Sur la route de Madison : Le livre de Robert James Waller

Il y a des romans qui avancent doucement, sans fracas, et qui finissent par bouleverser profondément. Sur la route de Madison est de ceux-là. Une histoire simple, contenue dans un bref laps de temps, mais qui soulève des émotions puissantes et durables. La rencontre entre Francesca, femme de fermier dans l’Iowa, et Robert Kincaid, photographe de passage, aurait pu céder aux clichés. Mais ici, tout est retenu, pudique, vrai. Ce qui touche, c’est cette lumière douce qui traverse chaque page. Une nostalgie sans pathos, une sensualité discrète, un dialogue entre deux solitudes qui se reconnaissent. Waller a l’élégance de ne pas trop en dire, de laisser les silences parler. L’amour y est vécu comme une évidence suspendue, en marge de la vie réelle, mais avec une telle intensité qu’il continue d’exister bien après les adieux. C’est un roman que je relis parfois les yeux embués, pour cette manière qu’il a de dire ce que l’on tait, de révéler ce que l’on n’ose qu’imaginer. Le film a su capter cette justesse, mais le livre conserve un parfum plus intime, plus fragile. Il parle de choix, de renoncement, mais aussi de mémoire. De ces moments rares où l'on entrevoit une autre vie possible, sans qu’elle efface celle qu’on mène.

J'ai découvert le film il y a peu, que j'ai trouvé magnifique et émouvant. Alors, en voyant le livre en librairie, je n'ai pas hésité longtemps. Bien sûr, je l'ai lu en voyant Clint Eastwood et Meryl Streep dans les personnages. C'est une belle lecture, qui effectivement m'a rappelé le film. J'ai préféré tout le passage de la rencontre et des deux premiers jours, qui finalement fait la majeure partie de l'ouvrage. A partir du moment où ils sont ensemble, eh bien, cela retombe un peu, finalement c'est l'anticipation qui est la plus intéressante. Il y a quelques bizarreries: notamment des longs monologues sortis de nulle part qui soudain alourdissent le texte (un peu cliché, aussi, "le dernier cow-boy", celui qui est appelé à disparaître), et les considérations métaphysiques autour des scènes d'amour. J'ai aussi un peu tiqué sur la lettre de la mère à ses enfants, à la fin (oui les enfants, j'ai couché avec cet homme dans toutes les pièces de la maison, absolument partout; et puis, je vous préviens, vous ne connaitrez jamais une telle passion, c'est impossible). Cela a un peu gâché mon impression générale, et du moins je suis contente que le film ait occulté et transformé cet aspect. Il s'agit en tout cas d'une belle lecture d'été, empreinte de nostalgie, qui ne laisse pas indifférent.

N’ayant jamais vu le film, je suis partie à l’aveugle pour cette lecture ! En lisant le résumé je comprenais bien que ce livre allait nous narrer l’histoire d’un amour impossible, mais je ne m’attendais pas à être autant bouleversée. Je suis ressortie de ma lecture pleurant à chaudes larmes. L’amour que partagent les deux protagonistes est un amour si fort qu’il est difficile à expliquer en une petite chronique, il faut vraiment lire le livre pour le comprendre. Ce qu’ils vivent c’est le grand amour, celui avec un grand A. Ce livre est assez court (moins de 200 pages), ainsi il peut être lu et vécu rapidement comme le temps que nos amoureux ont pu vivre ensemble. La grande romantique que je suis a été émue par cette histoire et je suis sûre qu'elle saura en émouvoir plein d'autres ! Je n’ai plus qu’à découvrir le film !

Un amour suspendu dans le temps En cherchant un titre à écouter en audio book, je suis tombée sur "La Route de Madison", livre qui adapté en film par Clint Eastwood. J'ai vu ce film il y a maintenant bien longtemps, mais je garde en mémoire les images de Meryl Streep et Clint Eastwood devant le fameux pont, lieu qui symbolise la réunion et l'amour naissant de deux personnages venus d'univers différents. C'est donc sans hésiter que je me suis lancée dans la lecture de cette émouvante histoire d'amour. J’ai mis un peu de temps à entrer dans l’histoire, sans doute parce qu’elle s’installe doucement, presque en silence… Mais une fois que la rencontre entre Francesca et Robert a eu lieu, j’ai été complètement happée par cette histoire d’amour à la fois brève et éternelle, intense et éphémère. J'ai été très touchée par le personnage de Francesca, une jeune Italienne tombée amoureuse d'un soldat américain lors de la Libération à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et qui après s'être mariée et avoir suivi son mari aux Etats Unis, s'est peu à peu retrouvée enfermée dans une vie monotone de fermière de l'Iowa. Prisonnière de la routine et des non-dits, figée dans une forme de résignation discrète, Francesca dissimule pourtant sous cette apparente tranquillité, une envie de liberté qui ne demande qu’à surgir. La rencontre avec Robert Kincaid, photographe de passage, fait éclore tout cela avec une pudeur bouleversante. Ce qui m’a plu, c’est justement cette tension : entre ce qu’on rêve de vivre et ce qu’on choisit de préserver. Le style, simple de l'auteur sert parfaitement cette histoire qui, sans être bavarde, dit l’essentiel. C’est un roman qui reste longtemps en tête après l’avoir refermé. Il parle de choix, de regrets, de moments suspendus. De ces instants minuscules qui peuvent bouleverser toute une vie.