Prenez-moi pour une conne.. : Le livre de Guillaume Clicquot

Alors qu'ils viennent de marier la dernière, Xavier, le mari d'Orane, lui adresse un mail pour lui dire qu'il est temps de tourner la page, qu'il a rencontré quelqu'un, qu'il ne peut malheureusement pas faire autrement que de la quitter, en lui intimant, bien entendu, le conseil de ne pas s'inquiéter, qu'il lui assurera un confort financier... Ben voyons ! Xavier : le mal alpha dans toute sa splendeur ! Narcissique à souhait, autocentré, l'autocritique bannie de ses habitudes, misogyne. Allez corsons le trait en ajoutons la vulgarité en présence de ses amis mals alphas tout comme lui, lâcheté et la manipulation. Un patriarche magnanime ... beau portrait, non ? En ouvrant "Prenez-moi pour une conne ?", nous plongeons dans la tête d'Orane de Lavallière, "une petite bourgeoise soucieuse de son confort et de sa sécurité", une femme blessée au plus profond de son être par la trahison de ce mari, elle qui a tout sacrifié pour sa famille. Il s'en passe des choses dans ses méninges et dans son corps après cette rupture. De la honte à la culpabilité, de l'hyperactivité à l'épuisement psychologique et à la dépression en passant par le sentiment d'impuissance... Pour remonter la pente, obsédée par son mari, un seul défi à relever : le supprimer ! Ça tombe bien, tout le monde la prend pour une conne #x1f605 ( le trait est un peu forcé même !) Mais in fine, "il faut beaucoup de patience , d'abnégation et d'intelligence pour passer pour une conne". Écrit par le scénariste du film "Maman ou papa", pas de doute que cette histoire puisse être aisément adaptée au cinéma ! Un roman noir à l'humour caustique qui fait réfléchir sur la condition des femmes, hautemenent diplômées qui ont dû renoncer à la vie professionnelle après leur mariage, par tradition, pour se dévouer corps et âme à leur mari et leurs progénitures. Et qui dénonce plutôt bien le patriarcat. N.B : Quelques erreurs d'orthographe et de frappe qui me surprennent toujours !

Une lecture surprenante ! À la fois déstabilisante et drôle. La construction du livre est intéressante : à la première personne, la narratrice débute chaque chapitre avec une apostrophe à Xavier, son mari, avec quelques maigres indices sur ce qu'il lui est arrivé. On ne l'apprend d'ailleurs que dans la deuxième partie du livre. L'auteur brosse une peinture assez juste du milieu bourgeois, avec cependant des méconnaissances vis à vis de la religion : Orane attribue ses fautes à sa religion, et c'est très agaçant. Je parle en connaissance de cause, et de l'intérieur : je suis catholique comme elle. On ne minimise pas une dépression comme le fait Orane, au nom de la religion. On n'évite pas un suivi psy avec ce même prétexte. Si malheureusement beaucoup de cathos le font, ce n'est en aucun cas leur religion qui leur enseigne cela, mais plutôt leur éducation. De plus, un divorce n'a jamais exclu quelqu'un de la communion. (Pour l'Église catholique, ce n'est pas un pêché. La faute a lieu lorsque la personne divorcée se remet avec quelqu'un, car alors c'est un adultère, puisque l'Église considère que le mariage est indissoluble). Mais ce sont deux petits détails qui ne nuisent pas à l'histoire. J'ai été plus gênée par le fait que même les enfants d'Orane la prennent pour une bécasse. Une gentille bécasse, mais bien nunuche quand même. Alors qu'elle est agrégée d'histoire...! L'histoire est très cynique, corrosive et l'intrigue vraiment bien tissée. On oublie complètement que l'histoire est écrite par un homme ! La tension est très bien dosée. Bilan mitigé donc, mais je sais que je me souviendrai de cette lecture. C'est surprenant, on se prend de sympathie dès le début pour cette "pauvre conne", on déteste son mari, et jusqu'au bout on tremble qu'elle ne soit démasquée. On devient même complice de son plan. Méfiez-vous des cons !

Très bon policier. Prenez moi pour une conne est l’histoire banale d’une femme de 58 ans abandonnée par son mari pour une jeunette. Banale mais pas que ! Le crime parfait, je me suis régalée de voir cette quinquagénaire peaufiner ce crime parfait. Tout est super réfléchi, messieurs faites attention à vous , vous pourriez y passer. Super bons moments!!

"En espérant tout de même, que ce roman ne vous donne pas de mauvaises idées." Guillaume Clicquot nous offre un roman policier inattendu et délicieusement déjanté avec Prenez-moi pour une conne... Orane de Lavallière, caricature parfaite de la bourgeoise versaillaise, devient une héroïne surprenante lorsque son mari la largue par e-mail.  Dans un style vif et incisif l'auteur, également scénariste, nous entraîne dans les méandres d'une histoire où le crime est déjà commis, mais où l'enquête reste trépidante. Entre les rues de Versailles et les plages du Calvados, le lecteur est immergé dans un tourbillon d'émotions allant de la colère à la dépression, pour finalement laisser place à une revanche jubilatoire. Le titre provocateur trouve son éclat au fil des pages, révélant comment Orane utilise l'image de "conne" qu'elle projette comme une arme redoutable. Les rebondissements, ainsi que les références littéraires et télévisuelles rendent cette lecture captivante et divertissante. En connaissant d'emblée le coupable, on suit avec amusement les péripéties du duo policier bien décidé à élucider cette affaire hors du commun. Entre humour décalé et situations cocasses, Prenez-moi pour une conne... s'impose comme un roman atypique et rafraîchissant. Ce policier, lauréat du Grand Prix du Polar 2023 de Forges-les-Eaux, est un véritable coup de cœur pour les amateurs de mystères pimentés d'une bonne dose d'humour. Messieurs, méfiez-vous, derrière chaque conne se cache peut-être une justicière prête à conquérir les pages d'un policier hilarant !