Remède Impérial - L'étrange médecin de la cour - tome 4 : Le livre de Tohru Himuka

Ce tome est toujours excellent! J'adore l'univers, les personnages, les intrigues. Les relations commencent à se développer dans ce tome et c'est vraiment bien. J'ai toujours hâte de lire la suite des aventures! C'est toujours une de mes meilleurs lectures manga de 2025!

Depuis le succès des Carnets de l'apothicaire, on a plusieurs séries dans un monde d'inspiration chinoise: Le Palais des assassins, La gardienne des concubines, La Servante de l'Empereur. Elles ont toutes un angle un peu différent des Carnets: assassinat, management, service. Remède impérial pourrait donc sembler plus proche des Carnets, car on est dans la médecine. Pourtant, je trouve qu'il s'en démarque beaucoup. Un apothicaire n'est pas un médecin. Et Koyô pratique la médecine. De plus, les Carnets sont des polars où Mao Mao résout des enquêtes. Bien sûr, elle utilise ses connaissances des plantes pour soigner, mais ça reste secondaire par rapport aux énigmes. Alors que les soins sont le coeur de Remède impérial. Le tome 4, par exemple, passe l'ouvrage à parcourir la ville et ses artisans afin de reproduire les outils de précision dont Koyô a besoin pour faire ses chirurgies et ses traitements. Dans le bonus en fin de tome, la mangaka explique comment elle a fait ses recherches et trouvé la solution. C'est absolument fascinant! J'aime beaucoup les failles de Koyô aussi. Dans celui-ci, on nous rappelle par exemple son obsession pour les muscles. C'est l'ancrage dans les faits (les différents maladies représentées), la science (utilisation des champignons ici) et l'histoire (ce qu'on était capable de réaliser avec les outils de l'époque) qui expliquent mon attachement pour cette série, qui présente aussi de beaux personnages. L'édition est par ailleurs magnifique, avec cet imprimé invisible qui se révèle avec les reflets de lumière.

Extrait : Intrigue à la cour pour le moins surprenante, remède impérial se concentre sur la mise en place de la médecine au sein de la cour. En remplacement des anciennes pratiques, plus spirituelles et aléatoires. Je trouve également que ses pratiques avaient un certain culot, dans le sens où si tu ne guérissais pas, c’est que tu n’étais pas assez croyant, la bonne blague ! Enfin, pour moi, les deux se mélange suivant les cas, plantes, médecines, spirituel (pour l’effet placébo). Une sorte d’humour est également ajouté pour rendre le récit moins lourd, mais il n’est pas sûr que celui-ci continue à me plaire. La deuxième partie du tome semble indiquer que Koyô et son assistant vont s’installer plus durablement à la capitale. Celle-ci n’y voit que du feu, puisqu’elle court toujours après ses muscles. Ce point fait d’ailleurs à la fois la joie et la peine du prince (qui se fait passer pour quelqu’un d’autre pour rappel). Puisqu’il peut la manipuler à sa guise, mais se sent vexer qu’elle ne s’intéresse pas à lui, lui qui a toujours été un tombeur (oui c’est cliché). Je pense qu’on a essayé de faire une Mao un peu différente (en remplaçant la passion pour le poison par les muscles). Pour le coup, je suis bien moins fan de cette obsession, si encore c’était pour le corps humain en général pourquoi pas, mais juste les muscles ? J’imagine que c’est pour jouer sur le fait que c’est pervers, mais qu’elle ne voit pas les muscles ainsi. Malheureusement, elle ne changera sans doute jamais de passion, j’espère juste que celle-ci sera mise de côté un peu plus souvent. Parce qu’au final, je n’ai l’impression que de voir ça, alors que le tome contient bien d’autres choses. Notamment, cette fois-ci, la création d’outils médicaux, notamment l’aiguille qui est un vrai défi technique pour les forgerons. Rien de bien étonnant, ils sont habitués à faire de gros objets ou des décorations (outils utiles, etc), mais pas des choses aussi techniques. Sans oublier qu’il ne lui en faudra pas qu’une seule, question d’hygiène. C’est ce qui me surprend un peu dans cette série, puisqu’on ne fait pas attention à l’hygiène depuis aussi longtemps (si on prend la période historique visiblement choisie). Enfin, c’est ce qu’il me semble en tout cas et en plus vu le contexte de la série (médecine qui commence juste à émerger, je trouve ça surprenant). Par hygiène, j’entends le fait de changer d’aiguille pour chaque patient, là où avant, elle était juste désinfectée. Ce que j’ai bien aimé par contre, c’est le fait que ce tome montre bien qu’on est tous doué pour quelque chose et qu’il n’y a pas à en avoir honte. Qu’une même discipline peut se retrouver avec plusieurs spécialités et spécialistes propre à chacune. J’espère aussi que ce nouveau personnage évoluera dans le temps, en prenant plus confiance en lui. Ce qui commence dès ce tome, avec le premier pas qu’il fait. Contrairement à Koyô, lui commence déjà à évoluer… Les autres personnages continuent de stagner ou de vaquer à leurs occupations. On voit un peu moins des intrigues liées directement à la cour avec cette série, hormis le fait que le prince essaie de s’attirer les grâces des autres, dans le but d’obtenir plus de pouvoir. Ce tome permet au moins de comprendre pourquoi il a de telles ambitions et cela se comprend un peu. Au final, que ce soit l’Empereur ou ses concubines, ils sont tous des pions dont le but est de faire un héritier… Il n’y a donc rien d’étonnant que certaines concubines subissent une mauvaise fin, à cause de la jalousie des autres. C’est le système en lui-même qui est mauvais. Si l’Empereur n’était pas forcé dès le départ à prendre plusieurs concubines, il y aurait sans doute moins de problèmes. Pour le reste, je dirais que Koyô a fait la rencontre d’un autre personnage, qui me fera penser « que le monde est petit ». Visiblement, ses parents semblent avoir quelques secrets à son égard, mais elle s’en fiche totalement et c’est bien dommage. Elle est tellement crédule que j’ai parfois envie de lui mettre une tarte… [...]

Autre variation autour du thème de la Cour impériale chinoise, Remède Impérial, lui sort des murs de la Cité interdite, pour s'intéresser à la ville autour et cette fois peut-être encore plus avec le nouveau projet de Koyo. Enfin au bout de 4 tomes commence-t-on à y voir plus clair. Notre prince impérial a un but : venger la mort de sa mère, faire éclater la vérité au grand jour et répandre partout la connaissance de la médecine. Il était temps qu'il nous le confie. Sans surprise tout est fait assez classiquement pour nous conduire jusque là, mais ça reste plaisant à lire. On s'amuse toujours autant du décalage de Koyo et de sa passion pour les muscles. On peut aussi être séduit par les mystères que fait et qui entourent notre Prince. Ils ont désormais un projet commun qui nous entraîne : monter un cabinet de médecine et sa réalisation les occupera bien. Entre nouvelles rencontres surprenantes, secrets et recherches d'artisans pour mener leur projet à bien, on ne peut pas s'ennuyer. J'ai ri de la rencontre de Koyo avec le précepteur au début et surtout de la manière dont elle lui règle son compte. J'ai aimé également voir notre Prince tomber des nues quand son cadeau n'a pas l'effet escompté. L'autrice aime ainsi jouer sur les contrastes et nous amener Koyo là où on ne l'attend pas. C'est amusant et distrayant. Mais je suis vraiment contente qu'une vraie intrigue se profile car cela commençait à manquer et là ce projet de cabinet avec la fabrication des outils nécessaire, ainsi que l'ambition du Prince de venger sa mère, permettent une sinergie prometteuse entre les deux univers avec des ponts que j'ai hâte d'explorer. Il aura fallu 4 tomes pour qu'une véritable intrigue se dégage après plusieurs petits chapitres sympathiques mais anecdotiques. Le titre est encore en phase de rodage et son projet se monte petit à petit sous nos yeux, promettant un divertissement peut-être un peu plus corsé même si l'humour reste bien et bien présent. Ça chance un peu des autres.