Lisez! icon: Search engine
Par Perrin, publié le 08/11/2018

Huit livres pour mieux comprendre la Grande Guerre

Si le 11 novembre est l’occasion de célébrer l’armistice de la Grande Guerre, il a, cette année, une résonance toute particulière puisque 2018 marque son centenaire. Pour commémorer les 100 ans de la fin de ce premier conflit mondial, les éditions Perrin vous proposent une sélection de huit livres afin de mieux l’appréhender et le comprendre, à travers ses évènements marquants ou ses grands stratèges.

1. 1914-1918. L’intégrale, de Jean-Yves Le Naour

 

Offrant une synthèse dynamique des événements, Jean-Yves Le Naour restitue au galop de sa plume ces effroyables années de guerre, cinq années de malheur au plus près du quotidien des Français. Alternant les points de vue d’en haut et d’en bas, s’attachant aux rumeurs comme aux faits établis, au ressenti aussi bien qu’au vécu, l’auteur livre un récit haletant des cinq ans qui ont changé le monde. Centré sur l’être humain au cœur de ce drame mondial, voici le roman vrai et la saga épique de la Grande Guerre. Un récit vivant, poignant, qui mêle avec brio faits, sentiments et réalités de la guerre.


2. La Grande Guerre, de François Cochet

 

La guerre de 1914-1918 ouvre tragiquement le xxsiècle, souvent nommé le « siècle de la guerre ». Mais ce conflit n’a pas soudainement éclaté à l’été 1914 pour s’interrompre aussi brutalement en 1918 : il s’inscrit mentalement dans des comportements issus d’un long xixsiècle, tout autant qu’il innove et ouvre la voie aux affrontements du xxsiècle. Sondant les mentalités, l’action des chefs comme des humbles, des civils comme des militaires, interrogeant les attitudes autant de ceux qui décident que de ceux qui vivent la guerre dans le froid des usines ou des tranchées, l’auteur envisage toutes les dimensions – militaires, économiques, sociales et politiques – de ce conflit. Il aborde aussi bien le monde des combattants que celui des arrières, les fronts européens qu’asiatiques ou africains. Synthèse d’ampleur, l’ouvrage répond à toutes les questions que l’on peut se poser sur cet affrontement parfois dantesque.


3.
La Discorde chez l’ennemi, de Charles de Gaulle, présentation d’Hervé Gaymard

 

Premier livre publié par un quasi inconnu, le capitaine Charles de Gaulle, en 1924, La Discorde chez l’ennemi est un essai d’histoire immédiate, le seul d’envergure consacré aux causes profondes et directes de l’effondrement du Reich wilhelmien. L’auteur explique et raconte les dissensions au sommet, les erreurs stratégiques et diplomatiques, comme la guerre sous-marine à outrance ; enfin la crise militaire et politique entraînant la déroute de l’automne 1918, conclue par la chute de Guillaume II et l’armistice du 11 novembre. D’emblée, l’écrivain perce sous l’historien et le politique derrière le militaire, comme le souligne Hervé Gaymard, ancien ministre et président du conseil départemental de la Savoie, dans sa présentation inspirée qui introduit l’ouvrage.


4. Pétain, de Bénédicte Vergez-Chaignon

 

Ce que l’on sait du maréchal Pétain se résume souvent à Vichy, sa rivalité avec de Gaulle, Verdun, sa condamnation à mort, sa réputation d’homme à femmes. On trouvera ici une biographie très complète, nourrie d’éléments nouveaux, qui met en perspective la trajectoire lente mais extraordinaire d’une personnalité d’apparence mystérieuse. Pétain l’orphelin fut d’abord un jeune homme sportif, épris d’études et d’enseignement. Août 1914 changea sa destinée : en quatre ans, le colonel à la veille de la retraite devient le chef des armées françaises. Dès lors se met en place un lien particulier avec les Français, qui durera jusqu’à l’été 1944, et parfois après. A la fois politique, militaire, intellectuel et physique et psychologique, le portrait évolutif auquel aboutit l’auteur est bien différent des images d’Epinal en noir et blanc.


5. Foch, de Jean-Christophe Notin

 

Dans ce livre, l’auteur entreprend de reprendre chacune des étapes de la carrière du maréchal en tentant de démêler le mythe de la réalité. Ce long travail de tri lui permet de dégager un portrait beaucoup plus balancé. C’est ainsi que les enseignements de Foch à l’Ecole de guerre apparaissent avoir programmé la défaite de 1914 plus que prévu la victoire de 1918. Sa conduite de la bataille, particulièrement dans les trois premières années, est émaillée de désobéissances et d’imprudences. Mais si Foch pouvait être hautain, borné, confus, il était aussi fédérateur, clairvoyant et inspirant. A lui seul, il a semblé porté cinq ans durant l’espoir inextinguible de la victoire. L’auteur analyse également, de manière inédite et approfondie, l’influence exercée par Foch, pendant, mais aussi après la conférence de la Paix où son obstination menaça de couper la France du reste de ses alliés.


6. Clemenceau, de Michel Winock

 

Georges Clemenceau fut l’homme aux quatre visages : le Tigre qui fait tomber les ministères, le dreyfusard qui mène pendant neuf ans le combat du droit et de la justice, le premier flic de France qui, trois ans durant, dirige d’une main de fer le ministère de l’Intérieur, enfin le Père la Victoire qui conduit le pays à l’armistice avec l’Allemagne. Ce radical, d’abord haï par la droite pour son anticléricalisme, puis par la gauche pour son sens de l’ordre et sa lutte contre le pacifisme, est un homme apparemment contradictoire, qui se définissait lui-même comme un « mélange d’anarchiste et de conservateur ». Du premier, il avait la passion de la liberté, la philosophie individualiste. Du second, l’amour de la patrie, le respect de la propriété, une certaine forme de pessimisme – celui de l’homme d’action – sur la nature humaine.

 

7. Les révolutions russes 1905-1917, de Richard Pipes

 

Fort de son exceptionnelle connaissance de la société russe, des mouvements de pensée, des partis, et de tous les acteurs auxquels il consacre des portraits aussi substantiels que talentueux, l’historien nous invite à un voyage de quinze ans au cœur de l’histoire d’un empire chancelant, secoué par la révolution de 1905 avant d’être emporté dans la tourmente de la Première Guerre mondiale. Brillant analyste, mais aussi puissant conteur, l’auteur nous emporte au cours des chocs successifs que subit l’autocratie, empêtrée dans ses nombreuses contradictions. Face à elle, les oppositions s’orchestrent et se radicalisent, les libéraux cédant le pas face aux radicaux, au sein desquels les bolcheviks sont les moins nombreux mais les plus soudés et déterminés. La seconde partie de l’ouvrage raconte la conquête par effraction et l’exercice du pouvoir par les partisans de Lénine dans un contexte où la débâcle militaire coïncide avec la guerre civile naissante. Un grand récit au service d’une démonstration implacable et qui n’a jamais été dépassé.

 

8. 1917, l'année qui a changé le monde, de Jean-Christophe Buisson

 

Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, à Ekaterinbourg, Nicolas II est assassiné avec toute sa famille par les bolcheviks. Cette exécution, d’une sauvagerie inédite, marque le dernier terme d’un chemin de croix qui a commencé avec l’abdication forcée du tsar début mars 1917. Tour à tour surveillé puis détenu dans son palais de Tsarskoïe-Selo, à Tobolsk puis à Ekaterinenbourg, le dernier tsar a connu un des destins les plus tragiques de l’histoire, évoquant celui de Louis XVI auquel il a souvent été comparé. Or, on dispose d’un document exceptionnel pour l’appréhender : son journal intime, tenu quasi quotidiennement et dont sont, dans ce livre, publiées les pages cruciales de décembre 1916 à ses derniers jours. S’il s’agit pour l’essentiel d’une éphéméride récapitulant son triste quotidien, le texte n’en contient pas moins certaines notations personnelles et délivre de nombreux détails sur ses contemporains, sa famille et ses geôliers, ainsi que sur les conditions de plus en plus drastiques de sa détention. Pour enrichir ce document, Jean-Christophe Buisson a signé une préface inédite et une postface constituée d’une version revue de l’excellent chapitre qu’il a consacré à l’exécution du tsar dans Assassinés.

Perrin

Lisez maintenant, tout de suite !