Artémisia : Le livre de Alexandra Lapierre

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La première femme peintre qui gagna sa liberté à la force de son pinceau.

En 1611, à Rome, dans un atelier du quartier des artistes, la jeune Artemisia se bat avec fureur pour imposer son talent. Son adversaire le plus redoutable n'est autre que son père, son maître, le célèbre peintre Orazio Gentileschi. Il voudrait cacher au monde la sensualité et surtout le génie de sa fille. Mais la vie va bouleverser ses plans...

" Les héroïnes d'Alexandra Lapierre sont des passionnées, des jouisseuses, des échevelées. Tout simplement pharaonique. " Sébastien Le Fol – Le Figaro

" Un destin étonnant, un livre passionné. " Alice Coperman – Les Échos

Inclus un cahier photos


Prix du XVIIe siècle - 1999 ; Prix du meilleur roman historique Saint-Maur en Poche - 2012

De (auteur) : Alexandra Lapierre

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Expérience de lecture

Avis Babelio

mademoiselleaurelle

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 jours

Rome, 1611. Dans le quartier des artistes, une jeune femme peint dans l’ombre, avec une rage farouche et un talent hors du commun. Elle s’appelle Artemisia Gentileschi. Fille du célèbre peintre Orazio Gentileschi, elle lutte pour se faire une place dans un monde où les femmes n’ont aucun droit à l’ambition artistique. Porté par une écriture vive et documentée, ce roman retrace le combat d’une pionnière : la première femme peintre à conquérir sa liberté à la force de son pinceau. Alors qu’on m’avait vivement recommandé ce roman, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. Je sortais tout juste de la lecture de La Jeune Fille à la perle, que j’ai beaucoup apprécié, et je pense que le thème — assez similaire — m’a un peu saturée. Peut-être aurais-je mieux accueilli ce livre à un autre moment. De plus, les intrigues politiques et religieuses de l’époque, la mentalité étroite, et en particulier la place dévalorisée des femmes m’ont profondément révoltée et mise mal à l’aise. Malgré la richesse historique du récit et la force du personnage d’Artemisia, je n’ai pas réussi à être pleinement emportée par l’histoire.

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Aquilon62

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

Tant que je vivrai, j'aurai le contrôle de mon être...Voilà un apophtegme qui résume à lui seul la vie d'Artemisia Gentileschi, et si je vous dis que cette citation est d'elle, Cette phrase plus qu'une esquisse de sa vie... est sa vie.... Elle qui marchant dans les traces du Caravaggio, a été ses peintures. Elle a été la Suzanne ; Elle a été la Judith ; Ella a été l’une des Filles de Loth (ou les deux à la fois) ; Elle a été Lucrèce, Elle a été La Madeleine pénitente ; Elle a été Corisca ; Ele a été Esther ; Elle a été Cléopâtre; Elle a été Sainte-Catherine Allant jusqu'à être L’Allégorie de la peinture, l'Allégorie de l'inclination... Elle a été tout ces personnages à la fois, comme si sa peinture lui permettait de vivre d'autres existences, comme si sa peinture lui permettait d'exprimer ce que fut sa vie... Comme si sa peinture faisait de ses sujets des porte-voix, en effet à y regarder de plus près ses toiles sont autant de jalons dans un destin. Dans son ouvrage "Gentileschi padre e figlia", publié en 1916. En parlant de la peinture la plus célèbre d'Artemisia Gentileschi la Judith décapitant Holopherne, dont on dit qu'elle en réalisa pas moins de 7 versions, Roberto Longhi (célèbre historien de l'art italien), qui été le premier historien de l’art à s’intéresser à la production de Caravage et de des suiveurs, dit d'elle : « Qui pourrait penser que sous un drap étudié de candeurs et d'ombres glacées dignes d'un Vermeer grandeur nature, pouvait se dérouler une boucherie aussi brutale et atroce […] ? Mais — avons-nous envie de dire — mais cette femme est terrible ! Une femme a peint tout ça ? » et d'ajouter « […] qu'il n'y a ici rien de sadique, qu'au contraire, ce qui surprend, c'est l'impassibilité féroce de qui a peint tout cela et a même réussi à vérifier que le sang giclant avec violence peut orner le jet central d'un vol de gouttes sur les deux bords ! Incroyable, vous dis-je ! Et puis s'il vous plaît laissez à la Signora Schiattesi — c'est le nom d'épouse d'Artemisia Gentileschi — le temps de choisir la garde de l'épée qui doit servir à la besogne ! Enfin ne vous semble-t-il pas que l'unique mouvement de Judith est de s'écarter le plus possible pour que le sang ne lui salisse pas son tout nouveau vêtement de soie jaune ? N'oublions pas qu'il s'agit d'un habit de la maison Gentileschi, la plus fine garde-robe de soie du XVIIe européen, après Van Dyck. » Très peu d'écrivains lui ont fait honneur, et pourtant, il n'y a qu'à regarder ses œuvres pour ressentir ce qu'a été sa vie, tout est là sous nos yeux. Alexandra Lapierre s'est plongée non seulement dans l'œuvre d'Artemisia, mais aussi dans une bibliographie conséquente, des sources autographes qui ne manquent pas (un nombre de lettres manuscrites sont parvenues jusqu'à nous), les comptes rendus de procès et d'interrogatoire, ou autres correspondances. La vie de l'Artiste est une succession de duels. Duel contre la mort, en l'occurrence celle de sa mère qui intervient à l'aune de ses treize ans : "C’étaient les instants ultimes, les quelques minutes auxquelles ne pouvaient assister ni les enfants, ni les femmes dont on craignait les scènes d’hystérie : quand les croque-morts auraient soulevé la rosace, l’air deviendrait irrespirable, l’église s’emplirait de puanteur. Les prêtres, les vicaires, les chapelains s’étaient retirés. Ne demeuraient maintenant autour du cadavre que quatre personnes : un religieux, deux hommes debout, une fillette qui priait à genoux. Comment Artemisia avait-elle obtenu d’accompagner sa mère jusqu’à sa dernière demeure ? Même prosternée, elle semblait grande, trop grande pour son âge." Duel contre son père, peintre, qui lui confie des basses tâches dans son atelier moudre des pigments, fabriquer des pinceaux, préparer des toiles et brosser des fonds. Il se rend vite compte des ses talents précoces là où lui a des lacunes, il lui apprend le métier. Très vite elle semble le surpasser, alors il la cloître à la maison, la renvoyant aux tâches ménagères... Duel contre ses pairs, qui d'ailleurs n'en ont que le nom, tant il est difficile pour une femme d'exister dans la peinture à cette époque, a fortiori en dénudant les modèles, sans accès à l'étude des beaux-arts. Parmi ces peintres, l'un d'eux va devenir son précepteur, Agostino Tassi. Il marquera à jamais la vie d'Artemisia. Tout est documenté, d'une précision quasi chirurgicale dans les minutes du procès, Pour l'exprimer voici les mots même d'Artemisia, alors qu’elle est en train de réaliser un portrait de son amie Tuzia, Agostino Tassi entre dans la pièce, voici ce qu'elle dit au tribunal : « Il y avait des travaux dans la maison et les ouvriers avaient laissé la porte ouverte », explique-t-elle. Tassi lui arrache sa palette et ses pinceaux des mains et ordonne à Tuzia de partir. Une fois seule avec lui, Artemisia, gênée, lui dit se sentir fiévreuse. Ce à quoi il répondra « J’ai plus de fièvre que vous », il la pousse alors dans la chambre et verrouille la porte…elle poursuit « Il me renversa sur le bord du lit en m’appuyant une main sur la poitrine et me mit un genou entre les cuisses pour que je ne puisse pas les serrer. Il me mit un mouchoir sur la bouche pour que je ne puisse pas crier. Puis, ayant pointé son membre vers ma nature, il commença à pousser et me le mit dedans : cela me brûlait fort et me faisait très mal. À cause du mouchoir je ne parvenais pas à crier et, pourtant, je tentais de le faire du mieux que je pouvais en appelant Tuzia. Et, avant qu’il ne me le remît dedans, je lui serrai si fortement le membre que je lui arrachai un morceau de chair. Mais il continua son affaire. Il resta sur moi un long moment et quand il eut son fait, il se retira ». Elle se saisissira d'un couteau, le menacera. « Je veux te tuer, tu m’as déshonorée ! », Tassi lui dira « Je vous promets de vous épouser dès que je serai sorti du labyrinthe dans lequel je me trouve en ce moment », il était déjà marié.... Les promesses n'engagent finalement personne Duel contre la justice qui l'humiliera publiquement. Soumise à un examen intime devant un greffier, pour s'assurer de ses dires mais cela ne s'arrête pas là, un duel en amenant un autre... Duel contre un époque, en effet à cette époque, on considère qu’une personne qui ne change pas de version sous la torture dit vrai. Époque où l'on considère qu'il faut 'apprécier" la nature du viol : Stupro semplice, défloration consentie. Stupro qualificato, défloration consentie avec promesse de mariage. Stupro violento, défloration par la force. On va donc la soumettre au supplice de la Sibylle : " La sibylle, la torture qui fait parler les plus réticents, ainsi dénommée par référence aux devineresses de l’Antiquité dont les dires s’avéraient toujours justes. Le substitut ouvre la porte, appelle le bourreau. Rasé, le torse sanglé de cuir, l’homme entre et prépare l’instrument du supplice sur la table du greffier. Il déroule les cordelettes qu’il ajustera aux doigts de la jeune fille, et qu’il tournera jusqu’à lui broyer les phalanges. Dans quel état laissera-t-il ses mains ? " Ses seuls mots seront « È vero, è vero, è vero » Tous ces duels forgeront sa place dans l'éternité de l'histoire de l'art, comme le dit Roberto Longhi : " Tout le talent d’Artemisia était rassemblé dans cette capacité alchimique de fabriquer de l’or divers à partir d’une même et unique impulsion. Un talent supérieur, qui n’était plus à démontrer mais n’allait pas cesser de prospérer, surtout à Naples, d’où surgissait une attraction de nature tellurique, à laquelle les mouvements effrayants et soudains du Vésuve n’étaient bien sûr pas étrangers. Son éloignement de l’atelier familial pouvait ainsi être perçu comme la nécessité des mâles Gentileschi de se débarrasser, au moins un temps, d’une fille et sœur encombrante par son prestige qui ne cessait de croître." Ma seule réserve sera sur l'aspect romanesque qu'applique l'auteure, il manque un souffle baroque qui aurait pu convenir à la période et aux personnages. Peut-être cet ouvrage manque-t-il un peu d'imagination ? Mais je viens à résipiscence, d'avoir trop côtoyé Dominique Fernandez qui explique dans son livre " l'art de raconter" : " Pour être fidèle à la « vérité », je devais la réinventer totalement. Ma seule tâche d’« historien » a été de rassembler tout ce qui était prouvé par les documents, car imaginer ne signifie pas imaginer n’importe quoi, mentir ne consiste pas à tomber dans le gratuit et l’arbitraire. Les documents d’archives sont nécessaires, ils donnent le cadre et le milieu, ils évitent de déraper dans l’anachronisme ou la contre-vérité manifeste, ils servent de garde-fou à l’imagination, mais ne jouent pas d’autre rôle que celui-là : comme la rambarde posée au bord de la terrasse, qui permet au spectateur de contempler le panorama. Dans La Course à l’abîme, la documentation n’a pas nourri plus de 20 % des six cent trente pages. L'imagination a fait le reste." Il me reste malgré tout un très beau souvenir de lecture, ne serait-ce que pour le fait qu'Alexandra signe ici le meilleur roman sur cette héroïne de l'Art

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natn

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

L'exposition parisienne actuelle au Musée Jacquemart André m'a donné envie de lire cette biographie très documentée, avec une trentaine de pages finales de références. Il faut dire que la vie exceptionnelle de cette femme, peintre en 1610 ne peut laisser indifférente. Artemisia est la fille aimé d'Orazio Gentileschi et Prudenzia, morte trop tôt. le père est peintre, reconnu, et s'il a deux fils, c'est sa fille, qui sera celle qui sera l'apprentie dans son atelier, broyer les couleurs, préparer la toile. Très prometteuse, Artemisia est pourtant un souci pour son père parce que sa beauté lui fait craindre qu'elle ait des amants et en la faisant suivre par Agostino Tassi qui finira en fait par devenir son amant quand elle a 17 ans. le père offusqué en viendra à le poursuivre devant les tribunaux pour « avoir défloré sa fille ». 9 mois de procès dont on a toutes les minutes pour aboutir à ce qu'Artemisia soit reconnue violée et Agostino fera 1 an de prison et sera exilé 5 ans de Rome. Le père voulait le mariage pour sa fille, mais l'amant l'étant déjà, dès le lendemain de la fin du procès, il la marie à un peintre obscur Stiattesi qui l'emmène à Florence. Une libération pour elle car elle aura son propre atelier, 5 enfants dont seule une fille échappera à la maladie. Et c'est très vite la célébrité. Elle ira à Venise, Londres, Naples, retournera à Rome mais sera irréconciliée avec son père. C'est un portrait de femme incroyablement forte pour l'époque, douée, menant sa carrière à une époque où la femme n'avait aucun rôle social, révoltée, décidée, amoureuse, elle s'est peinte de nombreuse fois en autoportrait ou sous forme de Marie Madeleine etc …elle sera connue et admirée jusqu'à ce qu'on l'oublie. Elle ne va « renaitre » qu'à travers le féminisme de ce XX ième et XXI siècle, et surtout avec son procès gagné, pour viol. On redécouvre depuis peu son merveilleux talent de peintre. Alexandra Lapierre nous dresse un portrait très complet, pour moi un peu long, mais riche de détails sur la vie de l'époque, les mécènes, et une vie de cour qui ressemble beaucoup à la nôtre, envie, jalousie, art et pouvoir.

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Delivresmoi

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Artemisia Gentileschi. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais Artemisia fut une grande peintre de la première moitié du XVIIe siècle. Élevée par son père à qui elle doit sa formation artistique, Artemisia est une jeune femme talentueuse, qui n'aura de cesse de prouver la grandeur de son art. Alexandra Lapierre lui rend un vibrant hommage dans cette biographie romancée et très bien documentée. Si j'ai eu un peu de mal au début à me plonger dans l'histoire, des pièces d'archives sont en effet retranscrites dans le texte et commentées, ce qui casse un peu le romanesque, cette première partie sert ensuite à nous immerger pleinement dans le quotidien de la peintre. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir son parcours, on ne peut plus mouvementé et même violenté. Le tableau brossé par l'autrice de l'époque et du milieu artistique est saisissant. Les mécènes, princes, hommes issus de riches familles et puissants religieux, se constituaient des collections et commandaient des œuvres pour montrer leur richesse et rivaliser les uns avec les autres et il fallait une bonne dose de talent pour obtenir leur protection. Un livre qui n'est certes pas tout récent mais qui met en lumière une femme remarquable. En bref, un très beau destin de femme et artiste. Avis aux amateurs, une exposition lui est consacrée en ce moment au musée Jacquemart-André, à Paris.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Historique
  • EAN
    9782266225144
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    672
  • Dimensions
    179 x 108 mm

L'auteur

Alexandra Lapierre

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