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La condition cosmopolite
L'anthropologie à l'épreuve du piège identitaire
Collection : Sciences humaines
Date de parution : 07/03/2013
Éditeurs :
La Découverte

La condition cosmopolite

L'anthropologie à l'épreuve du piège identitaire

Collection : Sciences humaines
Date de parution : 07/03/2013

Réflexion sur l'anthropologie aujourd'hui, ce livre de Michel Agier invite le lecteur à reconsidérer les sens et les usages de la frontière, conçue ici comme ce qui nous fait humains en instituant la place et l’existence sociale de chacun tout en reconnaissant celles des autres. Lieu de passage, la frontière est instable, mouvante, sans cesse négociée. 

La mondialisation libère les uns et oppresse les autres. Et dans cette partition du monde, chacun est renvoyé à une identité prétendument essentielle et « vraie ». D’où un véritable...

La mondialisation libère les uns et oppresse les autres. Et dans cette partition du monde, chacun est renvoyé à une identité prétendument essentielle et « vraie ». D’où un véritable « piège identitaire », négation de l’autre et de sa subjectivité, parfois justifié par l’anthropologie – à l’opposé de sa...

La mondialisation libère les uns et oppresse les autres. Et dans cette partition du monde, chacun est renvoyé à une identité prétendument essentielle et « vraie ». D’où un véritable « piège identitaire », négation de l’autre et de sa subjectivité, parfois justifié par l’anthropologie – à l’opposé de sa vocation humaniste et critique. Face à ce défi, le regard contemporain sur le monde doit être repensé, en dépassant le relativisme culturel et ses « ontologies » identitaires.
Dans ce livre, Michel Agier prend une position résolument « décentrée », invitant le lecteur à reconsidérer les sens et les usages de la frontière : lieu de passage, instable et sans cesse négociée, elle nous fait humains en instituant la place et l’existence sociale de chacun tout en reconnaissant celles des autres. Le mur est son contraire : il incarne le piège identitaire contre l’altérité.
Cette enquête sur l’état du monde et sa violence, sur les frontières et les murs, sur le sens des mots (« identité », « civilisation », « race », « culture ») propose ainsi une réflexion originale sur la condition cosmopolite, figure à double face : d’un côté, l’étranger absolu, global et anonyme, que dessinent les politiques identitaires sous des traits effrayants ; de l’autre, le sujet-autre, celui qui venant de l’extérieur de « mon identité », m’oblige à penser tout à la fois au monde, à moi et aux autres. En plaidant pour la validité de l’approche anthropologique, Michel Agier cherche ici à dépasser le piège identitaire, à montrer que d’autres manières de penser sont possibles. Réapprendre à passer les frontières où se trouve l’autre, à les reconnaître et à les fréquenter, est devenu l’un des enjeux majeurs de notre temps.

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EAN : 9782707176837
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707176837
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Apoapo 04/06/2016
    Michel Agier est un anthropologue, spécialiste ès migrations, « hors-lieux » de l'exil – camps de réfugiés, campements urbains, centres de rétention et autres lieux d'enfermement et refoulement des « indésirables ». Dans cet ouvrage d'une extrême densité (qu'il convient de relire à plusieurs reprises), il se penche sur les présupposés phénoménologiques et méthodologiques respectivement 1. du monde tel qu'il se présente, modifié depuis la mondialisation, en tant qu'objet d'étude de l'anthropologie, et 2. de celle-ci, en tant que discipline qui requiert d'être repensée à cause dudit phénomène. Aux pages théoriques, qui introduisent un grand nombre de concepts novateurs tirés de l'ensemble des sciences sociales, s'alternent quelques (rares) exemples qui, s'ils sont reconnaissables comme héritiers de la prose anthropologique « classique », illustrent néanmoins la manière dont peut être envisagée cette nouvelle approche disciplinaire. Deux grands thèmes constituent l'écho des deux critiques (phénoménologique et méthodologique), tout en formant aussi les parties du livre : I. Les frontières dans le nouvel état du monde ; II. L'identité, « piège » à dépasser et remplacer par des logiques du sujet ; ou comment passer de l'analyse structuraliste aux analyses situationnelles. « […] la mondialisation […] dont la réalité s'est imposée comme la marque d'une nouvelle modernité d'après la guerre froide, provoqu[e] cette sensation forte et diffuse d'incertitude à propos des frontières des lieux et des peuples. Pourtant, aucun humain n'a jamais été "autochtonien" et toutes les frontières ont toujours été instables. Toutes les histoires de peuplement qu'étudient les ethnologues le montrent : c'est le "déjà là", rien de plus, du premier arrivant qui peut se transformer, à partir d'un point de vue relatif et stratégique, en un "toujours là" face aux suivants, cela au prix d'une opération qui fige et essentialise l'être en mouvement […] et qui fixe alors l'identité de l'espace de façon arbitraire. L'invention des mythes d'origine participe de cette antériorité relative. » (p. 37) La frontière est alors un processus social inscrit dans la temporalité outre que dans la spatialité, caractérisé par l'instabilité et l'inachèvement : elle est le contraire de l'autochtonie, et les « murs » (environ 18.000 km en construction dans ces dernières années) en constituent aussi la négation. Par ailleurs, l'anthropologie s'intéressera à « tout ce dont la frontière est le lieu », c-à-d. aux « situations de frontière » (« une anthropologie dans la frontière ») davantage qu'à sa liminarité (« une anthropologie de la frontière »). Ch. 2 : « Le monde comme problème ». De comment la mondialisation économique, affaiblissant les États-nations, introduit la violence par rapport aux frontières ; de comment, en même temps, apparaissent des « paysages globaux » qui rendent une nouvelle actualité à la notion kantienne de « cosmopolitisme » ; aperçu sur les frontières dans le Nord du monde et en Afrique et sur les « murs de la guerre » partout dans le monde, issus d'un « désir de murs ». Ch. 3 : « La condition cosmopolite aujourd'hui ». De « l'homme-frontière : figures de la relative étrangeté » - le vagabond, le métèque, le paria, l'étranger dans son labyrinthe. Ch. 4 : « Quelle anthropologie pour comprendre le monde qui nous entoure ? ». Les trois décentrements – culturel, épistémologique, politique ; en finir avec « l'usage schizogénique du temps » ; le passage à l'approche situationnelle. Ch. 5 : « La question de l'identité à l'heure de la mondialisation » : pourquoi l'identité est un piège ; des formes et problèmes de l'essentialisme. Ch. 6 : « Civilisation, race, culture : trois explorations conceptuelles ». Sur l'obsolescence de ces trois concepts, par des exemples à travers le temps. (NB : sur « race », ex. 1. de la pensée raciale en France en relation avec la naissance de la République et l'empire colonial ; et ex. 2. du Brésil, « démocratie raciale ») Ch. 7 : « Logiques et politiques du sujet ». De la « personne » à « l'individu », de la « subjectivation » au « sujet en situation » ; trois analyses situationnelles : le sujet rituel, le sujet esthétique, le sujet politique (en demande de citoyenneté).Michel Agier est un anthropologue, spécialiste ès migrations, « hors-lieux » de l'exil – camps de réfugiés, campements urbains, centres de rétention et autres lieux d'enfermement et refoulement des « indésirables ». Dans cet ouvrage d'une extrême densité (qu'il convient de relire à plusieurs reprises), il se penche sur les présupposés phénoménologiques et méthodologiques respectivement 1. du monde tel qu'il se présente, modifié depuis la mondialisation, en tant qu'objet d'étude de l'anthropologie, et 2. de celle-ci, en tant que discipline qui requiert d'être repensée à cause dudit phénomène. Aux pages théoriques, qui introduisent un grand nombre de concepts novateurs tirés de l'ensemble des sciences sociales, s'alternent quelques (rares) exemples qui, s'ils sont reconnaissables comme héritiers de la prose anthropologique « classique », illustrent néanmoins la manière dont peut être envisagée cette nouvelle approche disciplinaire. Deux grands thèmes constituent l'écho des deux critiques (phénoménologique et méthodologique), tout en formant aussi les parties du livre : I. Les frontières dans le nouvel état du monde ; II. L'identité, « piège » à dépasser et remplacer par des logiques du sujet ; ou comment passer de l'analyse structuraliste aux analyses situationnelles. « […] la mondialisation […] dont la réalité s'est imposée comme la marque d'une nouvelle modernité d'après la guerre froide, provoqu[e] cette sensation forte et diffuse...
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