Quelqu'un derrière les murs : Le livre de Zygmunt Miloszewski

Après Inestimable, Zygmunt Miloszewski s’aventure sur un terrain plus sombre et déroutant que son précédent opus, celui du fantastique et de l’horreur. Il livre un roman qui mêle mystère, angoisse et tension psychologique, transformant un simple appartement en un véritable piège psychologique et horrifique. Une histoire où la frontière entre réalité et cauchemar s’effrite peu à peu, nous entraînant dans une spirale vertigineuse de peur et de paranoïa. Un jeune couple emménage dans leur appartement et ainsi commencer leur vie de jeunes adultes. Mais très vite, des éléments troublants s’invitent dans leur quotidien : bruits étranges, objets déplacés, sensations oppressantes d’être observées… Ce décor, en apparence banal, devient rapidement un espace clos, limite claustrophobique, où chaque mur semble cacher un secret. L’auteur joue habilement avec cette idée du foyer rassurant qui se transforme en piège, rappelant les classiques du genre comme Shining de Stephen King. L’auteur ne cède pas à la facilité du grand spectacle horrifique, au contraire, il instille un malaise insidieux, une peur qui s’infiltre lentement, rendant chaque détail inquiétant. La tension monte progressivement jusqu’à contaminer tout un immeuble… Les protagonistes commencent à douter d’eux-mêmes, de leur perception du réel, et nous, lecteurs, plongeons avec eux dans ce labyrinthe étrange. Qui manipule qui ? Est-ce une simple folie qui les guette, ou une force surnaturelle tapie dans l’ombre ? Au-delà de son aspect horrifique, Quelqu’un derrière les murs explore des thèmes profonds, comme la mémoire des lieux, les traumatismes enfouis, et la manière dont les murs peuvent imprégner ceux qui y vivent. Il navigue entre réalisme et fiction, brouille les pistes au point que l’on se perd en conjectures toutes plus folles les unes que les autres. Mais finalement, on effleure ce que l’auteur veut nous dire. L’auteur en profite pour glisser une critique sociale subtile, sur l’effacement du passé, à travers l’urbanisation et l’édification de villes modernes. Une critique sociale et historique qui donne de l’épaisseur au récit. Les fantômes du passé ne sont pas toujours ceux que l’on croit, et parfois, ce sont les vivants qui hantent les morts… Un thriller horrifique subtil et oppressant, qui manipule habilement notre perception du réel. À travers un huis clos angoissant, Zygmunt Miloszewski nous entraîne dans une descente aux enfers où le danger n’est pas toujours là où on l’attend. Une lecture idéale pour les amateurs d’angoisse et de mystère.

À Varsovie, la tranquillité d'un immeuble est soudainement menacée quand un de ses occupants, pris d'une inexplicable panique, tente de s'extraire de l'ascenseur en marche et se fait décapiter. Après ça, d'autres locataires deviennent victimes d'hallucinations et, bientôt, une étrange malédiction s'empare de ce bâtiment dont plus personne ne peut sortir. Robert et Agnieszka, un couple qui vient d'emménager, partagent alors la peur qui s'est immiscée dans leur quotidien avec Wiktor, un ancien journaliste d'investigation tombé dans l'alcool, et Kamil, un adolescent révolté contre ses parents. Ensemble, ils espèrent comprendre quelle force démoniaque leur fait vivre ce cauchemar éveillé. Et qui est ce voisin étrange qui a piraté l'interphone et écoute ce qui se passe dans tous les appartements... Zygmunt Miloszewski nous livre un thriller horrifique particulièrement bien construit. Tout un bâtiment devient le terrain de jeu de la peur, de l'angoisse, où les personnages luttent pour s'en sortir, pour ne pas laisser leur santé mentale se nécroser. Les personnages atypiques, loin des stéréotypes habituels, apportent de la profondeur à l'intrigue. le suspense est savamment dosé, chaque chapitre révélant son lot de mystères et de rebondissements. Les hallucinations des habitants, l'impossibilité de quitter les lieux et la présence inquiétante d'un voisin espionnant via l'interphone sont autant d'éléments qui nous tiennent en haleine. C'est grandiose, oppressant, anxiogène. L'auteur maîtrise avec un talent certain son sujet pour que le lecteur soit harponné et ne lâche rien avant le dénouement. Terrifiant et efficace. Pour lecteurs avertis.

Varsovie : un immeuble hanté ou maudis ? Des hallucinations cauchemardesques ? Des résidents qui deviennent fous et insomniaques ? Et surtout des morts violentes. Mais quel est donc cet immeuble et ses résidents étranges voire glauques ? Ce jeune couple qui décide d'y emménager le découvre de la plus morbide des façons dès leur arrivée : un accident d'ascenseur, et un habitant décapité. On croit commencer un polar, noir le polar. Mais pas vraiment : l'auteur joue avec les codes, et nous invite dans un huis-clos. Non pas dans une seule pièce mais dans tout un immeuble. Peu a peu on comprend pourquoi des différences narratives : ces conversations aux personnages inconnus. Et puis les caves, l'interphone. Et puis, plus personne ne peut plus sortir de l'immeuble. Pourquoi ? Décès, phénomènes paranormaux, voisins pas rassurants, la tension monte. Atmosphère fantastique de fin XXe siècle réussie pour un roman original.

Dès le début du roman, le lecteur sait qu’il va y avoir règlement de compte et probablement diverses révélations, bref : ça commence comme un huis clos … avec tous les ingrédients pour mener à l’enfermement. Seulement voilà, l’auteur s’appelle Zygmunt Milozewski et il maîtrise parfaitement le suspense. Il l’a d’ailleurs prouvé dans ses précédents romans. Dans le cas présent vous ne rencontrerez pas le procureur Teodore Szacki et la justice polonaise de sa série, ni les activistes écolos, mais bien pire ! Tout commence par l’emménagement d’un couple dans un appartement à Varsovie, dans un immeuble qui semble bien être frappé par la malédiction. Outre quelque décapitation, défenestration et autre chute dans les ascenseurs, une mini société va basculer dans l’horreur absolue et irrationnelle au milieu du roman. Fantasme ou réalité ? Vengeance aveugle ou fatalité ? il vous faudra bien les 400 pages pour y voir clair, après avoir terriblement souffert avec tous les personnages. L’humour corrosif et dévastateur de l’auteur est omniprésent et fait passer la pilule à l’aide de quelques bouteilles de Vodka bien sûr et un zeste de technologie, car le sujet est douloureux. J’ai pris beaucoup de plaisir à me laisser guider par cette histoire qui cependant découle d’une situation réelle, qui permet aux plus vils de donner libre cours à leur délire. J’ai apprécié comme à chacune de ses publications, la complicité de l’auteur avec son traducteur. Bienvenue en Pologne ! Je remercie #Quelquunderrièrelesmurs #NetGalleyFrance pour leur confiance