Suite(s) impériale(s) : Le livre de Bret Easton Ellis

Dans ce suite(s) impériale(s) Bret Easton Ellis nous embarque 25 ans après les évènements de Moins que Zéro. Dans cette suite, on y retrouve Clay qui reviens à L.A après quelques temps passés du côté de New York. Il retrouve quelques connaissances et travaille sur un nouveau film "les auditeurs" mais surtout, il fait la connaissance de Rain : une jeune actrice ratée qui ferait tout pour avoir un rôle dans le film du réalisateur... Voilà pour le scénario, et pour le reste : on retrouve du très grand Easton Ellis avec son lot de personnages baignant dans un univers parsemé de drogue, d'alcool et de sexe, un Hollywood vu et vécut de l'intérieur où les soirées mondaines s'enchaînent. Roman noir, polar, ce Suite(s) Impériale(s) à ce côté un peu "halluciné" qui m'a beaucoup rappelé l'excellent Lunar Park et parfois, on se demande si certaines visions ou certains rêves de Clay sont des trips sous alcool et médicaments ou alors si l'on ne flirt pas avec le paranormal et le fantastique ? Suite(s) Impériale(s) se lit vite et très bien, que Bret Easton Ellis nous tient en haleine pendant ces quelques 230 pages que l'on tourne par automatisme, en voulant connaître la suite et jusqu'à quel point Clay va s'enfoncer dans les enfers...ou dans sa psychose ?

J'ai lu ce livre sans avoir lu le précédent et cela n'a pas gêné ma lecture. Plutôt adepte de la plume de Easton Ellis, de cette provocation continue, de ce parler très cru et d'une écriture narrative dense, avec peu de dialogue. Avec ce livre, tout y était ! Pourtant la sauce n'a pas pris. Et malgré un livre court, le temps m'a semblé bien long. Tous les personnages sont détestables. En bref, je suis passée complètement à côté de ce texte. Dommage. J'ai hâte de retrouver l'auteur dans un autre roman.

Cette histoire est présentée comme la suite de Moins que Zéro, en vérité on y retrouve les mêmes personnages devenus quadras : Clay, Blair, Julian, Trent et Rip, le personnage le plus trouble. Ce roman, certes sombre et captivant ne propose pas pour moi la même force que Moins que Zéro. J'ai trouvé la mise en situation un peu longue, il faut attendre la moitié du livre pour commencer à aborder la montée progressive de la tension vers l'horreur. Bret Easton Ellis construit comme souvent une plongée fascinante dans les méandres de ses personnages et notamment le narrateur, qui malgré un confort matériel demeurent complexes et torturés, évoluant dans un univers hollywoodien où les apparences règnent en maîtres. Jouant une nouvelle fois sur la superficialité et la quête de sens, la lecture reste à la fois dérangeante et addictive jusqu'au rebondissement final percutant. Son talent pour créer des atmosphères oppressantes et intrigantes reste entière mais n'arrive que dans la deuxième partie de ce roman.