Sève : Le livre de Olivier Gallien

J'avais été séduit et fasciné par le premier roman de cet auteur : Dans la neige ardente (Prix Bête Noire des Libraires 2022).. Voici donc le second, et si l'ambiance est radicalement différente, je suis encore une fois séduit par son talent. De quoi s'agit-il ? Ghjulia revient en Corse, elle est la dernière héritière de la famille Mondoloni. Venue faire le deuil de son frère aîné Antoine, elle est accueillie par Jean, un cousin un peu balourd, un peu écrivain. Elle retrouve avec émotion la maison familiale qu'elle a fuie depuis longtemps. Maison isolée en forêt. Et puis débarque Julie, ravissante jeune femme amie de Jean, un peu sauvageonne mais terriblement séduisante. Et puis, et puis.. quelques douilles de fusil sur le terrain autour de la maison. On est en Corse, on est chatouilleux sur le respect de la propriété. Et sur l'honneur. Et le respect des droits acquis. Les voisins Susini, le père et ses deux fils, sont des gens bruts de décoffrage et, sur un petit mensonge, la présence de deux chiens et un malentendu, la cohabitation va tourner au drame. Après une première moitié sereine et pleine de descriptions de la beauté du maquis, de cette île magnifique et des traditions locales, Olivier Gallien se sert de quelques clichés assumés pour nous entraîner dans une folle odyssée qui finira dans le sang. On s'en doute. C'est à la fois brutal et sensible. Ces deux femmes de générations différentes mais toutes deux ayant un rapport différent à la Corse sont diablement fortes. Et elles doivent faire face à des hommes plus que frustes... Une seconde moitié haletante mais qui donne envie d'aller découvrir et ressentir cette nature sauvage. La fin est abrupte.. et c'est bien. Et une question : après la dystopie angoissante et le thriller corse façon "Délivrance", où Olivier Gallien nous entraînera-t-il dans son 3e opus à paraître l'an prochain ?

J'ai rencontré Olivier Gallien à la Fnac de Bercy aux côtés de Lison Lambert, Olivier Bal et Henri Loevenbruck, il nous a parlé de son roman et j'ai été séduite. Déjà cela se passe en Corse, mais cette couverture m'a attirée, ce visage dissimulé sous de la paille... C'est un roman court, 180 pages, noir et immersif. Il m'a happée dès le début. Ghjulia revient en Corse, car son frère Antoine s'est suicidé quelques mois auparavant. Mais elle, c'est la Parisienne.Au divorce de ses parents elle est partie sur le continent avec sa mère alors que son frère est resté sur le. Elle retrouve son cousin Jean, qui habite dans la maison familiale et fait la connaissance de Julie, une jolie jeune flle qui serait une cousine éloignée. Mais ce retour n'est pas au goût de tous, et surtout pas de ses voisins, les Susini, le père Felice et ses 2 fils, qu'elle ira voir suite à la découverte de douilles près de la maison. Ghjulia se sent épiée, le danger rôde, gronde et les événements vont s'enchaîner avec violence. 6 personnages, un trio sympathique et un autre que l'on va détester dès leur apparition. Quel claque !! J'ai complètement adhéré à la plume d'Olivier ! Incisive, immersive, directe. Impossible de le lâcher, c'est un huis-clos prenant, angoissant et vraiment noir. Oubliez les belles plages, l'eau translucide, là vous êtes près de Sartène, au milieu du maquis, en 1993 ! Si vous aimez les fermes isolées, les cochons, les chiens, la chasse, les rustres, n'hésitez pas !

L'oxygène de cette vallée, c'est de la magie noire... De retour en Corse sur ses terres familiales, Ghjulia est accueillie par son cousin Jean, accompagné d'une jeune femme à la beauté hypnotisante. La joie des retrouvailles est de courte durée. Bientôt, Ghjulia se sent épiée, et des douilles de fusil apparaissent à proximité de la maison. Dans la torpeur d'une fin d'été caniculaire, les esprits s'échauffent et les perceptions se faussent. Les secrets profondément enfouis dans le maquis refont surface et la végétation environnante ne suffit plus à abriter Ghjulia du danger qui gronde. Sur ces terres arides, la mort rôde... Dans ce roman noir, Olivier Gallien s'attache à une héroïne rattrapée par un passé sombre et pesant jusqu'au final sanglant et lumineux. Il s'interroge sur les mécanismes qui entraînent une personne vers la violence presque malgré elle. L'auteur nous invite sur une île de Beauté dans ce qu'elle a de plus noire. Malgré quelques clichés, nous sommes entraîné dans cette intrigue saisissante, la beauté des paysages, la rudesse des sentiments, les sulfureuses relations de voisinage avec une famille d’autochtones aux mœurs d’un autre temps. Une vendetta dans le maquis, un roman sombre et oppressant jusqu’au final violent et lumineux.