Osons la nuit - Manifeste contre la pollution lumineuse : Le livre de Johan Eklöf

Numérique

Tana

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Une ode à la nuit noire, mieux la ressentir pour mieux la préserver.

Ballet nutritif des chauves-souris, chant nuptial des grands ducs, perspective vertigineuse de la voûte céleste, bioluminescence des créatures des abysses... C'est un spectacle tourbillonnant de vie qui se déroule dans les coulisses de la nuit, ce moment sacré, propice aux principales activités de la faune sauvage : accouplement, chasse, pollinisation... La nuit n'est pas le monde des humains ! Pour capter sa magie, il faut savoir faire preuve de patience, mettre ses cinq sens en éveil et, surtout, laisser place à l'obscurité. Car, si notre peur du noir nous incite à tout illuminer, la pénombre demeure une condition vitale à l'équilibre fragile des écosystèmes et à notre propre santé.

Zoologiste suédois de renommée internationale, Johan Eklöf nous invite avec passion et onirisme à nous réconcilier avec l'obscurité. Sous sa plume, la nuit s'enchante et nous dévoile toute sa beauté et sa poésie. À la croisée de la biologie, de la philosophie et de l'écologie, ce récit nous ouvre grand les portes d'un monde fascinant. Il ne tient qu'à nous de le découvrir, de le comprendre et de le ressentir, pour mieux le protéger. Une vulgarisation scientifique immersive, qui nous apprend à combiner notre besoin de lumière avec le besoin vital d'obscurité de la nature.

Oser vivre l'obscurité pour mieux préserver le vivant.

De (auteur) : Johan Eklöf

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Expérience de lecture

Avis Babelio

fulmar

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Oh non, ça luit ! Osons la nuit ! De tout temps, semble-t-il, l'humain a eu peur du noir. Les grandes religions le rappellent. La lumière est synonyme de connaissance et les ténèbres d'ignorance. Ce que l'on voit emplit l'espace et rassure, alors que l'obscurité semble apporter le vide. Mais l'éclat de la lumière nous aveugle et nous empêche de regarder le monde tel qu'il est. « Osons la nuit », c'est le cri d'alarme lancé par le biologiste suédois Johan Eklöf dans un « Manifeste contre la pollution lumineuse ». Le zoologiste a voulu éveiller les consciences sur une obscurité naturelle qui ne cesse de décliner, aux dépens de la faune nocturne. Son ouvrage veut provoquer un électrochoc tout en nous invitant à surmonter notre peur instinctive de la nuit, à mieux la ressentir, pour mieux la préserver. « Le réchauffement climatique et la lumière artificielle reprogramment l'horloge biologique interne des végétaux, au risque de rompre l'équilibre fragile entre fleurs et pollinisateurs, entre végétaux et herbivores, entre insectes nuisibles et prédateurs. Même si la température n'augmente que de 1 ou 2 degrés et que le crépuscule n'est décalé que de quelques instants, le timing entre la floraison et ceux qui s'en nourrissent peut être perturbé ». Le terme de « pollution lumineuse » qui désigne toute lumière superflue ayant un fort impact sur nos vies et nos écosystèmes, a été forgé au départ par les astronomes. Il est repris aujourd'hui par tous les naturalistes, les physiologistes et les neurologues qui étudient les effets de la disparition de la nuit, car cette disparition ne concerne plus seulement les étoiles et les insectes, mais tout ce qui vit, y compris nous, les humains. Nous avons tous déjà observé l'effet d'attraction que produit une ampoule allumée dans la pénombre sur les papillons de nuit. Mais a-t-on vraiment conscience des conséquences de ce piège lumineux ? Capturés par l'éclat hypnotisant de la lampe, ils meurent bien souvent d'épuisement avant l'aube. S'ils survivent, ils n'atteignent pas les objectifs de la nuit : pomper le nectar, transporter le pollen, pondre leurs oeufs. « Fiat lux » serait-elle devenue une citation dépassée ? S'il est de plus en plus rare de pouvoir profiter du spectacle de la voûte céleste, les répercussions de l'éclairage artificiel intensif et abusif sur nos écosystèmes sont bien plus préoccupantes. Chauves-souris, scarabées, merles, mais aussi coraux, végétaux et nous autres humains : rien ni personne n'est épargné par l'effet domino de l'obscurité décroissante, qui perturbe les cycles de vie et dérègle le rythme immémorial de l'alternance du jour et de la nuit. L'auteur restitue ses expériences et ses réflexions tirées de plus de vingt ans de recherche. Auprès des chauves-souris, il a constaté les dégâts en voyant ces emblématiques mammifères du crépuscule disparaître peu à peu des églises aux façades éclairées. « Osons la nuit » part à la rencontre des scarabées, crapauds, hérissons, oiseaux… Toutes ces créatures habituées depuis des millions d'années à se fier aux étoiles ou à la Lune pour s'orienter, et qui se trouvent égarées par des éclairages trop intenses. Heureusement, comme le dit Johan Eklöf : « La pollution lumineuse est au fond le problème environnemental le plus simple à résoudre. Si nous éteignions la lumière superflue, les effets seraient immédiats et ne laisseraient aucun déchet. La nuit est notre amie, tout simplement. Nous nous reposons dans son calme et sa beauté subtile. Elle nous inspire, bien au delà de la Voie Lactée et des lointaines lumières de l'univers. Il y a encore de la vie dans l'obscurité, alors récupérons-la et profitez-en ». Comme tous les noctambules, il est poète à ses heures. Et pourtant, il ne fait pas encore nuit, à seize heures… Au croisement entre la vulgarisation scientifique, les pensées philosophiques, l'autobiographie et l'essai écologiste, l'ouvrage offre un tour du monde des organismes et des milieux – océans compris – que nous avons perturbés en leur ôtant la pénombre nocturne. Il est grand temps d'arrêter de croire que ce qui brille de mille feux est synonyme de richesse. La nuit fait le grand jour, car trop de jour nuit. Ne dit-on pas que la nuit porte conseil ? Le Yin et le Yang, pas de lumière sans ombre, et inversement. Il s'agit de placer le curseur au bon endroit, ou plutôt de le régler différemment en fonction des moments de l'existence. Nous avons besoin des deux, le jour éclaire, la nuit ressource. Elles sont sur le même "axe, elles". "Eteins la lumière, Montre - moi ton côté sombre, Regarde les ombres Qui errent." Il nous faut redéfinir la relation entre le court terme et le long terme dans notre société fondée sur le consumérisme : nos choix quotidiens, individuels et collectifs, ont des impacts, à une ou plusieurs générations, sur la biosphère. J'ai lu récemment ( le 21 juin, solstice d'été, le jour le plus long, la nuit la plus courte ), qu'un ami babeliote a décidé de ne plus écrire sur « notre » réseau littéraire. Victime de l'emballement médiatique, il se sent épuisé, au point de se rendre compte qu'il ne lit plus par plaisir. Babelio, piège lumineux ? Etre dans la lumière, écrire une chronique chaque semaine, se sentir exister grâce aux commentaires des ami(e)s en ligne, c'est rassurant, mais envahissant. La lumière nous aveugle, elle obscurcit notre pensée. Prendre du recul, c'est une nécessité pour faire le point sur sa vie, arrêter de se regarder pédaler, se mettre en roue libre, éteindre la lumière pendant un certain temps, la meilleure façon de se redonner de l'énergie, pour réapparaître sous un nouveau jour. Tout ce qui brille n'est pas or, les apparences sont trompeuses. Trop, c'est trop, osons la nuit ! Acceptons l'alternance, entre le jour et la nuit. Mais l'espèce humaine est ainsi faite, qu'elle désire être toujours en pleine lumière. Victor Hugo l'a ainsi décrit : « Que se passe-t-il de terrible Qui fait que l'homme, esprit banni, A peur de votre calme horrible, Ô ténèbres de l'infini » ?

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Tinarpivo

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Un essai d’écologie se qualifiant de « manifeste contre la pollution lumineuse ». L’auteur traite de l’impact de celle-ci sur l’écosystème: insectes, plantes, chauves-souris, oiseaux, poissons, mammifères etc mais également du rapport de l’être humain à la lumière et au monde qui nous entoure. Un ouvrage à la fois déprimant, poétique, philosophique et éducatif qui fait réfléchir. Il est construit en courts chapitres, ce qui rend la lecture agréable.

Orchidea

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

Ce livre est intéressant pour faire un pas de côté et réfléchir à notre mode de vie, cela nous fait réaliser que la pollution lumineuse porte bien son nom et est présente partout, même quand on ne la voit pas. J'ai parfois été perdue dans certaines descriptions, un peu longue.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Actualités et Société , Reportage & Document
  • EAN
    9791030104530
  • Collection ou Série
    Documents
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Johan Eklöf

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