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Par Robert Laffont, publié le 07/11/2023

3 questions à Pauline Bilisari

L'autrice vous dévoile ses choix éditoriaux pour la création de son recueil !

Plongez dans le nouveau recueil de poèmes illustrés « Ma Maison en fleurs ».

Pauline Bilisari y parle du rapport à soi, au corps, et à tout ce que l'on est. 

1. Si vous deviez trouver 3 mots pour décrire votre recueil, vous choisiriez quoi ? Et pourquoi ?

Sensibleintime et thérapeutique peut-être ?

C’est toujours difficile de résumer un livre, des mois de travail, des milliers de larmes, en seulement quelques mots.

Mais sensible, parce que c’est ce que ce livre est, et ce que je suis : une grande hypersensible, aux émotions toujours à vif, à fleur de peau, avec une sensibilité qu’un rien écorche et déchire. Parce que dans ce recueil, je prends le parti de ne rien cacher de toute la palette d’émotions qui me traversent et que le monde nous demande sans cesse de taire. Sensible aussi, parce que j’ai tenté d’y retranscrire ma capacité à m’émouvoir de tout, trouver le beau même dans la douleur, et peut-être aussi faire jaillir la lumière des plus sombres instants de l’existence.

Intime, parce que je crois qu’un livre peut difficilement l’être plus qu’un recueil de poésie, empli de poèmes souvent écrits de façon totalement instinctive, alors que les émotions me submergeaient entièrement. Tant de poèmes écrits au travers de mes larmes, tant de ces pages écrites la nuit, quand tout revenait avec tellement de force. Intime, parce que lire ce recueil, c’est me lire, moi, mes peines, ma souffrances, mes secrets, mes combats et ma résilience aussi, même lorsque je ne savais pas la reconnaître. Tout est conté entre les lignes de ce livre.

Et thérapeutique, pour moi avant tout, puis pour mes lecteur·ices, je l’espère de tout mon cœur. J’ai un rapport fusionnel avec chacun des livres que j’écris, parce qu’ils évoquent tous un moi différent, une période nouvelle de ma vie, de nouveaux combats, qu’il a fallu mener, souvent malgré moi, et dont j’ai su me relever alors que je n’aurais jamais pensé être capable de le faire. Je l’ai écrit dès les premières lignes : ce livre, je ne voulais pas l’écrire, mais j’en avais un besoin fou. Il m’a relevée et aidée à reprendre vie, alors thérapeutique oui, parce que je ne sais pas où je serais sans lui, et que c’est que c’est tout ce que je souhaite qu’il soit pour les personnes qui le liront.

 

2. Pourquoi avoir choisi d’illustrer votre recueil ?

Quoi de plus doux qu’un recueil de poèmes illustré d’une symbolique toute singulière ?

J’ai choisi de faire illustrer ce livre pour la douceur, l’émotion que procure l’alliance entre poèmes et dessins, mais surtout, j’ai choisi de faire illustrer ce recueil parce que je voulais avoir la chance de travailler de nouveau avec ma sœur, Camille.

Ma sœur est une part immense de moi, c’est l’une des personnes que je préfère dans ce monde, deux personnalités différentes, et pourtant si semblables à la fois. Et je voulais qu’on salue son travail, je voulais mettre en avant l’un de ses multiples talents à elle, parce qu’elle le mérite, et parce que si je dois toucher du doigt la lumière, je veux la partager avec elle.

Camille est l’une des personnes qui me connaît le mieux dans ce monde, l’une des seules auprès de qui je n’ai jamais eu à me cacher, dissimuler mes émotions débordantes, eu peur de parler ou de m’exprimer en toute honnêteté. Elle me comprend là où si peu le font vraiment, et pour cette raison, je n’aurais souhaité travailler avec personne d’autre qu’elle à mes côtés.

Alors l’illustration de ce livre, d’un œil extérieur, on y verra la douceur, la complétude d’un bel objet. Mais quand on connaît son histoire, c’est la plus belle des symboliques de ce recueil : parce qu’il allie le travail poétique de deux sœurs qui cherchent à guérir de leurs démons, et qui ont choisi de le faire ensemble.

 

3. Quels messages souhaitez-vous passer à travers vos poèmes ?

Je voudrais passer le message que l’on peut se relever de tout, même du pire. Que l’on porte en soi tellement plus de force et de résilience que l’on ne s’en persuade chaque jour. Et que même si l’incendie emporte tout sur son passage et qu’on se perd dans le noir, on peut rebâtir notre maison, et l’orner des plus belles fleurs.

J’ai conscience que ce livre est rude, loin d’être gai, il est sans doute même le plus difficile que j’aie eu à écrire jusqu’à présent, mais je crois que c’est aussi le plus lumineux, dans un certain sens. Et j’aimerais que ce soit ce que retiennent mes lecteur·ices de mes poèmes : la lumière, la résilience que l’on porte en soi même lorsqu’on l’oublie. Ce livre aurait pu porter ce titre : résilience. Parce qu’elle était là, cette force, même dans le noir, même dans les jours les plus sombres, même lorsque j’aurais voulu tout arrêter, elle était là. Et elle est en chacun de nous. Elle est là, même quand on ne la voit pas.

La seule personne avec laquelle on vivra tout au long de notre vie, c’est nous. De mon côté, j’ai enfin compris que cette vie, je n'avais plus envie de la passer à me haïr de tout mon être, et j’espère que ceux qui me liront comprendront à leur tour qu’ils méritent tellement plus que tout ça.

 

Lisez les premières pages du recueil : 

Ma Maison en fleurs
La seule personne avec laquelle on vivra tout au long de notre vie, c’est nous.

Ma maison en fleurs, c’est l’intimité et la difficulté d’être au monde parfois. C’est l’idée que l’on reste sa propre maison, même dans l’incendie. Pauline Bilisari y parle du rapport à soi, au corps, et à tout ce que l’on est. Elle écrit la santé mentale, la souffrance de vivre, et la force que l’on porte en soi, même lorsqu’on l’oublie. Elle y conte la puissance avec laquelle on peut se haïr, mais surtout la façon dont on peut apprendre à se connaître, s’accepter, et peut-être même finir par s’aimer, un jour.

"Le chemin est long, semé d’embûches, je le parcours moi-même encore, mais je vous confie mon cœur, dans sa vulnérabilité, sa sensibilité à fleur de peau, et sa résilience."

Robert Laffont

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