qui l'a menée à cet état de fait. Car, en effet, il y a encore un peu moins d'un siècle, Nauru était le pays le plus riche du monde. Riche en phosphate d'une grande pureté, d'abord, objet de toutes les convoitises pour les pays occidentaux en premier lieu, pour les pays asiatiques ensuite, car très utilisé dans l'exploitation agricole intensive des sols ; riche, par la suite, de fait, d'une certaine fortune qui va entraîner, vitesse grand V, les nauruans dans les affres du capitalisme, chacun dépensant sans compter, puisque l'argent coule à flots, tant les habitants que les gouvernants qui, à partir de l'indépendance en 1968, vont s'en mettre particulièrement plein les poches, et laisser faire de nombreuses transactions mafieuses par l'intermédiaire de sociétés et banques écrans. Depuis, l'île est exsangue, a perdu toutes ses traditions, ses habitants vivotent au gré des arrivées anarchiques d'essence pour faire le tour de l'île à partir de l'unique route la traversant, ou d'argent dans l'unique banque ayant survécu. Elle se vend au plus offrant pour obtenir quelques liquidités afin de subsister un peu plus longtemps : en résultent, par exemple, l'ouverture d'un camp australien de réfugiés, ou encore une surexploitation du phosphate, de moins en moins disponible. Mais, paradoxalement, la ruine de Nauru, aussi soudaine que la prospérité qui l'a précédée, mène progressivement les nauruans à renouer avec leurs traditions - pêche, récoltes... - pour survivre. Une enquête éclairante sur les méfaits du capitalisme, qui date malheureusement déjà de 2009 : en a-t-on véritablement tiré la moindre leçon depuis ? Du tout !
zugzugette
• Il y a 3 ans
Quelle superbe découverte ! je ne connaissais pas Nauru il y a encore une semaine et maintenant j'en ait tant appris grâce à ce livre ! Quel destin formidable et tragique à la fois. Ecriture qui plus est très abordable, on se sent tellement moins bête à la fin ! En bref une superbe découverte, et de ce livre, et de ce pays au destin si insolite.
Fuyating
• Il y a 3 ans
Ce court essai du journaliste Luc Folliet est extrêmement intéressant, nous permettant d'en apprendre plus sur le destin de Nauru (à prononcer Naourou), plus petite république au monde (21 kilomètres carrés). Luc Folliet nous brosse le portrait de cette petite île, son histoire, son exploitation du phosphare qui en a fait un des pays les plus riches au monde dans les années 70, puis son déclin dans les années 90. J'ai été surprise d'apprendre les habitudes de vie assez abbhérentes des habitants à l'époque de l'âge d'or où on n'hésitait pas à racheter une voiture plutôt que de réparer l'ancienne, où des femmes de ménage australiennes étaient embauchées pour tenir les maisons et où l'argent coulait à flot et avec une grande facilité. L'exploitation du phosphate a été leur tremplin, celui qui leur a permis de connaître une vie aisée et oisive, mais au dépend de l'environnement, de leur culture et leurs coutumes, mais aussi de leur santé. En effet, cette grande richesse a également amené le diabète, puisque la plupart des Nauruans ne mangent que des plats préparés et ne font pas d'exercice. Cette denrée prisée qu'est le phosphate a également attiré les convoitises de l'étranger et il ne cesse depuis d'avoir des luttes d'influence. J'ai d'ailleurs été surprise d'apprendre la lutte entre la Chine et Taiwan pour avoir l'allégeance de la petite île. L'auteur met également en lumière toutes les horreurs engendrées, entre la corruption, le blanchiment d'argent, la vente de faux passeports, les luttes de pouvoir, les arnaques, ll'investissement dans des projets fous voire idiots, la création de la Pacific Solution qui consiste en l'établissement de camps de migrants dont l'Australie ne voulaient pas sur son sol. Cet essai est donc un condensé de ce qui peut arriver quand un peuple se retrouve immensémment riche du jour au lendemain, sans savoir gérer cette nouvelle aisance.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782707164315
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- Collection ou Série
- La Découverte Poche / Essais
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 154
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- Dimensions
- 190 x 125 mm
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8,00 € Poche 154 pages