S'adapter ou mourir : Le livre de Antoine Renand

Ambre a 17 ans lorsqu'elle s'enfuit de chez elle avec son copain, Adrien. Ensemble, ils font une halte chez Baptise, un homme qui a su écouter Ambre et qui les a invités à son domicile. Mais l'inconnu cache bien son jeu et séquestre Ambre chez lui en la violant régulièrement. Arthur a 40 ans, il écrit pour le cinéma mais ses films ne marche plus et sa femme le quitte. Contraint de se trouver un travail alimentaire, il se fait embaucher par Ménidas, une plateforme qui forme des modérateurs de réseaux sociaux. Leur rôle ? Visionner des vidéos et les modérer au besoin. Mais l'être humain est capable du meilleur comme du pire et les vidéos qui passent sous les yeux d'Arthur comportent de nombreuses horreurs. Afin de supporter ces images, il se lie d'amitié avec Yuna, Nico et Romain, d'autres modérateurs qui ont le même ressenti. Ils décident ensemble d'aller punir les créateurs de contenu violents. Au fil de leur quête, ils vont croiser le destin d'Ambre et de son tortionnaire car Arthur comme Ambre ont dû s'adapter... ou mourir. Pas vraiment convaincue ni par l'Empathie ni par Fermer les yeux, je n'attendais rien de ce roman. Et il m'a plu ! L'histoire est assez particulière et son déroulé assez étonnant, je ne m'attendais pas à la manière dont les événements se sont enchainés. Baptiste est un monstre mais paradoxalement, on finit par s'y attacher, surtout sur sa façon de se comporter avec Naomi. J'ai trouvé également le sujet des modérateurs de contenu assez original, même si on en a beaucoup parlé lorsque le grand public a découvert chat GPT. Et enfin, j'ai bien aimé l'évolution des différents personnages, tout est cohérent, les caractères bien travaillés. On retrouve toujours quelques allusions aux autres opus comme le nom de l'avocate ou la référence à Alpha. Bref, une lecture très agréable qui me donne envie de lire l'Empathie 2.

Ce roman à tout de suite su happer ma curiosité. Dès les premières pages on est plongés dans l'horreur de la jeune Ambre et de son copain et dans la vie d'Arthur en parallèle. Ces deux parties se suivent l'une l'autre sans forcément avoir de lien, jusqu'au moment M. Il y avait un petit côté voyeur et moyennement moral pour la partie d'Arthur qui donnait envie de continuer afin de savoir quelles types de vidéos il allait devoir supporter et modérer. L'auteur a réussi à nous embarquer dans la noirceur du monde de manière franche et directe, un peu à la manière de Maxime Chattam j'ai trouvé. J'avais hâte de voir quand les destins des deux personnages allaient se croiser et comment leurs histoires respectives allaient se terminer. Ce n'est pas forcément un roman facile à lire par son côté dérangeant et trash, mais je l'ai trouvé divertissant et prenant. Un très bon thriller, même si parfois je l'ai senti un peu décousu et peu profond dans les dialogues. Mais dans l'ensemble j'ai passé un bon moment de lecture (heureusement vu qu'il y a 600 pages).

Dans S'adapter ou mourir, l'auteur nous expose deux histoires en parallèle l'une de l'autre, et qui n'ont à priori aucun lien entre elles. Nous allons découvrir Ambre, une adolescente de 17 ans, qui décide de prendre la fuite avec son petit ami, pour vivre sa meilleure vie loin de sa mère. Elle a prévu toutes les étapes de leur parcours, notamment de faire une halte sur le trajet chez un ami qu'elle a rencontré sur Internet. Mais une fois sur place, Ambre comprend que quelque chose cloche chez cet homme, qui lui paraît différent de celui avec qui elle conversait pendant des heures sur Messenger. D'un autre côté, Arthur, 40 ans, est un réalisateur de films sur le banc de touche. Alors qu'il semble dépérir chaque jour un peu plus, incapable d'écrire la moindre ligne, sa femme décide de le quitter. Il trouve un travail de modérateur chez Ménidas, une entreprise sous-traitante pour un célèbre réseau social. Un job qui nécessite une formation poussée et un mental d'acier pour encaisser ce flot quotidien d'images et de vidéos violentes. Dans la plus grande confidentialité, isolé derrière son écran, il clique et supprime, tel un robot sans âme, sans émotions, pour tenir. « J'efface. Je signale. Et tout va bien dans le meilleur des mondes. » Depuis cette lecture, je songe souvent au rôle des modérateurs sur les réseaux sociaux. Peut-on vraiment leur laisser un tel poids sur les épaules ? À quel moment et dans quelle mesure doivent-ils intervenir ? Sans parler des règles parfaitement hypocrites sur lesquelles est basé leur travail. Je pense notamment au passage dans lequel on explique aux futurs modérateurs pourquoi il faut supprimer une oeuvre d'art contenant un nu. Hypocrite, quand on sait ce qui, à côté de ça, reste toléré par le réseau social en question. J'ai bien aimé les coulisses de la vie d'Arthur, même si j'ai frissonné face à cette réalité que je n'imaginais pas. Une réalité rendue moins pénible grâce à une bande de jeunes collègues avec lesquels ce dernier s'est lié d'amitié. Mais les choses vont dégénérer lorsqu'il commence à ne plus supporter tous ces dérapages et cette déviance humaine. Une seule idée, remettre de l'ordre dans ce monde de fous. Tout au long du roman, on se demande si les destins d'Ambre et d'Arthur finiront par s'entrechoquer, ou si ce sont simplement deux arcs narratifs qui n'ont qu'un seul objectif, parler de la violence, qu'elle soit frontale ou derrière un écran. Certains passages nous plongent dans la tête d'un véritable psychopathe et je dois dire que dans ces moments, la tension est à son comble. Chaque fois, je me suis demandée jusqu'où cet homme serait capable d'aller dans sa folie. Ses pensées sont tellement malaisantes que c'est parfois difficilement supportable. J'ai apprécié que l'histoire se déroule sur plusieurs années, cela étant, j'ai été étonnée par l'épilogue, qui dure assez longtemps et à propos duquel je me suis beaucoup interrogée. Ce qui est intéressant et terrifiant dans ce livre, c'est qu'il montre comment notre seuil de tolérance à la violence peut devenir plus haut, selon si nous y sommes confrontés régulièrement ou non. Si au départ on est facilement choqué par la violence, qu'elle soit verbale, physique ou psychologique, on finit par l'intégrer comme faisant partie plus ou moins du quotidien. On glisse vers une banalisation tout à fait dérangeante, on s'y habitue. Il serait grand temps que notre société se remette en question… Arthur, comme ses collègues, fait semblant de s'adapter à ce qu'il voit quotidiennement, mais on sent que ça le ronge de l'intérieur. Jusqu'à quand pourra-t-il tenir ? Je dois reconnaître que mon début de lecture a été particulièrement éprouvant, et pendant un moment, j'ai eu peur de ne pas pouvoir aller au bout de ce roman. Pourtant, étrangement, j'avais sans cesse envie d'y revenir. S'adapter ou mourir est un thriller particulièrement sombre, qui met en lumière une réalité sordide. Un livre prenant, qui soulève des questions pertinentes, mais qui nécessite d'être dans de bonnes conditions pour le lire. Il faut pouvoir prendre du recul, au risque de manquer d'air. Une lecture que j'ai néanmoins beaucoup aimée et qui m'a donné envie de me plonger dans « L'empathie ». Chronique détaillée sur le blog. Caroline - le murmure des âmes livres

• Encore une belle surprise de l'auteur, j'adore sa plume, elle est riche et attractive. Ici, on va suivre différents points de vue qui finiront, fatalement, par se rejoindre d'une façon inattendue. • Elle a 17 ans et s'enfuie de chez elle. Elle veut être libre. Accompagnée de son petit ami, elle fait escale chez un homme qu'elle n'a jamais rencontré, elle discute avec depuis des mois sur internet. Mais qui est-il vraiment ? • Il a 40 ans, réalisateur de films, en couple depuis des années mais les affaires vont mal et il se réduit à un job alimentaire : modérateur sur les réseaux sociaux. Sa mission ? Supprimer les vidéos les plus abjectes de la plateforme. • Le texte est assez étonnant, un concept original et ça a bien fonctionné. J'ai vraiment apprécié ma lecture. Bien que les sujets traités puissent heurter, c'était assez plaisant à lire et tout en fluidité. • Il ne se passe pas grand chose, les actions il y en a évidemment mais le rythme est plutôt slow. L'auteur a tout concentré sur le suspens et la latence. On n'a pas cette impression d'urgence. Mais l'entièreté de l'histoire reste tellement captivante. • C'était difficile de décrocher puisque le schéma narratif nous incite à chercher le lien entre deux points de vue qui n'ont, au premier abord, absolument rien à voir. J'ai trouvé ça cool et ingénieux de traiter sur les réseaux sociaux. Je vous recommande ce livre ! #x1f601 Bonne soirée #x2744#xNaN