Révolutions de notre temps - Manifeste internationaliste : Le livre de Collectif Les Peuples Veulent

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La Découverte

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D'un continent à l'autre, depuis nos exils, lors de nos voyages et de nos combats, nous nous sommes rencontré.es.
Dans le fracas des batailles de rue, dans les gestes reproduits d'un pays à l'autre, dans ces mots qui se sont fait écho en de multiples langues, nous nous sommes reconnu.es. Nous avons compris que nous faisions partie d'un combat transnational. Que nous faisions face à des pouvoirs internationalement organisés. Et que, en restant isolé.es les un.es des autres, nous ne pourrions rien. C'est de la rage et de l'amertume de nos défaites, mais aussi du besoin de ne pas en rester là, qu'est né le désir de se connaître et de se lier. Nous avons commencé à créer un réseau de liaisons planétaires avec celles et ceux d'entre nous qui, de premières lignes en assemblées populaires, de grèves féministes en comités de résistance, de ronds-points habités en forêts occupées, se sont découvert une sensibilité commune. Si les avant-gardes d'un autre temps prétendaient marcher un pas en avant des masses, nous savons que nous marchons un pas en arrière des soulèvements populaires des dernières décennies. Nous avons grandi dans leur sillage, ils ont été notre meilleure école. À partir de là, nous essayons de tisser la trame d'une expérience générationnelle.
De cette expérience qui relie toutes celles et ceux qui, quels que soient leur âge, leur genre, leur ethnie, leur religion ou leur langue, ont reconnu, au plus profond de leur cœur et de leur corps, l'émergence d'un nouveau cycle révolutionnaire.

De (auteur) : Collectif Les Peuples Veulent

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Fort des luttes menées depuis un quart de siècle, de leurs mémoires et de leurs expériences, de leurs succès et de leurs revers, le réseau propose des chemins pour faire avancer la cause révolutionnaire, celle du pouvoir populaire qui, partout, est encadré, enchaîné et combattu. Les avant-gardes du siècle passées ne sont plus de mises, pas plus que le Grand Soir : il n'y a pas de modèle à fétichiser, pas d'épiphanie à attendre. "El tiempo de la revolucion es ahora" clament les féministes argentines : "Le temps de la révolution, c'est maintenant", dans l'accumulation des combats et l'élargissement des causes.
Politis

Avis Babelio

Apoapo

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Face à l'apathie veule de tous ceux qui estiment que le temps des révolutions serait révolu, en ouverture d'ouvrage, un planisphère orienté Est-Ouest reporte, fléchées sur le pays relatif, les dates de soulèvements suivants : « Palestine (2000, 2005, 2020), Argentine (2001), Kabylie (2001), Géorgie (2003, 2024), Ukraine (2004, 2014), Liban (2005, 2019), France (2005, 2018, 2023), Kirghizstan (2005, 2010, 2020), Biélorussie (2006, 2021), Islande (2008), Grèce (2008, 2011), Iran (2009, 2017, 2019, 2022), Pérou (2009, 2022), Syrie (2011), Maroc (2011), Libye (2011), Tunisie (2011), Espagne (2011), Égypte (2011), Royaume-Uni (2011), États-Unis (2011, 2014, 2015, 2020), Yémen (2011), Bahreïn (2011), Québec (2012), Thaïlande (2013, 2020), Brésil (2013), Soudan (2013, 2018, 2019), Turquie (2013), Burkina Faso (2014), Hong Kong (2014, 2018), Bakur-Kurdistan (2015), Corée du Sud (2016), Nicaragua (2018), Irak (2019), Catalogne (2019), Équateur (2019), Chili (2019), Inde (2019), Haïti (2019), Algérie (2019), Colombie (2019, 2020, 2021), Birmanie (2021), Kazakhstan (2022), Sri Lanka (2022), Sénégal (2022-2023), Bangladesh (2024), etc. » Se résignerait-on au TINA (« There Is No Alternative ») thatcherien ? Depuis 2019, un collectif composé initialement surtout de révolutionnaires syriens exilés en banlieue parisienne œuvre à créer un réseau transnational qui réunit des combattants, exilés ou non, d'un continent à l'autre, sous la bannière : « Les Peuples Veulent » (« The Peoples Want »). Conçu comme une équipe de liaison, un réseau d'entraide matérielle, un groupe de réflexion pour la diffusion de la culture et des expériences insurrectionnelles, ce collectif a organisé 5 rencontres-festivals à Montreuil et à Marseille, et a enfin rédigé ce « Manifeste internationaliste », « fruit du travail d'une soixantaine de personnes réparties sur les cinq continents [...] simultanément en arabe, espagnol, anglais et français. » La parution date de mars 2025, ce qui en fait un document de la plus grande actualité. La variété des contextes des insurrections dont sont issues les expériences des rédacteurs, la diversité présumée de leurs personnalités et surtout le refus de s'inscrire dans une logique idéologique de blocs géopolitiques opposés contribuent à fournir une lecture très originale et inspirante du sujet traité. Si le positionnement politique commun du Manifeste est qu'il faille résister aux assauts du capitalisme mondialisé, dénommé l'Empire, depuis ses marges (périphéries des pays anciennement colonisés ou banlieues des métropoles centrales du pouvoir global), afin de rendre une part du pouvoir au peuple ou tout au moins de lui permettre de conquérir une marge d'autonomie ; s'il est reconnu que la contre-révolution revêt la forme des populismes fascistes prétendument « antisystème » et faussement « décoloniaux » d'un Poutine et Xi Jimping, d'un Trump et Bolsonaro, d'un Milei et Modi, d'une Meloni et Netanyahu, le texte est néanmoins assez « hétérodoxe » vis-à-vis de certaines positions de la gauche française, et ne se prive d'ailleurs pas de critiquer les militants de gauche occidentaux en général, notamment sur la question de leur rapports aux réfugiés politiques dans leurs pays. L'exil est d'ailleurs un sujet très important, auquel est consacré un chapitre entier, ainsi que l'internationalisme conçu « par le bas », en opposition à la « solidarité » et à la coopération internationale, même multilatérale et non-gouvernementale, mais au contraire comme une entraide sur le modèle de la 'minga' (collaboration à la réalisation d'une tâche commune) à l'échelle mondiale. La conception de la révolution est aussi très originale, puisqu'il ne s'agit en aucun cas d'une conquête du pouvoir ni du remplacement d'une structure étatique et bureaucratique existante par son antagoniste, aussi révolutionnaire fût-elle, mais de formes originales et locales d'accession à l'autonomie. Par ailleurs, des combats transversaux inclusifs des luttes féministes, écologistes, LGBT, etc. trouvent toute leur place dans le Manifeste. Logiquement, la problématique de la non-violence ou au contraire de la nécessité éventuelle de la lutte armée ainsi que les conséquences de celle-ci sur la dynamique de la mobilisation et par rapport aux périls du soulèvement est également abordée en détail, conformément aux différentes expériences représentées. Ces dernières sont d'ailleurs très souvent invoquées à titre de preuve, ce qui constitue un argumentaire très intéressant pour un lectorat qui est habituellement peu informé sur la plupart de ces insurrections, même celles qui ont durée longtemps, comme au Soudan et dans de nombreux pays méso- et sud-américains. Un tel ancrage concret et contemporain, tout en redéfinissant les buts et les horizons des luttes anti-impérialistes et anti-capitalistes, contribue à en conférer un aspect beaucoup moins utopique que ce qu'on lit habituellement, en même temps qu'il hiérarchise la priorité de la menace dans la contre-révolution populiste qui apparaît effectivement imminente dans de nombreuses régions du monde dont nos pays européens. Il semble donc à la fois éthiquement juste et politiquement opportun de prêter toute notre attention à la parole des révolutionnaires rédacteurs de ce Manifeste, qui viennent de loin et de si nombreux horizons avec leurs expériences pour nous apporter un savoir, une analyse et des méthodes de résistance dont nous risquons fort d'avoir grand besoin bientôt... Table [et appel des cit.] - Nous reconnaître [cit. 1] - Naissance de notre force : Les marges à l'assaut du centre De la marge au peuple La chute du régime Le plan qui nous a manqué - Trouver le frein d'urgence : Derrière chaque fascisme gît une révolution manquée [cit. 2] Temps épuisés [cit. 2 suite] État d'urgence dans tous les États Trouver l'horizon [cit. 3] - Faire de l'exil une position d'attaque : Chemin mortifères Le front du pays d'arrivée [cit. 4] Multiplier les circulations [cit. 4 bis] - Internationalisme par le bas : Le problème de la « solidarité » L'entraide [cit. 5] Étendre la 'minga' à l'échelle du monde Feu à la Realpolitik, pour une tendresse révolutionnaire [cit. 6] - Chute de l'Empire : De quoi l'Occident est-il le nom ? Le problème de l'intervention militaire L'Empire survivra à l'Occident Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir Arrêter ce monde - Révolution ? : Tôt ou tard, il tombera [cit. 7] Rupture par insistance [cit. 7 suite] Le dilemme de l'organisation Choisir l'audace, mesurer les risques Défendre la révolution L'évidence du pouvoir populaire [cit. 8] - Recommencer : I. Créer un espace transnational de liaison II. Mutualiser et décupler nos moyens III. Consteller la planète de lieux amis IV. Donner corps à une culture révolutionnaire transnationale Entre l'improbable et le possible [cit. 9]

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Didjmix

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Où en sommes-nous de nos révolutions contemporaines ? Ce petit recueil est écrit par un collectif pour faire un point sur des révolutions récentes qui ont parfois permis un grand changement sans trop de victimes (Tunisie), parfois après un bain de sang (Syrie). Ou parfois avortent parce que rattrapper par les tenants de ce capitalisme galopant qui se maintient coûte que coûte, qui arrive à récupérer, minimiser, expliquer une folie passagère, alors que très certainement les maux sont profonds, qui créent de la frustration et donc de la colère saine d'abord (mais pour combien de temps ?). Pour les pouvoirs en place, ce sont toujours des terroristes qui veulent saccager, briser, anéantir. On parle trop souvent de la violence quand elle vient du bas, et on évite de parler de cette violence (sociale, fiscale, policière, économique) qui vient du haut - l'actualité en est pleine. Petit recueil très intéressant qui nous permet un focus sur ce qui manque, ce qui rate ou, au contraire, pourrait permettre de réussir la prochaine... révolution.

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ErnestLONDON

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 mois

Des révolutionnaires du monde entier, acteurs des soulèvements du début de ce siècle, se réunissent régulièrement. De leurs rencontres, appelées « Les Peuples Veulent », est née l’envie de « tirer le meilleurs de [leurs] échanges et de [leurs] expériences pour poser les bases d’une analyse de l’état des forces en présence et des enjeux de l’avenir proche », pour « se donner des objectifs à court, moyen et long terme ». (...) Cet éloge du « pouvoir populaire » par la construction d’un réseau et d’une culture révolutionnaires transnationaux, plus proche de la recherche expérimentale que de la théorie, est à la fois un manifeste en acte et un témoignage en pratique. Concret, pragmatique et réaliste. Article complet sur le blog :

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9782355222368
  • Collection ou Série
    ZONES
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    128
  • Dimensions
    208 x 142 mm

L'auteur

Collectif Les Peuples Veulent

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15,50 € Grand format 128 pages