Narcotrafic, le poison de l'Europe : Le livre de Mathieu Verboud, Christophe Bouquet

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La Découverte

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Personne ne contrôle le marché des drogues. Ni les États ni le crime organisé. C'est ce que montrent Mathieu Verboud et Christophe Bouquet dans cette enquête pionnière – nourrie de nombreux entretiens avec des chercheurs, juges, douaniers ou policiers – sur le business model de la cocaïne en Europe. En partant de l'essor de la " Mocro Maffia " aux Pays-Bas et en Belgique à partir des années 2000, ils remontent aux racines de l'histoire coloniale des Pays-Bas, tout entière tournée vers le commerce et la botanique, afin de dessiner le paradigme du " marché sans maître " qu'est aujourd'hui devenu le business de la cocaïne.
Émerge soudain un monde fantôme, déterritorialisé, ultra-concurrentiel, où les ordres donnés par téléphone dans un coin du globe sont exécutés à l'arme de guerre dans un autre. Un monde qui prospère grâce à la prohibition des drogues. Un monde totalement a-régulé, régi seulement par des flux, où aucun " cartel " ne décide seul des volumes et des prix. Face à lui, des États sans stratégie ni diagnostics sérieux mènent à " la drogue " une guerre sans fin qui, d'un côté, alimente la production et la violence homicide dans les pays producteurs et, de l'autre, partout dans le monde, monopolise une part considérable des ressources publiques sans résultats probants.
Ce monde criminel, distinct du modèle vertical des mafias historiques, est désormais la principale menace à la sécurité intérieure du continent européen.
Ce livre est l'histoire d'une guerre en tous points asymétrique.

De (auteur) : Mathieu Verboud, Christophe Bouquet

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Les libraires et les médias en parlent

Deux journalistes nous plongent dans l'histoire méconnue du trafic de la drogue en Europe, pour mieux comprendre son fonctionnement actuel. Alors que la France a connu une nouvelle fusillade mortelle liée au trafic de drogue, à Nice, le week-end dernier, voilà un livre qui rappelle ce que l'on oublie parfois : le trafic de drogue ne s'est pas installé en Europe au détriment des États, il a été installé par un État, en l'occurrence, les Pays-Bas. Pour comprendre la dynamique de ce trafic aujourd'hui, il faut remonter quatre siècles en arrière, quand les Pays-Bas s'appelaient encore la République des Provinces-Unies.
C'était un empire commercial, la première puissance économique mondiale à ce moment-là, avec des colonies partout dans le monde et une stratégie : importer en Europe un flot continu de marchandises pour les revendre. C'est ce qui a jeté les bases du capitalisme moderne. Cela pouvait concerner toutes les marchandises, pourvu qu'elles rapportent de l'argent. Au milieu du sucre, du tabac, du cacao ou des tulipes, les Néerlandais s'emparent ainsi, d'abord, du commerce de l'opium au XVIIe siècle, puis ils passent à la cocaïne.
Au XIXe siècle, la consommation de la cocaïne est légale en Europe, il faut le rappeler. Les Pays-Bas en profitent d'ailleurs pour en vendre des dizaines de tonnes aux armées anglaise et allemande pendant la Première guerre mondiale. Mais après la guerre, tout change : une réglementation internationale interdit la vente libre des stupéfiants. Avec un effet immédiat : les marchés créés légalement passent dans l'illégalité. C'est l'apparition du trafic de la drogue, tel qu'on le connaît aujourd'hui. Un trafic qui passe encore massivement par les Pays-Bas. Finalement, le modèle économique est resté le même, depuis les marchands qui ont fait la fortune des Pays-Bas jusqu'aux mafieux installés aujourd'hui à Dubaï : il faut faire entrer un flot continu de marchandises pour répondre sans cesse à la demande, surtout pour les marchandises qui rapportent le plus – aujourd'hui, la cocaïne.
C'est une logique capitaliste poussée à son paroxysme, avec un marché qui ne connaît aucune régulation. Face à cela, la répression ou les saisies de drogue ne sont pas les méthodes les plus efficaces, d'après les experts interrogés dans le livre. Les États peuvent, par exemple, tenter de remettre en place une part de régulation, comme l'ont fait l'Allemagne ou le Canada avec la légalisation du cannabis. Mais ils doivent surtout s'attaquer sérieusement au blanchiment d'argent qui, comme le disent les auteurs, est un "pilier du capitalisme mondialisé".| Rémi Bostsarron
France info

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Actualités et Société , Reportage & Document
  • EAN
    9782348087875
  • Collection ou Série
    Cahiers libres
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    240
  • Dimensions
    207 x 140 mm

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20,00 € Grand format 240 pages