Poussière blonde : Le livre de Tatiana de Rosnay, Françoise Cadol

Tatiana de ROSNAY. Poussière blonde. Dans les années 1960, Pauline, la vingtaine est employée en temps que femme de ménage au Mapes Hôtel à Reno. Elle officie dans les sous-sols et entretient les toilettes. Mais elle est convoquée par la direction et doit se rendre au sixième étage du luxueux palace afin de nettoyer la suite 614. Elle se retrouve face à l’occupante de cette suite, la célèbre Marilyn Monroe, qu’elle ne connaît pas. Il faut dire que la petite Frenchie doit assurer la subsistance de sa petite fille, Lily, une enfant naturelle que le père a refusé de reconnaître. En janvier 2000, alors qu’elle soigne des chevaux mustangs, son amie Billie-Pearl l’invite afin d’assister le 30 du mois à la destruction du palace le Mapes à Reno. Fermé depuis 1982, il est délabré et condamné à être démoli. Pauline, devenue vétérinaire voit son enfance, son adolescence, défiler. Elle plonge dans son passé et se remémore ses deux années de femme de ménage dans cet hôtel, abonné à recevoir des personnalités du monde du cinéma. En effet , Pauline a travaillé dans cet établissement et elle a connu la merveilleuse actrice Marilyn Monroe, au faite de la gloire. Les acteurs, en 1960 ont été hébergé dans ce palace lors du tournage du film « Les désaxés », film écrit et coproduit par Arthur Miller, époux de l’actrice. Une amitié va unir ses deux femmes de deux mondes opposés. Marilyn demande même à la jeune femme d’écrire pour elle une lettre d’amour à son amant de cœur, Yves Montant. Une belle preuve de confiance envers la jeune employée... Cette relation témoigne d’une grande humilité et humanité de l’actrice. En effet, lors de son départ de ce palace, elle laisse une enveloppe à la jeune femme. Et cette manne céleste va permettre à Pauline de réaliser son rêve. Alors qu’elle était femme de ménage et s’occupant de la suite de Marilyn, elle a du être très efficace, rapide, exemplaire dans son emploi. Chaque jour, les nombreuses taches étaient à refaire. Une multitude de vêtements à l’abandon, éparpillés dans toute la suite, la vaisselle à faire, les bouteilles, les verres trainent un peu partout dans l’appartement ; et les nombreuses boites de médicaments dispersées aux quatre coins des diverses pièces… Inlassablement et dans le temps imparti pour accomplir ce travail, la jeune femme a œuvré dans le silence et elle n’a jamais rapporté les faits et gestes dont elle a été témoin… C'est aussi un récit d'émancipation. Pauline va s'affirmer et s'armer pour affronter son avenir... Une belle histoire romancée qui nous donne une belle image de cette vedette peroxydée, soumise à Miller et qui a brulé la chandelle par les deux bouts… C’est un bel hommage que Tatiana de ROSNAY rend à cette actrice inaccessible. Ce roman témoigne de la grande sensibilité de l’actrice. Une femme bien loin de la légèreté dans laquelle l’ont classés les divers tabloïds. Merci à Tatiana de nous faire découvrir l’humanité de cette star. Je vous souhaite une bonne journée et de belles lectures que nous pourrons partager. ( 10/02/2025 ) .

J’ai retrouvé la plume de Tatiana de Rosnay avec grand plaisir, je ne savais pas vraiment ce que contenait le roman, n’ayant pas lu la quatrième de couverture, mais cette sublime photo de Marylin m’a tout de suite électrisée, je ne pouvais pas passer à côté et puis Tatiana fait partie des auteures que j’apprécie, j’ai beaucoup de ses romans dans ma bibliothèque, peut-être qu’il m’en manque deux ou trois, il va falloir que je regarde ça ! Ici l’héroïne ce n’est pas Marylin -même si elle reste une icône, une légende, une star incontestée- non ici c’est de Pauline qu’il s’agit et Pauline a une magnifique histoire à nous raconter, de ces histoires qui n’arrivent qu’une seule fois dans la vie, une rencontre magique, des moments précieux et uniques gravés à jamais dans sa mémoire, Pauline n’en a jamais vraiment parlé, c’était son secret, à elle et à Marylin, mais, ce matin, le passé l’oblige à sortir de sa réserve. Pauline est vétérinaire et travaille avec sa fille Lily qu’elle a élevée seule, Lily est mariée et a deux enfants. Pauline vit en Californie, dans le conté de Siskiyou, des vallées, des forêts, des cascades, et des chevaux qu’elle affectionne particulièrement. Son amie de toujours, Billie Pearl, qui élève des chevaux dans le Nevada lui propose de venir pour la démolition du Mapes Hôtel à Reno, un endroit où Pauline a travaillé en qualité de femme de chambre, quand elle n’avait même pas vingt ans. Pauline doit y aller, elle ne peut pas passer à côté, cet hôtel c’est sa jeunesse avec ses joies et ses peines, les mensonges, les trahisons, mais c’est surtout ce premier face à face avec Marilyn, -un beau matin de 1960, dans la suite 614 du Mapes Hôtel-, qu’elle n’a même pas reconnue ! Tatiana de Rosnay nous plonge dans cette rencontre, presque sur la pointe des pieds, pour ne pas réveiller la merveilleuse femme blonde qui dort, dans la chambre à côté, gavée d’anti-dépresseurs et de somnifères, tandis que Pauline tente de désencombrer la suite jonchée de vêtements épars, de bouteilles vides, de cendriers débordants, de nourriture, ignorant totalement que la chambre de la suite est occupée. C’est en passant l’aspirateur qu’elle l’aperçoit, elle est totalement nue, tient difficilement debout et réclame un bloody mary. Pauline ignore que se tient devant elle une star planétaire. Le décor est planté, il n’y a plus qu’à se laisser porter et Tatiana de Rosnay s’avère être une merveilleuse guide, elle ne laisse rien au hasard, elle déroule l’histoire lentement mais surement, jonglant entre le passé de Pauline afin que l’on connaisse parfaitement cette jeune femme -qu’on aime et à laquelle on s’attache tout de suite-, et sa vie présente qui n’est pas vraiment celle dont toute jeune fille rêve. Et il y a Marilyn, merveilleuse Marilyn, inoubliable Marilyn, Tatiana de Rosnay a choisi l’autre côté du décor, celui où on ressent sa fragilité, sa sensibilité, son désespoir permanent, sa solitude, l’alcool, les médicaments, une vie bien loin de tout ce qu’on peut imaginer. Il n’y a ni strass, ni paillettes, il y a juste cette magnifique jeune femme si seule et désemparée, dont le mariage avec Arthur Miller est en bout de course, il est le réalisateur du film qu’elle est en train de tourner, « les désaxés ». J’aime énormément cette approche et je trouve que l’auteure l’a parfaitement réalisée. Les femmes vont se côtoyer un petit moment, il y a un magnifique respect entre elles, Pauline reste très réservée et protège l’intimité de la star, elle ne se livre à personne, même pas à sa mère qui ne cesse de la harceler. Marilyn a une réelle amitié pour Pauline, malgré les tourments qui ne la quittent jamais, malgré sa déprime lancinante, malgré son statut de star. Les moments où Pauline et Marilyn sont ensemble sont tout simplement merveilleux, plein de sensibilité, d’humanité, ça donne des frissons et de sublimes émotions. Pauline est aux premières loges, dans l’intimité de la star et dans sa descente aux enfers aussi, impuissante, essayant de lui insuffler un peu de force et d’espoir. Il faut aussi souligner le décor exceptionnel du roman, cette nature envoutante et verdoyante du conté de Siskiyou qui contraste avec le désert aride du Nevada dans lequel Marilyn tournera une dernière scène, avec des chevaux sauvages, des mustangs, ces mêmes mustangs que Pauline a déjà côtoyés grâce à Billie Pearl et dont la sensible Marilyn s’inquiète, comment ont-ils été capturés ? sont-ils bien traités ? seront-ils remis en liberté après le tournage du film ? Il y a ce moment poignant où l’on devine que c’est peut-être la dernière fois, il y a ce cadeau qui changera le destin à tout jamais, il y a cette reconnaissance, ce geste sublime, cette façon de dire merci sans trop en faire, cette discrétion absolue, il y a tellement de sublimes moments dans ce roman….. Ce livre est puissant, j’aimerais tant vous en dévoiler plus, mais comment faire sans spoiler ? J’ai été très émue, c’est un roman coup de coeur, j’ai eu du mal à en commencer un autre, Pauline et Marilyn occupaient mon esprit continuellement. C’est un livre que je recommande vivement.

J’ai retrouvé avec plaisir la plume chargée d’encre émotionnelle de Tatiana de Rosnay que j’avais découverte avec son fameux Elle s’appelait Sarah. Là, point d’appartement parisien pendant la guerre : l’auteure nous invite à partager l’intimité de la chambre d’hôtel de Maryline dans le Nevada. Et quoi de plus intime qu’une chambre d’hôtel ? Où les femmes de chambres et les gouvernantes, côtoient les petits secrets des grands de ce monde. Cela me parle d’autant plus que j’ai exercé quelques mois le métier de gouvernante. Et j’éprouve un grand respect pour le travail d’une femme de chambre. C’est celle que les gens ne voient pas, ou qu’ils contournent sans la regarder, quand elle passe dans le couloir avec son charriot de nettoyage. C’est elle qui se plie pour que les draps soient bien lissés sur les lits, le papier toilette plié en triangle, arrange les rideaux avec symétrie de chaque côté de la fenêtre, remet le petit savon à sa place dans la salle de bain, à côté du lait corporel et du shampooing. Elle sait tous vos secrets. Votre valise grande ouverte, avec vos chaussettes presque trouées, vos sous-vêtements devenus grisatres après quelques accidents de machine à laver en compagnie d’un jeans, le chargeur de portable que vous allez oublier sous le lit, si vous perdez vos cheveux et si vous avez vos règles. Pourtant elle ne dit rien. Surtout quand l’occupant de la chambre est connu. Pourtant elle n’est pas payée grand-chose. Son quotidien commence bien avant les horaires de bureau. Elle prend les trains avant l’heure de pointe. Et elle vient d de loin, parce qu’elle n’a pas les moyens de vivre près des beaux quartiers et des palaces. Mais vous pouvez lui faire confiance. C’est une tombe. Elle ne volera rien. Et si juste vous prenez le temps de lui sourire, elle sera contente d’être considérée, parce que beaucoup ne prenne pas cette peine. Dans ce roman, Marylin est celle qui regarde la femme de chambre. Se tisse alors un lien fugace et précieux. Car avec toute sa fragilité, Marylin insuffle à la jeune héroïne Pauline, l’espoir et la force. Et Pauline, avec toute sa jeunesse et sa candeur, considère Maryline comme une femme, et non comme une star. Chacune a puisé à l’autre un regard franc, sans faux-semblant. Une vraie pause dans la vie compliquée de l’actrice, dont le mariage est à bout de souffle. Dont les journées alternent entre tournage chaotique et oubli chimique. Une nouvelle direction dans la vie compliquée de la femme de chambre, qui en tournant la tête et avec volonté, va sortir du cul de sac dans lequel elle s’était retrouvée. Ajoutez à cela, l’ambiance toute américaine de Reno dans les années 60 avec pour toile de fonds les mustangs, chevaux sauvages du Nevada et vous aurez une idée de ce roman qui est vraiment bien réussi et qui m’a bien plu. Alors faut-il le lire ? Oui. Même si vous n’aimez pas Marylin, même si vous n’aimez pas les mustangs.

auline travaille au Mapes Hôtel de Reno, et un beau matin, prise dans sa tâche habituelle de récurage des toilettes, elle est appelée pour faire le nettoyage de la suite 614 qu'elle pense vide. Derrière le bruit de l'aspirateur émerge une créature nue à moitié endormie, Mrs Arthur Miller, plus connue sous le nom de Marilyn Monroe. Elle était ici pour le tournage des Désaxés, dans le désert du Nevada. Cette rencontre improbable va changer la vie de Pauline. Il y a dans la vie de Marilyn Monroe quelque chose qui m'intrigue, sûrement sa profonde tristesse, et c'est cela qui m'a amené vers ce livre. Ce n'est pas du tout mon style de lecture à la base mais j'ai cependant pris plaisir à lire ce livre, surtout dès la rencontre. La première partie, sur l'arrivée aux États-Unis à été un peu longue pour moi, mais dès l' entrée de la merveilleuse Marilyn Monroe, le récit change, je trouve le texte plus franc, plus juste. J'ai même été émue lors de la disparition du Mapes et la découverte de la photo. Je suis sortie de ce livre avec le sourire aux lèvres et le cœur triste. Ce roman n'est pas sur Marilyn mais sur Pauline et je trouve que c'est là la richesse de ce livre car il montre l' aura de l'actrice, sa générosité, et cela vu de l'exterieur. Ce livre est un beau portrait, assez réaliste, de la vie dure qu'a vécu Marilyn, de sa solitude, son désarrois, sa souffrance mais parce que c'est fait au travers du regard délicat de Pauline, rien n'est trop pompeux, rien n'est gratté, tout est juste dans le respect de l'intimité de l'actrice et plein de pudeur. Donc pour cela, pour cette délicate attention, pour ce beau portrait, pour ces instants de vie, merci Tatiana de Rosnay pour ce livre. Et le titre est merveilleusement bien trouvé.