RÉSUMÉ
En 1769, au pied de la cordillère des Andes, un groupe de voyageurs partis pour traverser le continent se perd en Amazonie. Tous meurent les uns après les autres. Sauf une femme. Après avoir marché seule dans la forêt pendant on ne sait combien de temps, elle est trouvée sur la berge d’une rivière par quelques Indiens christianisés. C’est Doña Isabel, une Péruvienne de la haute société, réputée pour sa beauté.
L’histoire, authentique, est connue par le récit qu’en a fait son mari : Jean des Odonais. Celui-ci attendait Doña Isabel à Cayenne, donc à l’autre bout de l’Amazone. « Si mon épouse a pu survivre dans de telles conditions, écrit-il, c’est parce qu’elle était soutenue par le violent désir qu’elle avait de me revoir, après vingt ans de séparation. » Autrement dit par l’amour.
Ce récit, un homme n’y croit pas : Charles de La Condamine. Il connaît bien Jean et Isabel : ils ont été ses compagnons de voyage vingt ans plus tôt, dans les Andes, où La Condamine dirigeait une expédition scientifique envoyée par le roi de France.
C’est pendant cette expédition que Jean avait rencontré Isabel, et qu’il l’avait épousée alors qu’elle avait treize ans. À la fin de l’expédition, Jean était parti s’installer à Cayenne, mais, disait-il, sans jamais renoncer à faire venir son épouse. Vingt ans avait ainsi passé, jusqu’au jour où Isabel avait entrepris de traverser l’Amérique pour le rejoindre.
La Condamine mène l’enquête : pour découvrir ce que cachent les mensonges évidents du récit de Jean, il se rend dans la petite ville du Berry où les deux époux se sont retirés à leur retour en France. Là, dans une jolie demeure provinciale, il interroge Jean sans relâche pendant un jour et une nuit, mais sans pouvoir rencontrer Doña Isabel, qui refuse de le revoir et reste invisible.
C’est l’occasion d’évoquer leurs souvenirs de jeunesse : aventures dans les Andes, fortunes et infortunes, rencontres avec Doña Isabel, amours... Puis Jean raconte le voyage de Doña Isabel, sa perdition, le drame, son invraisemblable survie en forêt...
Finalement, Doña Isabel se montre à La Condamine et lui livre ses confidences sous forme de plusieurs récits en manière de contes, qui, peu à peu, permettent à l’enquêteur de formuler l’hypothèse la plus probable. On comprend alors pourquoi Doña Isabel a menti.