Où est le sens ? : Le livre de Sébastien Bohler

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L'humanité du XXIe siècle vit un cauchemar. Les espèces vivantes s'éteignent, les calottes glaciaires se liquéfient, les eaux montent, la température grimpe. Demain, nous serons exposés à des pénuries, à des migrations climatiques, et devrons lutter contre de nouvelles pandémies.
Sommes-nous à ce point impuissants et résignés à périr ? Certainement pas !
Une ressource insoupçonnée se trouve enfouie dans notre propre cerveau. Un centre nerveux appelé cortex cingulaire nous pousse sans relâche à chercher du sens à nos existences. Cette quête de sens peut nous détourner de la croissance aveugle et délétère pour créer une société fondée sur la cohérence, la signification et le lien. Le cortex cingulaire est en chacun de nous. Depuis longtemps nous l'avions oublié. Aujourd'hui, nous pouvons le réactiver !


​Sébastien Bohler est docteur en neurosciences et rédacteur en chef du magazine Cerveau & Psycho.

Également chez Pocket : Le Bug humain.

De (auteur) : Sébastien Bohler

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Flml

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Sébastien Bohler explique que nous sommes programmés, biologiquement, pour chercher du sens. Nous avons une zone du cerveau prête pour ça, qui s'active en cas d'incertitude dans notre environnement (vu par scanner lors de tests sociologiques), et qui nous cause du mal-être dans ce cas. D'où la création, d'abord de rituels (la zone ne s'active pas lorsqu'on voit des gens faire les mêmes gestes que nous), puis des religions, qui ont calmé cette zone pendant de nombreux siècles, et d'une certaine façon, nous permettaient de contrôler notre état de faiblesse, car l'on croyait qu'un être supérieur veillait sur nous. Avec l'avènement de la technologie, on a cru perdre cet état de faiblesse car on a commencé à contrôler la nature, donc on n'avait plus besoin de Dieu. Donc, on a tué le sens, mais pas le besoin de sens, issu de cette zone du cerveau qui réclame de la certitude. Des recherches ont montré que si on lit à des individus un texte qui explique que l'univers a un sens, cette zone du cerveau se calme, même si la raison n'est pas logique. En revanche, si le texte explique que l'univers n'obéit à rien, ou du moins, qu'il n'est pas possible de le savoir, cette zone, qui réclame de la certitude, s'active au scanner. La science a promit de trouver ce sens, mais elle n'y est pas arrivé car elle n'explique que le comment, et échoue devant le pourquoi. De plus, on n'a plus Dieu dans nos nouvelles sociétés pour combler ce besoin de sens. À part une partie intermédiaire dans laquelle il fait un lien un peu trop mécanique et pas assez sociologique entre neuroscience et positionnement politique, ce qu'il dit est très intéressant. Il explique donc que sans sens, on trouve des subterfuges, comme la consommation. Et que justement, dans notre société, tout est fait pour qu'on ne se pose pas cette question du sens, on peut vivre une vie entière que de divertissement, pour échapper à ce grand vide. Et qu'à la pensée de notre finitide, on a tendance à se réfugier dans le groupe, qu'il soit familial, identitaire, d'intérêts, national, etc. Il base cela sur des études et expériences sociologiques menées en laboratoire, certaines sur des animaux, mais beaucoup avec des cobayes humains, lesquels on mettait dans certaines situations psychologiques, et on étudiait les réponses du cortex singulaire via scanner/IRM et en même temps via questionnaires. Cela fait sens, c'est le cas de le dire, avec la philosophie de Camus, qui dit que lorsque l'être humain se rend compte de l'absence de sens de l'existence humaine, il a 3 possibilités de réponse : la fuite (religion, divertissement) ; le suicide ; ou bien, devenir un "homme absurde" qui a accepté sa condition et qui se rebelle en créant (l'art par exemple) car il trouve là un remède à l'absence de sens.

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I75

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

Excellent ouvrage de Sébastien Bohler (que je découvre): une claque, un livre puissant, un électrochoc, une prise de conscience, un sens... Difficile de se "remettre" de cette lecture... Faut il d'ailleurs s'en remettre et reprendre le cours effréné de sa vie l'air de rien ? Bien sûr que non. Quand à la solution proposée, est elle faisable ? Rassembler autant d'êtres humains séparés et perdus ne semble t'il pas impossible ? Au moment où j'écris cette critique 429 lecteurs seulement sur Babelio, comment allons nous y arriver ? A lire absolument, à partager autour de soi... (je conseille de coupler la lecture avec les écrits d'Hartmut Rosa sur l'accélération et la résonance)

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bdeguillebon64

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

Dans le « Bug Humain » son livre précédent – voir chronique- , Sébastien Bolher analysait l’influence d’une partie de notre cerveau, le striatum, sur nos comportements. Il montrait ainsi qu’un striatum développé à une période où l’homme devait lutter pour sa survie, conduisait aujourd’hui l’homme à détruire la planète. Dans ce nouvel ouvrage, c’est à une autre partie du cerveau, le cortex cingulaire, qu’il s’intéresse. Cet endroit de notre cerveau compare la réalité de ce qui se passe aux prévisions. En cas d’écart, il envoie dans notre corps un « message d’erreur » se traduisant par l’émission d’hormones de stress, comme le cortisol ou la noradrénaline. Le cortex cingulaire est donc « la machine à prédire de notre cerveau » qui reste calme tant que tout se passe comme prévu et qui tire le signal d’alarme si les choses dérapent / ne se passent pas comme prévu. Dans les premiers temps de la vie des hommes, le cortex cingulaire était utile pour des occupations aussi fondamentales pour la survie que la chasse : si j'ai telle configuration de traces, cela a-t-il une chance de signifier la présence d'un gibier ? Une fois sédentarisés, les hommes se sont retrouvés très nombreux au même endroit, sans se connaitre. Pour apaiser leur cortex cingulaire face à l’incertitude du comportement de tous ces anonymes, l’humain a inventé des rituels rassurants, des règles morales qui se sont transformés rapidement en religions. Pour simplifier, Sébastien Bolher nous explique que notre cortex cingulaire, nous pousse à chercher du sens à ce que nous faisons pour réduire l’incertitude. Et puis est arrivée la Renaissance et des scientifiques tels que Galilée qui ont petit à petit déconstruit toutes les visions du monde sur lesquelles s’étaient bâties les certitudes des hommes. L’homme s’est cru capable de dominer et d’exploiter le monde, sans avoir besoin d’explication philosophique ou religieuse. Finalement, « nous la civilisation rationaliste occidentale – devenue la civilisation humaine globale dans sa majeure partie – avons cru pouvoir vivre sans sens ». Or le cortex cingulaire est toujours là à réclamer du sens « Nous vivons alors dans une situation paradoxale où nous sommes stressés tout en étant entourés de confort ». « Plongé dans un monde où règne le niveau maximal d’incertitude, d’une façon ou d’une autre, notre cortex cingulaire va s’arranger pour restaurer de la certitude à de plus petites échelles, puisqu’il ne peut le faire à celle, plus globale, de son existence ». Ce sera la sur-consommation de nourriture, de sexe, de drogues pour certains. D’autres se replient sur la nostalgie, ou sur une religion, une culture, des théories de conspiration… toute chose qui permet au cortex cingulaire de ne plus envoyer ses signaux d'alarme. S’est ainsi construit une société de l’absurde, où tout est permis, où c’est la foire aux identités, construite autour du déni, où la vérité n’existe plus, où l’argent est devenu la référence absolue. « Et cela aurait pu continuer ainsi. Mais cela n’a pas été le cas. Les comportements massifs de déni à travers la surconsommation, le contrôle technologique et l’argent ont finalement amené la mort à nos portes ». Dans la dernière partie « comment retrouver du sens », l’auteur nous invite à « s’attaquer à la racine du mal qui détruit la vie, la Terre et l’Homme, la machine infernale que nous avons créée et qui se nourrit de quatre aliments démoniaques : la compétition, l’accélération, l’incertitude et la consommation », machine infernale activée par notre cortex cingulaire. Pour cela, il faut créer du sens dans lequel le cortex cingulaire puisse se retrouver. Sébastien Bohler nous propose un avenir autour de trois sens : cosmique, social et écologique. Il nous invite ainsi à renouer avec le « sacré », à devoir « accepter de nous lier de nouveau les uns aux autres par des valeurs vitales au lieu de nous réfugier dans nos existences individuelles », à recréer de l’émerveillement pour la nature. Et l’auteur de conclure : « L’homme du troisième millénaire est placé face au choix entre le sens et la puissance. La puissance est un leurre, nous le savons, mais nous devons maintenant aller jusqu’au bout de son procès. Une fois que ce sera fait, nous pourrons nous tourner vers notre avenir ». Une écriture très fluide, des exemples concrets appuyés par des références scientifiques en font un livre passionnant, dont on peut juste regretter – comme dans le Bug Humain- que la partie constat soit beaucoup plus développée que la partie pistes de solutions.

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Louv78

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 9 mois

Je range ce livre dans la catégorie livres cultes : Sébastien Bohler est un chercheur en Neurosciences. Ce livre est très facile à lire. Très clair, très structuré dans son déroulé. Il est très puissant: il traite de nos croyances et du besoin que l'être humain a de donner du sens à sa vie. Sébastien Bohler nous fait comprendre que ce besoin est le résultat de 300 millions d'années de l'évolution humaine. La lecture de ce livre a questionné mes croyances personnelles. Il s'adresse à chacun d'entre nous que nous soyons croyants, en recherche spirituelle ou en recherche d'un sens à notre vie. Un livre à lire et relire pour nous éclairer sur notre cerveau et comment il conditionne la vie de chacun d'entre nous.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Bien-Être & Santé , Développement Personnel
  • EAN
    9782266316255
  • Collection ou Série
    Évolution
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    368
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Sébastien Bohler

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9,00 € Poche 368 pages