Très brève relation de la destruction des Indes : Le livre de Bartolomé de las Casas

Poche

La Découverte

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Soixante ans après le premier voyage de Christophe Colomb, Bartolomé de Las Casas, religieux dominicain, rédige à l'usage du souverain espagnol un réquisitoire contre la colonisation dans les premiers territoires conquis d'Amérique : Cuba, Hispaniola (Saint-Domingue), les Antilles, le Mexique, la Nouvelle-Grenade...
Il dénonce les atrocités, la cupidité et le cynisme des conquérants, la nocivité du système d'exploitation, du partage des terres et des hommes en encomiendas. Bartolomé de Las Casas ne sera pas écouté, et la " destruction des Indes " s'achèvera par la quasi-extermination des Indiens, avec pour conséquence l'importation d'esclaves d'Afrique.
Las Casas reste dans l'histoire de l'Amérique comme le premier défenseur des Indiens opprimés. Et son œuvre demeure un document unique, une source de première main, un réquisitoire parfois insoutenable.

De (auteur) : Bartolomé de las Casas
Traduit par : Fanchita Gonzalez-Batlle
Préface de : Roberto Fernandez Retamar

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" Ce petit livre-là vous plante définitivement une épine dans le cœur. Avec quatre siècles d'avance, un rapport d'Amnesty International : même ton précis, même souci d'accumuler détails et exemples. "

TÉLÉRAMA

" Texte court et foudroyant où se dominicain dénonce l'holocauste perpétué au nom du Christ et de l'or, et témoigne le premier de la dignité du " sauvage ". "

L'EXPRESS

PRESSE

Avis Babelio

finitysend

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

Las Casas est un moine dominicain titulaire de la prêtrise. En 1550 il est de retour en Espagne après avoir été confronté aux pires avanies subies par les amérindiens en Mésoamérique. Avanies dont il fut un témoin au premier rang. Fondamentalement il pense les amérindiens comme des êtres humains. Le monde amérindien a certes subit un choc microbien qui a causé un effondrement démographique immense. Un effondrement qui a détruit des états et qui a amputé tristement des cultures humaines. Une morsure dans le vif…. Mais une terrible violence sans limites, inhumaine et bestiale a aussi frappée les habitants originaires du nouveau monde. Las Casas est outré et scandalisé. Il est humainement choqué aussi. Son récit vise à témoigner et à édifier et il a l'ambition de sauver tout ce qui reste d'un monde ravagé par la cupidité. C'est un réquisitoire qui aura des conséquences juridiques importantes mais sur le terrain l'injustice et l'appât du gain feront malgré tout tellement de ravages. C'est un texte qui est écrit d'une manière éloquente avec un langage qui dit clairement les choses sans exagérations grandiloquentes et outrées. C'est un père dominicain qui parle et le récit est donc naturellement très chrétien ce qui ne l'empêche pas d'atteindre un sommet éthique. Le récit permet de peser l'horreur et de découvrir le système de l'Encomienda et aussi la faiblesse de la monarchie espagnole dans ces territoires ou elle a réellement tentée de protéger ces nouveaux sujets de la couronne. Le texte est puissant il se place au niveau de l'éthique qui est brisée quand on la confronte au registre factuel. Il place l'inhumanité au niveau des tortionnaires et non sur des victimes qui sont innocentes selon divers registres et qui essentiellement ne sont pas déshumanisées. Les amérindiens sont cependant essentialisés et ils possèdent une innocence qui est ontologique selon l'auteur qui n'en fait donc pas que des victimes … Dieu les a fait innocents et on est presque au jardin d'Eden avant la pomme. Rousseau avec son bon sauvage ne viendrait pas le démentir. C'est un autre intérêt historique de la » Relacion » que de permettre de mesurer comment s'élabore le mythe du bon sauvage en Europe. Une vision au coeur de la vision européenne des » indigènes » pour quelques siècles avant de se détériorer ultérieurement. L'auteur va jusqu'à chiffrer le préjudice avec son estimation de 12 millions de morts . Il avance que tous ces meurtres était dus à une quête de "l'or" quasi hallucinatoire et immorale avec la faute morale du péché véniel de la cupidité qui la surdétermine et qui la définie. Les «Indiens» sont placés dans une innocence ontologique et leurs meurtriers dans une immoralité absolue et dans un péché capital. Las Casas menace toute l'Espagne du courroux divin car « l'or « des Amériques a irrigué toute l'Espagne et ainsi délayé et reparti la culpabilité . "Et je crois qu'en punition de ces oeuvres impies, scélérates et ignominieuses, si tyranniquement et sauvagement perpétrées, Dieu foudroiera l'Espagne de sa fureur et de son ire, s'il est vrai que toute l'Espagne, peu ou prou, a pris sa part des sanglantes richesses violemment usurpées au prix de tant des ruines et d'exterminations.» L'auteur met le paquet et c'est un grand moment d'histoire à découvrir absolument et je laisse pour finir la conclusion à Las Casas : «Toutes les nations du monde sont composées d'hommes: tous ont leur intellect, leur volonté et leur libre arbitre, puisqu'ils sont faits à l'image de Dieu.» Aussi abordable qu'un bon roman et à lire absolument à mon humble avis complètement prétentieux et misérable.

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L'auteur

Bartolomé de las Casas

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