Terreur : Le livre de Dan Simmons
Le 19 mai 1845, le HMS Erebus et le HMS Terror quittent l'Angleterre sous les vivats de la foule. Avec ces navires, le vénérable sir John Franklin entend enfin percer le mythique passage du Nord-Ouest. Mais à l'enthousiasme succèdent bientôt la désillusion, puis le drame... Mal préparée, équipée et dirigée, l'expédition se retrouve prisonnière des glaces et de la nuit polaire. La mort frappe. La maladie se répand. La faim, la mutinerie et la folie couvent. Et rôde une mystérieuse et terrifiante créature, incarnation des peurs ancestrales de l'homme face aux éléments.
Le 19 mai 1845, cent vingt-neuf hommes partaient pour un voyage au bout de l'enfer blanc. Combien en reviendront vivants ?
" Tout le livre, parsemé de descriptions hallucinantes de l'enfer blanc, à la fois terrifiant et poétique, est porté par un souffle qui en fait bien plus qu'un page turner accompli. "
Hubert Prolongeau – L'Obs
International Horror Guild Award du meilleur roman - 2008 ; Prix Bob-Morane du meilleur roman étranger - 2009.
De (auteur) : Dan Simmons
Traduit par : Jean-Daniel Brèque
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Mr47
• Il y a 2 mois
Dan Simmons, avec Terreur, réussit un coup de maître rare : transformer un événement historique méconnu en une fresque littéraire puissante, mêlant survival, roman d’aventure, horreur métaphysique et tragédie humaine. Loin d’un simple divertissement, ce roman est une exploration vertigineuse des limites de l’homme, de la civilisation, et du monde connu. Le point de départ est authentique : l’expédition Franklin de 1845, partie en quête du passage du Nord-Ouest, disparaît mystérieusement. Aucun survivant ne sera retrouvé. Simmons se saisit de cette énigme et en propose une relecture haletante, crédible et magnifiquement documentée. Il ne se contente pas de raconter ce qui aurait pu se passer : il l’incarne, il le fait vivre, dans toute sa brutalité et sa dimension tragique. Chaque détail technique, chaque coutume navale, chaque élément du quotidien des marins est minutieusement restitué. Cette exactitude historique renforce d’autant plus la tension, car le lecteur sait que tout est plausible – et que l’horreur peut venir de la nature comme de l’homme. Rarement un roman aura si bien rendu la sensation du froid, de la faim, de la peur. Le lecteur est immergé dans la glace, prisonnier de la banquise aux côtés des marins. L’immobilité, la claustrophobie, l’incommunicabilité… tout est ressenti avec une intensité rare. Le froid devient un personnage à part entière, hostile, omniprésent. Le corps souffre, l’esprit vacille. Cette immersion est rendue possible grâce à une écriture à la fois ample et précise. Simmons sait ralentir pour peindre un paysage, un regard, une sensation, puis accélérer sans prévenir, dans des scènes de tension presque insoutenables. La créature surnaturelle qui rôde – le Tuunbaq – n’est pas un simple monstre. Elle incarne des forces bien plus vastes : la peur de l’inconnu, la punition divine, ou encore l’impossibilité de la conquête totale de la nature par l’homme blanc. Elle peut être lue comme une manifestation de la culpabilité coloniale, ou comme une réponse spirituelle du Grand Nord à l’invasion occidentale. Le roman ne donne jamais de réponse définitive sur la nature exacte de cette présence. Et c’est précisément ce qui le rend si puissant : Simmons insuffle au roman une dose de mystère irréductible, presque sacrée. L’un des grands triomphes de Terreur est la richesse de ses personnages. Francis Crozier, capitaine tourmenté, irlandais marginalisé dans une marine anglaise élitiste, est un personnage d’une grande profondeur. Alcoolique, mais lucide, courageux sans héroïsme aveugle, il incarne la résistance morale dans un monde qui s’effondre. Fitzjames, Blanky, Goodsir, Irving… tous ont une voix distincte. Tous luttent contre eux-mêmes, contre le désespoir, contre les autres. Le médecin Harry Goodsir, en particulier, est bouleversant dans sa quête de vérité et de dignité humaine jusqu’au bout. Et puis il y a Hickey. Ce personnage est une trouvaille géniale : un mutin d’une froide intelligence, manipulateur, presque démoniaque. Mais Simmons ne le caricature jamais. Hickey est aussi le produit d’un système – celui d’une société impitoyable, qui crée ses propres monstres. Il est une figure du chaos, du nihilisme, et du retournement total des valeurs humaines. Au fil des pages, Terreur devient bien plus qu’un récit de survie : il devient une méditation sur la chute de la civilisation. L’ordre naval rigide s’effrite, les règles de la morale s’effondrent, la foi se fissure. Simmons interroge la nature de l’humanité quand elle est privée de confort, de repères, de futur. Que reste-t-il ? La violence ? La foi ? Le sacrifice ? L’animalité ? Ou bien quelque chose d’autre, de plus primitif et de plus sacré ? Le roman pose aussi des questions essentielles : la connaissance (scientifique, géographique) est-elle une forme d’arrogance ? Le progrès justifie-t-il les sacrifices humains ? Peut-on conquérir un territoire qui ne veut pas être conquis ? L’homme occidental peut-il vraiment comprendre ce qu’il détruit ? Le dernier acte du roman prend une tournure plus spirituelle, presque chamanique. Simmons ose une fin poétique, contemplative, ancrée dans les mythes inuit. Ce choix narratif, audacieux, apporte une profondeur nouvelle au récit. Il ne s’agit plus seulement de survivre, mais de se transformer, de comprendre, d’accepter un autre ordre du monde. Cette fin a pu dérouter certains lecteurs. Mais pour ma part, elle est magistrale : elle clôt le roman non par une réponse, mais par une élévation. Terreur est un livre total. À la croisée du roman historique, du fantastique, du récit d’aventure et de la tragédie existentielle, il dépasse les genres pour proposer une expérience de lecture rare, presque initiatique. C’est un roman qui glace, qui bouleverse, qui interroge – et qui hante longtemps après l’avoir refermé. Une œuvre exigeante, mais d’une richesse inouïe. Un chef-d’œuvre contemporain, et peut-être, tout simplement, l’un des plus grands romans d’aventure jamais écrits.
Mr47
• Il y a 2 mois
Dan Simmons, avec Terreur, réussit un coup de maître rare : transformer un événement historique méconnu en une fresque littéraire puissante, mêlant survival, roman d’aventure, horreur métaphysique et tragédie humaine. Loin d’un simple divertissement, ce roman est une exploration vertigineuse des limites de l’homme, de la civilisation, et du monde connu. Le point de départ est authentique : l’expédition Franklin de 1845, partie en quête du passage du Nord-Ouest, disparaît mystérieusement. Aucun survivant ne sera retrouvé. Simmons se saisit de cette énigme et en propose une relecture haletante, crédible et magnifiquement documentée. Il ne se contente pas de raconter ce qui aurait pu se passer : il l’incarne, il le fait vivre, dans toute sa brutalité et sa dimension tragique. Chaque détail technique, chaque coutume navale, chaque élément du quotidien des marins est minutieusement restitué. Cette exactitude historique renforce d’autant plus la tension, car le lecteur sait que tout est plausible – et que l’horreur peut venir de la nature comme de l’homme. Rarement un roman aura si bien rendu la sensation du froid, de la faim, de la peur. Le lecteur est immergé dans la glace, prisonnier de la banquise aux côtés des marins. L’immobilité, la claustrophobie, l’incommunicabilité… tout est ressenti avec une intensité rare. Le froid devient un personnage à part entière, hostile, omniprésent. Le corps souffre, l’esprit vacille. Cette immersion est rendue possible grâce à une écriture à la fois ample et précise. Simmons sait ralentir pour peindre un paysage, un regard, une sensation, puis accélérer sans prévenir, dans des scènes de tension presque insoutenables. La créature surnaturelle qui rôde – le Tuunbaq – n’est pas un simple monstre. Elle incarne des forces bien plus vastes : la peur de l’inconnu, la punition divine, ou encore l’impossibilité de la conquête totale de la nature par l’homme blanc. Elle peut être lue comme une manifestation de la culpabilité coloniale, ou comme une réponse spirituelle du Grand Nord à l’invasion occidentale. Le roman ne donne jamais de réponse définitive sur la nature exacte de cette présence. Et c’est précisément ce qui le rend si puissant : Simmons insuffle au roman une dose de mystère irréductible, presque sacrée. L’un des grands triomphes de Terreur est la richesse de ses personnages. Francis Crozier, capitaine tourmenté, irlandais marginalisé dans une marine anglaise élitiste, est un personnage d’une grande profondeur. Alcoolique, mais lucide, courageux sans héroïsme aveugle, il incarne la résistance morale dans un monde qui s’effondre. Fitzjames, Blanky, Goodsir, Irving… tous ont une voix distincte. Tous luttent contre eux-mêmes, contre le désespoir, contre les autres. Le médecin Harry Goodsir, en particulier, est bouleversant dans sa quête de vérité et de dignité humaine jusqu’au bout. Et puis il y a Hickey. Ce personnage est une trouvaille géniale : un mutin d’une froide intelligence, manipulateur, presque démoniaque. Mais Simmons ne le caricature jamais. Hickey est aussi le produit d’un système – celui d’une société impitoyable, qui crée ses propres monstres. Il est une figure du chaos, du nihilisme, et du retournement total des valeurs humaines. Au fil des pages, Terreur devient bien plus qu’un récit de survie : il devient une méditation sur la chute de la civilisation. L’ordre naval rigide s’effrite, les règles de la morale s’effondrent, la foi se fissure. Simmons interroge la nature de l’humanité quand elle est privée de confort, de repères, de futur. Que reste-t-il ? La violence ? La foi ? Le sacrifice ? L’animalité ? Ou bien quelque chose d’autre, de plus primitif et de plus sacré ? Le roman pose aussi des questions essentielles : la connaissance (scientifique, géographique) est-elle une forme d’arrogance ? Le progrès justifie-t-il les sacrifices humains ? Peut-on conquérir un territoire qui ne veut pas être conquis ? L’homme occidental peut-il vraiment comprendre ce qu’il détruit ? Le dernier acte du roman prend une tournure plus spirituelle, presque chamanique. Simmons ose une fin poétique, contemplative, ancrée dans les mythes inuit. Ce choix narratif, audacieux, apporte une profondeur nouvelle au récit. Il ne s’agit plus seulement de survivre, mais de se transformer, de comprendre, d’accepter un autre ordre du monde. Cette fin a pu dérouter certains lecteurs. Mais pour ma part, elle est magistrale : elle clôt le roman non par une réponse, mais par une élévation. Terreur est un livre total. À la croisée du roman historique, du fantastique, du récit d’aventure et de la tragédie existentielle, il dépasse les genres pour proposer une expérience de lecture rare, presque initiatique. C’est un roman qui glace, qui bouleverse, qui interroge – et qui hante longtemps après l’avoir refermé. Une œuvre exigeante, mais d’une richesse inouïe. Un chef-d’œuvre contemporain, et peut-être, tout simplement, l’un des plus grands romans d’aventure jamais écrits.
SpiritedRadishSpirit
• Il y a 5 mois
Eprouvant ! C'est un mot qui s'appliquerait bien à ma lecture de Terreur. Si comme moi vous n'êtes pas un.e habitué.e du genre, je pense qu'il est intéressant de garder à l'esprit que vous ne serez probablement pas dans les bonnes dispositions qui vous ont fait envisager de démarrer un roman ouvertement dur tout au long de la lecture des + de 1000 pages de l'ouvrage ! Mais - et ma note finale en témoigne - ce récit est aussi passionnant qu'éprouvant, et je ne peux que le recommander à tout lecteur attiré par le contenu de la quatrième de couverture. L'atmosphère est INCROYABLE, et j'ai pour ma part une pensée particulière pour la pugnacité dont font preuve certains des personnages introduits - trait de caractère qui m'a fait ressentir un sentiment d'admiration, voire d'émerveillement pendant une bonne partie de ma lecture.
SpiritedRadishSpirit
• Il y a 5 mois
Eprouvant ! C'est un mot qui s'appliquerait bien à ma lecture de Terreur. Si comme moi vous n'êtes pas un.e habitué.e du genre, je pense qu'il est intéressant de garder à l'esprit que vous ne serez probablement pas dans les bonnes dispositions qui vous ont fait envisager de démarrer un roman ouvertement dur tout au long de la lecture des + de 1000 pages de l'ouvrage ! Mais - et ma note finale en témoigne - ce récit est aussi passionnant qu'éprouvant, et je ne peux que le recommander à tout lecteur attiré par le contenu de la quatrième de couverture. L'atmosphère est INCROYABLE, et j'ai pour ma part une pensée particulière pour la pugnacité dont font preuve certains des personnages introduits - trait de caractère qui m'a fait ressentir un sentiment d'admiration, voire d'émerveillement pendant une bonne partie de ma lecture.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Fantastique & Fantasy
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- EAN
- 9782266191173
-
- Collection ou Série
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- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 1056
-
- Dimensions
- 179 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
12,90 € Poche 1056 pages